Un syndrome Stade de France ?

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François QUIVORON , modifié à
Un peu plus d'un mois après la défaite contre la Biélorussie (0-1), les Bleus retrouvent le Stade de France samedi, lors de la réception de la Roumanie en éliminatoires de l'Euro 2012. Plus vraiment intraitables dans leur enceinte officielle, les Tricolores seraient-ils victimes d'un syndrome Stade de France ? Eléments de réponse avec quelques Bleus de Clairefontaine.

Un peu plus d'un mois après la défaite contre la Biélorussie (0-1), les Bleus retrouvent le Stade de France samedi, lors de la réception de la Roumanie en éliminatoires de l'Euro 2012. Plus vraiment intraitables dans leur enceinte officielle, les Tricolores seraient-ils victimes d'un syndrome Stade de France ? Eléments de réponse avec quelques Bleus de Clairefontaine. Les derniers résultats parlent d'eux-mêmes: les Bleus éprouvent les pires difficultés à s'imposer au Stade de France. Sur les sept derniers matches disputés dans l'enceinte de Saint-Denis, l'équipe de France ne compte que deux victoires, contre la Lituanie (1-0 en avril 2009) et contre l'Autriche (3-1 en octobre 2009). Les Tricolores y ont été incapables de battre l'Uruguay (0-0), la Roumanie (1-1) et l'Irlande (1-1), puis se sont inclinés contre l'Espagne (0-2) et plus récemment face à la Biélorussie (0-1). "Il a été possible que certains joueurs aient été timorés, par l'enjeu du match d'abord, mais aussi par l'environnement lié au Stade de France. Certains ont pu être touchés par l'émotion et n'ont pas pu s'exprimer pleinement", a expliqué Laurent Blanc en conférence de presse cette semaine à Clairefontaine. Alors, le syndrome Stade de France existe-t-il vraiment ? Les joueurs ont leur avis sur la question, plus ou moins tranché. Loïc Rémy est catégorique: "Non, pas du tout. Je ne ressens aucune appréhension à y jouer. Pour moi, il n'y a rien de plus beau que de jouer dans des stades comme ça." Adil Rami estime que "le contexte est différent à chaque match. Mais une fois sur le terrain, tu oublies tout. Tu te donnes à fond sur chaque duel et c'est comme ça que ça marche". Un discours volontaire qui tranche avec ce qu'a pu constater Laurent Blanc avant le match contre la Biélorussie: "Même pour tous les joueurs qui sont habitués à évoluer dans de grands stades, le Stade de France, c'est particulier. On n'était pas loin de voir certains joueurs sortir leur téléphone portable pour prendre des photos... Il faut arrêter ça." Valbuena: "Evoluer avec confiance et caractère" Où se situe donc la vérité sur l'état d'esprit des Bleus avant cette rencontre capitale contre la Roumanie ? A les entendre, tout semble être une question de confiance, et surtout de résultat. Adil Rami s'appuie sur le succès en Bosnie: "Tout le monde nous donnait perdant. Pourtant, on a gagné. Et c'est toujours mieux de revenir au Stade de France avec une victoire." Mathieu Valbuena demande du temps: "Contre la Biélorussie, on avait eu beaucoup d'occasions, mais sans marquer, le contenu n'avait pas été si mauvais. Il y aura beaucoup de monde pour nous soutenir, à nous d'évoluer avec confiance, caractère. Plus qu'une seule victoire contre la Bosnie, la reconstruction de l'équipe de France nécessite du temps." Et Loïc Rémy réclame le soutien des supporters: "Une fois que le public sera avec nous et qu'on commencera à enchaîner les bonnes performances, ça sera encore plus magique." Sur invitation de Blanc, un préparateur mental a passé quelques heures avec le groupe tricolore cette semaine à Clairefontaine. Pour peut-être crever l'abcès. Loïc Rémy a pourtant lui des raisons de craindre le Stade de France: "Je me suis blessé lors du dernier match et j'ai déjà perdu trois finales là-bas !" Mais il reste l'un des plus déterminés: "Peut-être que certains sont tétanisés, mais si on l'est ici, qu'est-ce que ce sera quand on ira jouer à l'extérieur ?" Tout comme Lassana Diarra: "Il faut redevenir intraitable à domicile. Il ne faut pas laisser de points à domicile. C'est chez nous, ça nous appartient." Une victoire contre la Roumanie samedi enlèverait un sacré poids sur les épaules des Bleus avant de défier le Luxembourg à Metz, dans le stade Saint-Symphorien, où il n'y a pas de syndrome. A priori...