Vettel champion au soleil levant

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Yannick SAGORIN , modifié à
Le jour commençait tout juste à poindre sur son berceau allemand que Sebastian Vettel était à son zénith, à mille lieues de là, au pays du soleil levant. Au volant de sa Red Bull, le champion du monde sortant a confirmé son rang, ce dimanche, à Suzuka, terminant troisième du Grand Prix du Japon quand le seul point de la 10e place pouvait suffire à son bonheur. Jenson Button, lui, a rempli son contrat, vainqueur sur McLaren devant la Ferrari de Fernando Alonso.

Le jour commençait tout juste à poindre sur son berceau allemand que Sebastian Vettel était à son zénith, à mille lieues de là, au pays du soleil levant. Au volant de sa Red Bull, le champion du monde sortant a confirmé son rang, ce dimanche, à Suzuka, terminant troisième du Grand Prix du Japon quand le seul point de la 10e place pouvait suffire à son bonheur. Jenson Button, lui, a rempli son contrat, vainqueur sur McLaren devant la Ferrari de Fernando Alonso. Il y a chez lui cette rage de vaincre dans laquelle les plus grands champions de sa discipline se sont forgés, les Michael Schumacher ou Fernando Alonso parmi ses contemporains. "Dommage que nous ne l'ayons pas emporté", telle aura été la toute première réaction d'un Sebastian Vettel alors officiellement champion du monde, tandis que son ingénieur en chef le félicitait pour ce deuxième sacre consécutif historique. Son aîné et compatriote suscité, le Kaiser en personne, était là pour l'escorter durant le tour d'honneur, lui témoignant par le geste tout son respect et toute son admiration. Entré dans la cour des grands la saison passée à Abu Dhabi, celui que l'on surnomme "Baby Schumi" a pris une nouvelle ampleur cette année, écrasant littéralement le championnat. Bien sûr cette hégémonie tout juste mise à mal au Nürburgring, alors qu'il courait devant son public, n'a pas sauté aux yeux ce dimanche à Suzuka. La pole assurée à l'arraché la veille avec neuf petits millièmes d'avance sur Jenson Button, Sebastian Vettel a trouvé à qui parler sur la piste nippone. Malgré la défense autoritaire de son leadership à l'extinction des feux, l'Allemand a fini par s'incliner devant son premier dauphin au classement général, le seul encore en mesure de contester son doublé au départ de ce Grand Prix japonais, perdant au petit jeu des passages aux stands. A en juger les temps d'arrêt de sa Red Bull, le team au taureau rouge n'a souhaité prendre aucun risque ce dimanche, laissant clairement à McLaren et Ferrari l'initiative des débats. Se refusant à un sacre au rabais, quand le point unique de la 10e place suffisait à son triomphe, Sebastian Vettel a bien tenté de forcer sa chance dans les courbes rapides de Suzuka. Seulement Fernando Alonso, au volant de sa Ferrari, a fait barrage, réussissant là où il avait échoué à Monza un mois plus tôt. Jenson Button en a alors profité pour s'envoler dans le baquet de sa McLaren, se permettant même de gérer dans les cinq derniers tours. Contraint à la gagne pour entretenir un semblant de suspense, le Britannique a rempli sa part du contrat avec brio, signant là son troisième succès de la saison, après ses victoires au Canada et en Hongrie. Seulement le champion sortant, lui, n'a pas manqué de terminer dans les points, accrochant son 14e podium de l'année - dont neuf premières places - en 15 courses. Très ému à la sortie de sa RB7, Sebastian Vettel confirme donc son rang de champion du monde, devenant le plus jeune pilote de l'histoire à réaliser la passe de deux, devant son prédécesseur en la matière, Fernando Alonso. "Je ne sais pas par où commencer, on a vraiment accompli une année fantastique... et ce n'est pas fini, bredouillait après coup en conférence de presse un champion manifestement secoué. Il y a tellement de choses qu'on aimerait dire dans ces moments-là mais c'est difficile de se souvenir de tout. Je remercie tout le monde, ceux qui travaillent sur la voiture au quotidien et qui nous ont permis de récolter tant de points. C'est génial d'atteindre le but qu'on s'était fixé si tôt. Je n'aurais jamais pu faire ça tout seul, sans Mark, sans le team." Une sensibilité qui tranche singulièrement avec la voracité de l'intéressé sur la piste. La marque d'un grand, assurément.