Westermann: "Sur la bonne voie"

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Paul ROUGET , modifié à

Jeune capitaine de l'Asvel, Léo Westermann (19 ans) reconnaît le début de saison "mitigé" de ses troupes, qui comptent plus de défaites que de victoires avant de se déplacer au Havre, samedi soir pour la 6e journée de Pro A. Médaillé de bronze européen avec les U20 cet été, il évoque sa cohabitation avec son "mentor" Tony Parker, et réclame un peu de patience.

Jeune capitaine de l'Asvel, Léo Westermann (19 ans) reconnaît le début de saison "mitigé" de ses troupes, qui comptent plus de défaites que de victoires avant de se déplacer au Havre, samedi soir pour la 6e journée de Pro A. Médaillé de bronze européen avec les U20 cet été, il évoque sa cohabitation avec son "mentor" Tony Parker, et réclame un peu de patience. Léo, avec deux victoires et trois défaites au compteur et une 10e place au classement après votre défaite à Nancy lors de la dernière journée (77-92), peut-on dire que le début de saison de l'Asvel est plus que mitigé ? Jusque-là, on peut le dire, oui. Après, on n'a joué que contre des équipes de haut de tableau, de grosses équipes. Mais ça reste quand même mitigé par rapport à ce qu'on veut faire. Qu'est-ce qui vous a principalement fait défaut à Nancy ? Le collectif, moins abouti que le leur ? Oui, c'est exactement ça. Collectivement, ils ont été au-dessus de nous. Ils ont aussi disputé beaucoup plus de matches que nous, avec l'Euroligue. Quand il y a des arrivées tardives comme celles de Tony Parker et de Ronny Turiaf, ça n'aide pas à trouver un collectif. Il va donc nous falloir encore un peu de temps, mais on est sur la bonne voie. Justement, comment s'est déroulée l'intégration de Parker et celle, plus récente, de Turiaf ? Pour Parker, ce n'était pas facile parce qu'il a eu beaucoup de choses extra-basket à faire les premières semaines, avec les sponsors et tout. Il ne s'entraînait pas forcément beaucoup avec nous. Mais depuis il est beaucoup plus présent, et c'est vraiment un joueur exceptionnel, un joueur à part. Il faut apprendre à jouer avec lui, et c'est ce qu'on fait tous les jours afin que le week-end, on sache se positionner avec lui. Turiaf, lui, s'entraîne avec nous depuis presque deux semaines. Et comme Parker, il est très sympa, avec une vraie envie de se fondre dans le groupe. Ça motive beaucoup, il se met sur un pied d'égalité même si c'est un joueur NBA. Vous êtes le capitaine de cette équipe, mais vous avez dû céder votre n°9 ainsi qu'une partie de votre temps de jeu avec l'arrivée de Parker, qui est également votre patron. Comment vivez-vous cette situation ? On me pose beaucoup cette question mais pour moi, cette arrivée est une bonne chose. Il me donne beaucoup de conseils, et c'est une personne extraordinaire. J'ai la chance d'apprendre à ses côtés et d'avoir un mentor comme lui. Et même si mon temps de jeu a un peu diminué, il m'apporte beaucoup. Et puis, il arrive à faire la part des choses entre son rôle de joueur et celui de patron. Quand il est avec nous sur le terrain, c'est exclusivement un joueur. Et son rôle de patron, il le tient avec les dirigeants. "Parker, c'est une rock star !" Tout l'engouement autour du retour des joueurs NBA en Pro A doit également être agréable à vivre... Oui ! Depuis le début de saison, on a joué tous nos matches à guichets fermés, et certains étaient même complets deux à trois semaines à l'avance. Il y a une grosse excitation. C'est là qu'on voit que Parker est dans une autre dimension. C'est une rock star ! Quand il se déplace, c'est incroyable. Tous les gens l'attendent, à Cholet la salle était pleine deux heures avant le début. Il y a une vraie ferveur populaire. N'y-a-t-il pas un risque de déséquilibre au sein de l'équipe, lorsqu'ils devront retourner en NBA une fois le lock-out terminé ? Le coach (ndlr, Pierre Vincent) a bien dit que le plan de jeu a été fait en fonction de ça, de manière à ce qu'on puisse jouer avec et sans eux. On l'a prouvé en début de saison avec les qualifications de l'Euroligue, où on a battu Gravelines et failli gagner contre Galatasaray, sans Parker ni Turiaf. Après, je pense que nous ne serons pas les seuls touchés, notamment vu l'impact de Nicolas Batum à Nancy, ou d'autres joueurs. Beaucoup vous prédisent déjà un avenir radieux en équipe de France. Après avoir décroché une médaille de bronze avec les U20 au dernier Euro, pensez-vous pouvoir intégrer le groupe des A en prévision des Jeux de Londres ? C'est un objectif, parce que les JO, ce n'est pas n'importe quoi. Après, je prendrai ce qu'il y aura à prendre. Si on me laisse ma chance, je vais la jouer à fond. Sinon, je retournerai avec les U20 pour décrocher une nouvelle médaille européenne. Samedi, vous vous déplacez au Havre, qui n'a remporté qu'une seule victoire en cinq matches. Est-ce l'adversaire idéal pour se relancer ? Oui, même si je n'irai pas jusqu'à dire que c'est l'une des équipes les plus faibles qu'on ait eu à affronter. Il y a quand même Ian Mahinimi, et de nombreux autres bons joueurs. Et puis, comme Nancy, l'Asvel est un peu l'équipe à battre. Tout le monde en face se donne à fond pour faire son meilleur match. Vous allez débuter votre campagne d'Eurocoupe la semaine prochaine face à Valence. Quelles sont vos ambitions dans cette compétition ? C'est aussi une magnifique compétition, un peu une mini-Euroligue avec toutes les équipes présentes qui pourraient la jouer, comme Valence, qui était en quarts de finale l'année dernière. Et on va vraiment jouer notre carte à fond.