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Guillaume Perrodeau
Chez Christophe Hondelatte, le plongeur Alban Michon revient sur son exploit, réalisé en compagnie de Vincent Berthet en 2012 : traverser une partie de l'Océan Arctique, du côté ouest du Groenland. 

Jeudi chez Christophe Hondelatte, Alban Michon raconte sa traversée en kayak, réalisée en 2012 en compagnie de Vincent Berthet, dans l'Océan Arctique. Les deux hommes ont parcouru 1.000 kilomètres en pagaie, au beau milieu des icebergs, sur la côte ouest du Groenland.

 

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"On aurait aimé partir plus tôt". Le 20 août 2012 est celui du grand départ pour Vincent Berthet et Alban Michon. Un périple de 1.000 kilomètres les attend, en se frayant un chemin au milieu des icebergs. Le duo s'élance d'Ittoqqortoormiit en cette fin août, pour rejoindre plus au sud du Groenland, la petite ville d'Ammassalik. Fin août est une période décisive, celui où la glace fond, même si l'idéal aurait été de partir au début du mois. "On aurait aimé partir plus tôt. Or, notre matériel venait du Danemark et il y a un seul bateau par an qui part du Danemark pour relier Ittoqqortoormiit : il arrive autour du 10 août", explique Alban Michon au micro d'Europe 1.

"Faire rêver les gens est quelque chose d'important". Vincent Berthet et Alban Michon s'élancent en kayak et boucleront donc leur périple à la force des bras. "Ce qui nous intéressait dans le choix du kayak, c’est que cela nous permettait d’avancer dans les fjords, là où c’était tranquille, et de se faufiler entre les icebergs", fait savoir l'aventurier. Plus qu'un exploit sportif, c'est aussi une aventure à dimension humaine que Vincent Berthet et Alban Michon entreprennent. Ils capturent leur périple à la caméra, pour le partager au plus grand nombre. "Faire rêver les gens est quelque chose d'important. J'ai envie de montrer des belles choses", confie Alban Michon. "Émerveiller les gens donnent aussi envie de préserver l’environnement", explique-t-il, soulignant les vertus écologiques d'une telle aventure.

Pendant le périple, Alban Michon va plonger à plusieurs reprises, à des dizaines de mètres de fond. L'objectif de ce voyage est également celui de filmer ce qui ne l'a jamais été, de montrer des animaux que le public n'a jamais vu. Comme lorsqu'en septembre, il se retrouve nez à nez avec un requin du Groenland, un animal âgé d'au moins 300 ans. 

"On a eu beaucoup de chance". D'étape en étape, de points d'arrivée en points de départ, Vincent Berthet et Alban Michon avancent à la seule force des bras, ne croisant aucun autre être humain. "Cette côte ouest est très sauvage et relativement inexplorée, car elle est balayée par les vents et les courants. C'est pour cela, aussi, qu’il n’y a pas de villages", fait savoir l'explorateur.

Au fur et à mesure des jours, les températures se font de plus en plus froides, la banquise gèle de plus en plus. Le 26 septembre, le fjord dans lequel se trouvent les deux aventuriers est ainsi complètement gelé, les obligeant à se déplacer à pied. Deux kilomètres à parcourir, en emmenant kayaks et matériel. Vincent Berthet et Alban Michon manquent de peu de tout perdre, y compris la vie, lorsqu'un des kayaks glisse, tombe à la mer et manque de disparaître avec d'innombrables quantités de matériaux dans les eaux froides et profondes de la côte groenlandaise. "On a eu beaucoup de chance. (...) On visualise les expéditions quand on y va et on essaie de trouver les solutions à chaque problème. En théorie, à 99%, vous pouvez me poser n'importe quelle question sur une expédition, je devrais avoir la réponse. Le dernier pourcentage, c'est la chance", conclut Alban Michon.