Yachvili: "A 80 minutes du bonheur"

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Propos recueillis par SYLVAIN LABBE, envoyé spécial , modifié à
Toujours en délicatesse avec une cuisse, Dimitri Yachvili prépare minutieusement, à l'image de toute l'équipe de France, ce qu'il n'hésite pas à désigner comme "le plus gros évènement de notre vie". Une finale de Coupe du monde face aux All Blacks que le demi de mêlée veut aborder le plus positif possible, malgré l'hostilité quasi-totale de l'environnement des Bleus.

Toujours en délicatesse avec une cuisse, Dimitri Yachvili prépare minutieusement, à l'image de toute l'équipe de France, ce qu'il n'hésite pas à désigner comme "le plus gros évènement de notre vie". Une finale de Coupe du monde face aux All Blacks que le demi de mêlée veut aborder le plus positif possible, malgré l'hostilité quasi-totale de l'environnement des Bleus. Dimitri, face aux Gallois, l'équipe de France a tapé trente-trois fois au pied. Est-ce qu'une telle stratégie peut être reconduite face aux All Blacks dimanche ? C'est vrai qu'il y a eu beaucoup de jeu au pied, les conditions climatiques étaient difficiles, on a fait un jeu très restreint, d'où cette utilisation de notre jeu au pied plus que d'habitude. Maintenant, le match des Blacks, ce sera autre chose, ce sera d'autres conditions, une finale et on sait très bien qu'il faudra en faire plus offensivement pour pouvoir espérer faire quelque chose. Vous avez cette impression à l'approche de cette finale d'être seuls contre le monde entier ? C'est l'impression qu'on a, c'est l'impression que vous donnez (il s'adresse aux journalistes), c'est l'impression qu'on ne mérite pas d'être ici, donc oui, on se dit qu'on sera peut-être seul contre tous. On s'en fout ! Sinon, on fait quoi ? On ne va même pas au stade dimanche et on leur donne la coupe dès aujourd'hui ? On reste concentré sur le match en essayant d'être le plus positif possible et en restant solidaires entre nous. C'est le plus grand match de notre carrière, une finale de rêve. On va être positifs cette semaine, on est tous unis, comme une famille. "Dimanche, on sera prêts !" Lors du match de poules face aux Blacks (défaite 37-17), Dan Carter était encore dans l'équipe néo-zélandaise. Ce ne sera pas le cas dimanche, ça change beaucoup de choses ? On a pu voir sur les derniers matches, où il n'était plus là qu'ils restaient malgré tout très performants. Sur des matches, comme celui-ci, avec de gros enjeux, il aurait apporté encore plus à cette équipe, mais il a été très bien remplacé jusque-là. Ça a été une grosse perte pour eux, mais nous, on n'en fait pas une fixation. Vous vous apprêtez à vivre le plus grand match de votre carrière, est-ce difficile à gérer ? Non, aucunement difficile. Je crois que dans l'équipe, on a tous vécu de grands moments en club avec des finales. C'est là un niveau évidemment supérieur, mais on est tous conscients qu'on est à quatre-vingt minutes du bonheur suprême, donc on le prépare avec le plus de sérieux possible, avec le plus d'ondes positives aussi et on est tous conscients que c'est le plus gros évènement de notre vie. Il y a après un travail individuel de chacun, mais le fait de communiquer entre nous, d'échanger nous fait relativiser les choses aussi, mais on sera prêts dimanche. Est-ce que l'idée que ça pourrait être dimanche votre dernier match de Coupe du monde vous a traversé l'esprit ? Non, la motivation est toute trouvée, c'est une finale de Coupe du monde. Je n'ai pas à réfléchir sur mon avenir ou quoi que ce soit. Je savoure chaque instant cette semaine et encore plus les quatre-vingt minutes ce week-end.