Worley, quatre à quatre ?

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Thomas SINIECKI , modifié à
Grâce à trois succès de suite à Aspen, Saint-Moritz et Semmering, Tessa Worley est devenue en un mois la nouvelle reine du slalom géant. Nantie du dossard rouge de leader de la Coupe du monde, la Française tentera de franchir une étape supplémentaire samedi, à Maribor. Avec le record de Carole Merle en ligne de mire.

Grâce à trois succès de suite à Aspen, Saint-Moritz et Semmering, Tessa Worley est devenue en un mois la nouvelle reine du slalom géant. Nantie du dossard rouge de leader de la Coupe du monde, la Française tentera de franchir une étape supplémentaire samedi, à Maribor. Avec le record de Carole Merle en ligne de mire. 18 ans que le géant féminin français attendait ça. Depuis les quatre victoires de suite de Carole Merle en 1992, jamais une géantiste nationale n'avait remporté trois succès d'affilée. Tessa Worley l'a fait, prête à marcher sur les traces de sa glorieuse ainée suite à ses premières places à Aspen, Saint-Moritz et Semmering. Incontestable révélation de ce début de saison, la gamine du Grand-Bornand (21 ans seulement) peut encore viser plus haut. Au vu de son importante marge d'avance sur Riesch - 62 centièmes - à Semmering, après deux premières victoires plus étriquées, Tessa Worley ne semble pas avoir atteint ses limites. Pas encore, en tout cas. "Pour le moment, je skie sur une autre planète. Trois courses l'une derrière l'autre, je suis un peu surprise même si je savais que je pouvais bien skier." En cas de victoire à Maribor samedi, Worley égalerait donc la performance de Merle, avant de penser à une éventuelle passe de cinq, qui lui permettrait d'écrire seule une nouvelle page de l'histoire du ski français. A priori, elle ne semble pas franchement atteinte par la pression, répondant très simplement au moment de confier ses voeux pour 2011, fin décembre: "Si je pouvais commencer l'année comme je finis celle-ci, ce serait vraiment bien." En effet, ce serait vraiment bien... "Bien au-delà de ce que j'avais espéré" Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, l'Allemande Viktoria Rebensburg, sa plus proche poursuivante au classement de la Coupe du monde de géant, n'a pris que la 9e place à Semmering et pointe déjà à 97 points de la Française au général. La cerise sur le gâteau, mais après tout, la chance se provoque. Surtout, elle est la juste récompense d'un dur labeur. "J'ai vraiment travaillé cet été pour être très rapide dans les changements de pied et pour limiter les erreurs. La différence avec l'an dernier est que mon ski est plus stable et que j'arrive à faire ce que je veux sans trop d'erreurs." Du haut de son gabarit poids plume (1,58 m, 58 kg), Tessa Worley, seulement 13e du général l'an passé, a chamboulé la hiérarchie du géant dans des proportions qu'elle n'imaginait pas. "C'est bien au-delà de ce que j'avais espéré." Après sa première victoire à Are, la Française parvenait à garder les pieds sur terre en évoquant son bien-être, qui n'entrave en rien sa concentration: "Je reste consciente que ce n'est qu'un début et qu'il ne faut pas lâcher, je garde en mémoire ce que j'ai réalisé afin de bien l'intégrer et d'être en mesure de le reproduire lors des prochaines courses. Je n'ai guère le temps de m'impatienter, ce rythme me va bien. Je suis juste contente d'aller sur les courses." Deux victoires plus tard, force est de constater que cet état d'esprit a du retour. Reste à le maintenir avec la même fraîcheur, ce qui ne sera pas la chose la plus aisée. "Je n'ai aucune idée de ce qui se passera dans la prochaine course, je me laisse juste porter par le mouvement." C'est une bonne idée.