Williams, le dernier bal

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LAURENT DUYCK , modifié à
A bientôt 34 ans, Shane Williams, le meilleur marqueur d'essais du XV du Poireau (51), s'apprête à vivre son dernier Tournoi des Six Nations. Un dernier bal dans la peau d'un titulaire à l'aile malgré seulement 24 minutes jouées depuis novembre. Indispensable aux yeux de Warren Gatland, le sélectionneur du Pays de Galles, qui s'en est servi comme source de motivation pour la réception de l'Angleterre vendredi.

A bientôt 34 ans, Shane Williams, le meilleur marqueur d'essais du XV du Poireau (51), s'apprête à vivre son dernier Tournoi des Six Nations. Un dernier bal dans la peau d'un titulaire à l'aile malgré seulement 24 minutes jouées depuis novembre. Indispensable aux yeux de Warren Gatland, le sélectionneur du Pays de Galles, qui s'en est servi comme source de motivation pour la réception de l'Angleterre vendredi. Toutes les ficelles sont donc bonnes à tirer. En fin tacticien, Warren Gatland a mis à sa manière le Pays de Galles en température pour la réception de l'Angleterre, vendredi à Cardiff, en ouverture du Tournoi des Six Nations. Après avoir tiré sous la ceinture, accusant Dylan Hartley, le jeune talonneur anglais (24 ans), d'être ni plus ni moins qu'un insoutenable provocateur, un joueur de la pire espèce capable de faire disjoncter son demi de mêlée, Richie Rees, suspendu 12 semaines pour une fourchette, le sélectionneur néo-zélandais du XV du Poireau a joué sur la corde sensible, en exhortant ses hommes à se sacrifier pour Shane Williams, l'emblématique ailier gallois, qui tirera sa révérence à l'issue de la Coupe du monde. "Je ne vois pas de meilleure manière de remercier Shane que de gagner le Tournoi, et pour nous, en tant qu'équipe, que d'être compétitifs lors de la Coupe du monde", a-t-il confié le week-end dernier dans les colonnes du Wales on Sunday. "Il le mérite. Le rugby a besoin d'un joueur comme Shane Williams, avec cette stature capable de vous guider vers le plus haut niveau. Il a été un compétiteur formidable pour le Pays de Galles, le catalyseur de nos nombreuses réussites." Fort de ses 75 sélections et 51 essais sous le maillot gallois, le meilleur joueur au monde en 2008, année du Grand Chelem du Pays de Galles, s'est fait une place dans le XV gallois face à l'Angleterre, malgré son manque de rythme évident. 24 minutes en deux mois Victime d'une dislocation d'une épaule en novembre face à l'Afrique du Sud (25-29), le meilleur marqueur d'essais de l'histoire du Pays de Galles n'a joué depuis que 24 petites minutes, dont une rentrée remarquée avec les Ospreys contre Toulon lors de la dernière journée de H-Cup. Gatland n'a pas hésité à le titulariser. L'intéressé assure de son côté être au niveau. "Avant ma blessure, j'étais aussi rapide que je ne l'ai jamais été. Mais même aujourd'hui, je me sens en forme, et je pense que je ne suis pas loin de ces standards", témoigne-t-il sur Wales Online. "Je tiens mes meilleurs scores en musculation et je suis toujours au contact des jeunes qui arrivent. Avec moi, tout est dans la tête, je dois me sentir bien pour être au niveau." "J'ai perdu beaucoup en ne jouant pas jusqu'à Noël. Mais je me sens aussi très frais", ajoute-t-il. Et il faudra qu'il soit au top pour faire face à Chris Ashton, l'un des Anglais en forme du moment. "On devra garder un oeil sur lui", prévient-il du haut de ses bientôt 34 ans. Une expérience qui en fait l'un des hommes de base du XV de Poireau. "J'ai cette étiquette sur moi depuis mes débuts et j'ai appris à gérer cette pression, assure-t-il. Dans un sens, c'est sympa d'avoir cette pancarte dans le dos." Alors que la retraite sonnera bientôt, l'éternel ailier des Ospreys, où il a fait toute sa carrière depuis la création des provinces galloises, pourrait encore endosser le costume de sauveur face aux voisins anglais. "Je suis en quelque sorte un ailier différent des autres. J'aime m'impliquer le plus possible dans le jeu et si le fait de créer pour les autres fait de moi un porte-bonheur, tant mieux. Mais il faudra plus qu'un seul homme pour battre l'Angleterre." Rameutés par Gatland, tous les internationaux gallois sont prêts à se sacrifier. Et il est à parier que le peuple rouge de Cardiff poussera également très fort derrière le XV du Poireau et son joueur fétiche.