Voeckler: "Je me suis surpris"

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Propos recueillis par Régis AUMONT , modifié à
Surprenant Thomas Voeckler. Accompagné de son équipier Pierre Rolland, le Français est parvenu à suivre les favoris du Tour de France lors de l'ultime ascension à Luz-Ardiden. Neuvième de l'étape, le Vendéen d'adoption ne se pensait pas capable de suivre les Schleck et Contador dans un col aussi difficile. Mais le maillot jaune lui donne des forces insoupçonnées.

Surprenant Thomas Voeckler. Accompagné de son équipier Pierre Rolland, le Français est parvenu à suivre les favoris du Tour de France lors de l'ultime ascension à Luz-Ardiden. Neuvième de l'étape, le Vendéen d'adoption ne se pensait pas capable de suivre les Schleck et Contador dans un col aussi difficile. Mais le maillot jaune lui donne des forces insoupçonnées. Thomas, vous êtes-vous surpris lors de cette étape ? Oui, j'étais surpris quand je voyais les panneaux 10 kilomètres, 5 kilomètres, et d'être encore là avec les meilleurs. Mais je serrais les fesses. Je me disais "pourvu que ça dure". Quand ils attaquaient je ne suivais pas mais après ils se regardaient un peu et ça me permettait de revenir. Je revenais grâce à Pierrot (Pierre Rolland). Il a effectué un travail énorme aujourd'hui. L'équipe aussi, même si ça fait cliché de dire cela. N'est-ce pas la confirmation que vous pouvez très bien grimper ? J'ai tendance parfois à me dévaloriser un peu. Lors des Giro 2009 et 2010 je parvenais à entrer dans les dix premiers lors des étapes de montagne. Je savais que je n'étais pas ridicule. Mais il faut que les circonstances s'y prêtent. Ce n'était pas du bluff hier quand je disais que je pensais perdre le maillot jaune. Mais j'ai senti que j'avais de bonnes jambes. C'est une bonne surprise mais la journée a été très difficile. Mais là je suis plus fier de mon équipe que de moi pour être honnête. "Je parviens à supporter un seuil de souffrance encore plus élevé" Est-ce que vous pensez pouvoir continuer à vous battre comme ça longtemps ? Je vais vraiment prendre au jour le jour. C'est une bonne surprise aujourd'hui mais je ne pense pas encore à demain. Je vais sans doute garder des séquelles de ces efforts. J'ai déjà du mal pour récupérer là. Ça va laisser des traces. Dans quelle mesure le fait de défendre le maillot jaune vous rend plus fort ? C'est sûr que ça aide. En 2004, déjà, j'avais réalisé des choses dont je ne me croyais pas capable de faire. J'ai un peu vieilli depuis mais c'est toujours pareil. Il me faut une motivation pour me faire encore plus mal. Je ne dis pas que je ne souffre pas d'habitude mais quand il s'agit de finir 20e d'une étape c'est totalement différent. Là ça me motive et je parviens à supporter un seuil de souffrance encore plus élevé. Que s'est-il passé quand vous chutez dans la descente du col de la Hourquette d'Ancizan ? J'ai chassé des deux roues dans le virage et fait un beau tout droit. J'ai changé de vélo par superstition et tout est rentré dans l'ordre.