Vettel rate la marche

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JEAN-PHILIPPE GUNET , modifié à
Quand on termine systématiquement premier ou second cette saison, une quatrième place fait forcément figure de déception. C'est pourtant ce qui est arrivé à Sebastian Vettel au Grand Prix d'Allemagne. Si le champion du monde en titre n'a rien pu faire contre Lewis Hamilton, Fernando Alonso et Mark Webber, qui le précèdent à l'arrivée, son avance reste tout de même confortable.

Quand on termine systématiquement premier ou second cette saison, une quatrième place fait forcément figure de déception. C'est pourtant ce qui est arrivé à Sebastian Vettel au Grand Prix d'Allemagne. Si le champion du monde en titre n'a rien pu faire contre Lewis Hamilton, Fernando Alonso et Mark Webber, qui le précèdent à l'arrivée, son avance reste tout de même confortable. Sebastian Vettel absent du podium, c'est du jamais vu en 2011. Ce n'est même plus arrivé depuis le Grand Prix de Corée 2010, où l'Allemand avait dû abandonner sur casse moteur. Dans un championnat archi-dominé par le pilote Red Bull, une quatrième place est inattendue. S'il a été victime d'un souci avec ses freins arrière, il avoue aussi ne jamais avoir été au mieux pendant tout le week-end. Vu sa situation au classement des pilotes, il peut tout de même se permettre ce genre de faux-pas. Tout a commencé en qualifications, où Vettel n'a pas pu se hisser en première ligne et a dû se contenter du 3e temps. Au départ de la course, il se fait encadrer de part et d'autre par les deux Ferrari. Massa à sa gauche, Alonso à sa droite: il est obligé de rendre les armes face à l'Espagnol. C'est au deuxième tour, au prix d'un pilotage "viril", qu'il reprend la troisième place au Taureau des Asturies. Mais cinq boucles plus tard, le pilote Ferrari le dépasse à nouveau. Au neuvième passage, Vettel mord sur une bordure humide, ce qui lui vaut de partir en tête-à-queue. Calmé par son ingénieur S'il se remet en ligne sans dommage, il a perdu une poignée de secondes et ne retrouvera plus le contact avec la tête de course. Au 16e tour, il se fait passer par Massa et rentre pour son premier changement de pneus. Ressorti en neuvième position, il lui faut une dizaine de tours pour remonter au cinquième rang, en réussissant d'ailleurs un impeccable dépassement sur Kamui Kobayashi. C'est alors qu'arrive un appel radio de son ingénieur, le Français Guillaume Rocquelin: "Il semblerait que nous ayons des problèmes avec les freins arrière. Mets plus de répartition sur l'avant." Une quinzaine de tours plus tard, l'ingénieur avertit son pilote qu'il peut revenir au réglage optimal: tout semble bon avec les freins. Installé en cinquième position, Vettel fait la jonction avec Felipe Massa à l'orée de la 42e boucle, après le deuxième arrêt de ce dernier. Derrière le Brésilien, le champion du monde en titre met la pression. Au point que son ingénieur l'incite à ne pas en faire trop: "Ce sont des bons points que tu peux marquer aujourd'hui", prévient-il à la radio. C'est finalement dans les stands que tout se joue: au 59e (et avant-dernier) tour, Massa et Vettel rentrent en même temps pour leur troisième et dernier arrêt. Un passage par les stands destiné uniquement à chausser les pneus durs, comme l'impose le règlement, qui stipule qu'il faut utiliser en course les deux types de gommes (dures et tendres). Chez Ferrari, l'immobilisation dure 5"0: l'Allemand ressort en premier et peut donc ainsi récupérer la quatrième place. Malgré sa déconvenue sur le Nürburgring, il conserve 77 points d'avance sur Mark Webber, soit l'équivalent de trois victoires et une neuvième place. De quoi voir venir...