Un final en apothéose

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MICHAEL BALCAEN , modifié à
La semaine a été belle, sa conclusion aura été magnifique. La dernière journée des Mondiaux de Bercy a vu les Français remporter les deux derniers titres attribués, lors des épreuves par équipes. Les dames ont montré la voie en battant le Japon en finale, les messieurs les ont imitées en dominant le Brésil, grâce à une dernière victoire de Teddy Riner. Cela fait désormais 6 médailles d'or pour les Bleus.

La semaine a été belle, sa conclusion aura été magnifique. La dernière journée des Mondiaux de Bercy a vu les Français remporter les deux derniers titres attribués, lors des épreuves par équipes. Les dames ont montré la voie en battant le Japon en finale, les messieurs les ont imitées en dominant le Brésil, grâce à une dernière victoire de Teddy Riner. Cela fait désormais 6 médailles d'or pour les Bleus. Quelle fête ! Les féminines ont tout simplement été impériales tout au long de la journée pour venir remporter le titre de championnes du monde par équipes à Paris devant un public conquis. Avec déjà trois titres en individuel signés Décosse, Emane et Tcheumeo, le bilan était déjà très bon, elles y ont ajouté une victoire d'équipe qui va redonner le sourire à toutes les filles y compris celles qui sont passées à côté durant la semaine. Car cette fois, il n'y a rien à jeter à leur parcours sans la moindre anicroche. Le premier tour n'était pourtant pas si évident face à des Brésiliennes à l'affût et prêtes à surprendre les Tricolores au réveil. De fait, Pénélope Bonna s'est fait surprendre face à Miranda lors du tout premier combat de la journée. Pas de quoi laisser le doute s'insinuer car dans la foulée, Automne Pavia, plutôt en dedans en individuel, s'est remise dans le coup, et les Bleues avec, face à Silva. La suite a été plus silmple à gérer avec Emane, Décosse (qui a tout de même eu du mal à se mettre dedans) et Mathe qui n'a pas eu besoin de combattre (4-1). Lancées, les Bleues ont même fait tourner face à l'Algérie. Rien de vraiment surprenant étant donné la différence de niveau des deux équipes. Gneto est entrée à la place de Bonna, Pasquet a remplacé Décosse sans que cela n'ait d'incidence fâcheuse puisque les Bleues ont gagné 5-0... Face à la Chine, Gneto est restée mais Décosse a fait son retour. Une bonne idée car chez les lourdes chinoises Tong partait favorite. Il n'y a pas eu à trembler puisque Gneto, Pavia, Emane et Décosse avaient assuré la qualification pour la finale avant ce dernier combat effectivement perdu par Mathe (4-1). Il restait donc ce dernier rendez-vous, de rêve, contre les Japonaises. Une finale dans toute sa splendeur que les Bleues vont largement dominer. Certes, Priscilla Gneto a perdu le premier point contre Kunihara mais dans la foulée, Pavia, qui avait retrouvé son visage du Tournoi de Paris, a égalisé sur Aiko Sato, pourtant championne du monde en titre. La suite appartenait aux géantes puisque Gévrise Emane et Lucie Décosse ont évidemment rempli leur rôle de leader en apportant deux points de plus pour assurer la victoire finale. Il restait encore Ketty Mathe désireuse de participer à la fête et qui s'est hissée au niveau en s'offrant Tachimoto pour un succès final 4-1. Enorme ! De quoi sauter dans tous les sens, en rond puis face au public de Bercy en délire. Les Bleus jouent avec le suspense A peine le temps de remettre que les hommes étaient eux aussi en piste pour une deuxième finale face au Brésil cette fois. Les garçons, eux, ne partaient pas avec les faveurs des pronostics en début de journée. Encore moins sans Teddy Riner, couronné la veille quintuple champion du monde. Les entrées en lice de Dimitri Dragin et Axel Clerget remplaçants en individuel ont toutefois fait beaucoup de bien. Dragin a débuté par un ippon, imité par Clerget face à la Pologne. Avec les succès de Legrand et Buffet, les Bleus ont mis fin au suspense avant le dernier combat perdu par un Matthieu Bataille visiblement déçu et énervé. Le pensionnaire de Levallois aura l'opportunité de se reprendre par la suite... Car tout a de nouveau débuté face à la Russie par un joli pion signé d'un Dragin énorme. Cela sentait bon mais Ugo Legrand a perdu à la décision avant qu'Alain Schmitt ne se fasse surprendre par Nifontov à 3 secondes du terme alors qu'il menait waza ari et yuko ! Dos au mur, les Bleus n'ont pas lâché prise, Buffet a remis les deux équipes à égalité avant que Bataille n'entre en lice et se transcende enfin dans un Bercy aux anges. Une explosion de joie après « la boîte » passée à Sterkhov et les Bleus étaient en demi-finale contre le Japon. Dragin énorme, Riner décisif Une demie débutée par... un gros pion de Dragin sur le champion du monde Ebinuma ! Si Darbelet a pris le bouillon dans la foulée, Schmitt s'est rattrapé pour redonnner l'avantage aux Bleus d'un petit yuko sur Takamatsu. Une solide performance cependant annulée par la défaite de Buffet. Il restait donc un dernier combat pour Bataille avec une finale en jeu et un adversaire nommé Kamikawa. Impossible de ne pas songer à Riner en pareille circonstance puisque c'est ce même Japonais qui avait profité d'une décision arbitrale douteuse en finale des toutes catégories à Tokyo en 2010. C'est spectateur avisé que Riner a vu son pote résister à un Kamikawa puissant mais sans idée ni mouvement. Et c'est Bataille qui va marquer le seul avantage, un yuko, dans un Bercy en fusion. Une fois encore en finale, Dimitri Dragin a joué le rôle de la fusée de lancement en dominant Leandro Cunha, finaliste en individuel. Au passage, il aura battu les deux finalistes, à se demander pourquoi il était réserviste... Toujours est-il qu'il aura été prépondérant dans le succès final. Car dans la foulée, Ugo Legrand a repris le flambeau contre Bruno Mendonca. La suite aura été plus crispante avec deux décisions défavorables. D'abord, Alain Schmitt contre Guilheiro (2 drapeaux à 1) puis Romain Buffet qui a mené yuko jusqu'à 1 seconde du terme avant de baisser de pied pendant le golden score (0 drapeaux à 3). Il restait donc un dernier combat, le premier de Riner durant cette journée, celui pour le titre mondial. Face à un Silva costaud mais sans génie, Riner va longtemps se casser les dents. Si l'arbitre n'a pas donné plus de pénalités à Silva, il a fallu attendre la prolongation pour que Riner s'impose sur yuko. Un succès gigantesque pour cette équipe de France qui va désormais pouvoir dignement fêter cette double couronne mondiale.