Wiggins tutoie les sommets

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Régis AUMONT , modifié à
La première des deux grandes étapes de montagne des Asturies, courue samedi entre Astorga et le col de la Farrapona, a permis d'y voir un peu plus clair. Et le grand vainqueur du jour, outre Rein Taaramae qui a raflé en solitaire la 14e levée de la Vuelta, se nomme Bradley Wiggins. Le leader a repris 1'21" à son grand rival Vincenzo Nibali, lâché en compagnie de Joaquin Rodriguez dans les dernières rampes. Le Britannique passera le test ultime demain dans l'Angliru.

La première des deux grandes étapes de montagne des Asturies, courue samedi entre Astorga et le col de la Farrapona, a permis d'y voir un peu plus clair. Et le grand vainqueur du jour, outre Rein Taaramae qui a raflé en solitaire la 14e levée de la Vuelta, se nomme Bradley Wiggins. Le leader a repris 1'21" à son grand rival Vincenzo Nibali, lâché en compagnie de Joaquin Rodriguez dans les dernières rampes. Le Britannique passera le test ultime demain dans l'Angliru. Ne soyons pas dithyrambique, la première des deux grandes étapes de montagne des Asturies n'a pas livré toutes ses vérités. La faute à la frilosité des prétendants à la victoire finale, pas loin encore de la dizaine ce matin au départ de la 14e levée, qui n'ont pas lancé de grande offensive, à l'exception peut-être de Juan José Cobo Acebo, lequel a tenté un coup de force à cinq kilomètres du dernier sommet de la journée, celui du col hors catégorie de la Farrapona où était jugée l'arrivée. S'il n'a pas réussi à revenir sur le vainqueur du jour, l'Estonien Rein Taaramäe, l'Espagnol de la Geox, ancien pensionnaire de la sulfureuse équipe Saunier-Duval de Riccardo Ricco, a réussi un beau rapproché au classement général. Au point de devenir sans doute la plus sérieuse menace de Bradley Wiggins, autre grand bénéficiaire de la journée. Au départ d'Astorga ce matin, le Britannique, leader depuis trois jours, possédait seulement 36 secondes d'avance sur le... sixième Bauke Mollema. 172 kilomètres plus loin, et trois ascensions escaladées, l'ancien pistard compte toujours la même avance sur le Néerlandais, mais celui-ci pointe désormais en troisième position. Certains prétendants sont donc passés par la fenêtre, à commencer par Vincenzo Nibali présenté comme le grand rival de Wiggins. L'Italien, qui avait pourtant demandé à ses équipiers de Liquigas de durcir la course entre le sommet du Puerto de San Lorenzo, situé à 34 bornes de l'arrivée, et le pied de la Farrapona, a lâché prise du groupe des favoris sur les pentes les plus dures à 3,5 kilomètres d'en finir, juste avant Joaquin Rodriguez qui a lui définitivement abandonné tout espoir de monter sur le podium à Madrid dans huit jours. Wiggins peut compter sur Froome Les deux hommes, qui ont coupé la ligne deux minutes et 6 secondes après Taaramäe, ont perdu très gros, à commencer par le Sicilien qui a glissé de la deuxième à la septième place au général. Désormais pointé à 1'25" de Wiggins, il aura intérêt à être dans un grand jour demain dans l'Angliru s'il veut encore conserver un espoir de défendre victorieusement son titre. Cobo Acebo, désormais quatrième au général à 55 secondes du coureur Sky, semble désormais le mieux armé pour menacer la tunique rouge de Wiggins. Mais ce dernier peut toujours compter sur l'immense aide de Christopher Froome, lequel l'a amené dans sa roue jusqu'aux lacs de Somiedo, terme de l'étape, avec Poels, Mollema et Menchov. Devant les Van den Broeck, Monfort, Moreno et autres Kessiakoff... Froome, l'une des grandes révélations de ce Tour d'Espagne, a ainsi conservé sa deuxième place, à sept secondes de son leader, malgré son énorme travail de sape. Il aura certainement pour consigne dimanche dans le terrible Angliru de protéger Wiggins d'éventuelles offensives de Mollema (3e à 36"), Cobo Acebo (4e à 55") et Jakob Fuglsang (5e à 58"), les trois derniers coureurs visiblement encore en mesure d'éviter le sacre du champion de Grande-Bretagne. Loin de ces préoccupations-là, Taaramäe a apporté samedi une deuxième victoire d'étape à la formation Cofidis après celle de David Moncoutié à La Manzaneda. L'Estonien, 12e sur le dernier Tour de France, a réussi ce qu'il venait chercher sur la Vuelta, et ce malgré quelques difficultés rencontrées ces derniers jours. Malade il y a quarante-huit heures, avec les symptômes d'une angine blanche, Taaramäe a réussi un véritable numéro. Echappé dès le début de l'étape, en compagnie de David De La Fuente, il a déposé l'Espagnol dans les rampes les plus pentues de l'ultime ascension avant de résister en costaud au retour de Cobo Acebo, pourtant aidé par De La Fuente, son partenaire chez Geox. "J'avais fait une bonne saison mais j'avais besoin d'une grande victoire", expliquait le vainqueur du jour, passé tout près de rafler le classement du meilleur jeune sur la dernière Grande Boucle. Voilà qui est fait.