Un moteur en vert, et contre tous?

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Yannick SAGORIN , modifié à
Développement durable, prise de conscience écologique, la F1 n'échappe pas à la dynamique verte. A compter de 2013, les monoplaces troqueront donc leur V8 pour un moteur 4 cylindres moins gourmand et, accessoirement, plus silencieux. Une évolution qui n'est pas du goût de tout le monde, et notamment de Luca Di Montezemolo, le président de Ferrari.

Développement durable, prise de conscience écologique, la F1 n'échappe pas à la dynamique verte. A compter de 2013, les monoplaces troqueront donc leur V8 pour un moteur 4 cylindres moins gourmand et, accessoirement, plus silencieux. Une évolution qui n'est pas du goût de tout le monde, et notamment de Luca Di Montezemolo, le président de Ferrari. "Nous avons actuellement de très bons moteurs. Pourquoi devrions-nous en changer ? Cela va coûter des millions, ce que personne ne veut..." Il y a quelques temps encore, Bernie Ecclestone ne cachait pas son opposition à une adaptation de la révolution verte à la F1. Pourtant, n'en déplaise au président de la FOM, la Commission F1 de la FIA et son Conseil mondial se sont prononcés en faveur de cette inéluctable évolution et ce, à compter de 2013. Parlant et actant au nom des écuries, pilotes, constructeurs et autres fournisseurs, cette fameuse Commission F1 a signé l'arrêt de mort du V8 2,4l actuel, décrétant le développement futur d'un 4 cylindres 1,6l turbo dont le régime sera limité à 10 000 tours/ minute. L'objectif ? Niveler un ratio carburant/puissance devenu indécent en F1, malgré l'efficacité prouvée des V8. En somme, réduire l'appétit de monoplaces qui en 2013 seront de toute façon tenues de diminuer leur consommation de carburant de 35 à 50%. En course notamment. Bien évidemment, une telle opération n'est pas sans contrainte. Au-delà de l'impact financier avancé par Bernie Ecclestone, c'est davantage aux moeurs des principaux acteurs de la F1 que la FIA s'attaque. "4 cylindres, ce n'est pas de la F1 ! On ne construira pas nos voitures de série avec de tels moteurs. Alors pour une catégorie qui est censée représenter la crème de la course automobile, c'est un peu pathétique", a notamment réagi Luca di Montezemolo dans les pages du magazine allemand Auto Motor und Sport. Whitmarsh veut du bruit Et le patron de Ferrari de prévenir: "S'il y a la plus petite éventualité de repousser l'adoption des 4 cylindres, nous l'étudierons", appelant en cela les différents constructeurs à "l'unité". Dans sa croisade, Luca di Montezemolo pourrait bien trouver du soutien auprès de Norbert Haug, le vice-président de Mercedes Motorsport, qui aurait "préféré que l'ère du V8, un moteur à faible coût, dure plus longtemps." Un avis partagé par Martin Whitmarsh, le président de la Fota, qui met le doigt sur un autre point anecdotique en apparences, et au final primordial: "Il faut que ces futures F1 fassent un son superbe, qu'on puisse les entendre ! Elles doivent être excitantes à piloter, et être perçues comme les fleurons de l'automobile." Or le 4 cylindres sera on ne peut plus discret...