Webber au banc des accusés

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Thomas SINIECKI , modifié à

Et si Mark Webber avait voulu emporter Fernando Alonso ou Lewis Hamilton dans sa chute, lors de son accident au Grand Prix de Corée ? Cette hypothèse un peu extrême a en tout cas été clairement avancée par Gerhard Berger, ancien pilote et ex-patron de Toro Rosso, sur une chaîne de télévision autrichienne. La polémique n'a pas plus enflé que cela, mais ne survient pas au meilleur moment pour l'Australien.

Et si Mark Webber avait voulu emporter Fernando Alonso ou Lewis Hamilton dans sa chute, lors de son accident au Grand Prix de Corée ? Cette hypothèse un peu extrême a en tout cas été clairement avancée par Gerhard Berger, ancien pilote et ex-patron de Toro Rosso, sur une chaîne de télévision autrichienne. La polémique n'a pas plus enflé que cela, mais ne survient pas au meilleur moment pour l'Australien. Mark Webber serait-il un tricheur ? Gerhard Berger est même allé plus loin que cela, en accusant le pilote australien d'avoir délibérément harponné Nico Rosberg au 19e tour du Grand Prix de Corée, après avoir conduit sa Red Bull dans le mur. Et d'après l'Autrichien, la "cible" n'était pas la bonne. "Il aurait pu écraser les freins et arrêter la voiture contre le mur, s'est indigné l'ancien pilote devant les caméras de la chaîne de télévision autrichienne Servus TV. Il a sorti Rosberg de piste, mais ce n'était pas le bon adversaire. A mon avis, il aurait préféré sortir Alonso ou Hamilton." Les accusations sont graves, de la part de celui qui était encore directeur de l'écurie Toro Rosso en 2008. Mais évidemment, bien peu de monde les prendra au pied de la lettre. La FIA n'a même pas daigné enquêter sur cet incident de course. A vrai dire, personne avant Gerhard Berger n'avait songé à un acte volontaire et cette accusation soudaine ne prend donc guère d'importance. Mais l'Autrichien semblait pourtant persuadé de sa théorie, s'appuyant sur son expérience pour ajouter un éclairage psychologique: "C'était clair et net. Il sort et sait que c'est fini. Dans un moment comme cela, vous être frustré et mille idées vous passent par la tête. On peut voir clairement que ses roues ne se bloquent pas. Il avait peut-être un problème de freins, mais je n'y crois pas." Rosberg non plus n'a pas compris Seul Nico Rosberg, quand même le principal intéressé dans l'affaire, s'est également étonné sur son Twitter de la manoeuvre de Webber: "Je ne comprends pas pourquoi il n'a pas freiné. C'était fou de revenir sur la piste de cette façon." Pour couper court à cet embryon d'"affaire Webber", le directeur de Red Bull Christian Horner a volé au secours de son pilote, dans les colonnes du Daily Telegraph: "L'instinct naturel et immédiat de tous les pilotes de compétition n'est pas d'abandonner, mais de continuer (...) C'est absurde de suggérer que Mark aurait délibérément percuté un autre pilote." Comme Gerhard Berger l'a souligné, le vrai problème ne viendrait pas du choc en lui-même, mais du fait que Rosberg était placé au moment de l'accident juste entre Alonso et Hamilton, ses deux rivaux les plus proches pour le titre, passés près d'un fâcheux abandon. Si Berger est libre de son opinion, celle-ci ne comptera guère. En revanche, elle peut perturber Mark Webber, déjà peu habitué aux luttes pour le titre, surtout par rapport à Alonso et Hamilton. Plus que jamais sous les feux des projecteurs, l'Australien va passer au révélateur.