Un carton en trompe-l'oeil

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Michaël Balcaen , modifié à
L'équipe de France a battu le Japon pour son entrée en lice en Coupe du monde, samedi, à Auckland (47-21). Et s'ils ont inscrit six essais par l'intermédiaire de Pierre (5e), Trinh-Duc (12e), Clerc (34e), Nallet (71e), Papé (78e) et Parra (80e), la performance des Bleus fut loin d'être rassurante, tant ils se sont liquéfiés sur une bonne partie de la seconde période.

L'équipe de France a battu le Japon pour son entrée en lice en Coupe du monde, samedi, à Auckland (47-21). Et s'ils ont inscrit six essais par l'intermédiaire de Pierre (5e), Trinh-Duc (12e), Clerc (34e), Nallet (71e), Papé (78e) et Parra (80e), la performance des Bleus fut loin d'être rassurante, tant ils se sont liquéfiés sur une bonne partie de la seconde période. Les Bleus ont joué avec le feu face au Japon. On imaginait un beau carton et les six essais inscrits au final pourraient laisser croire à une sympathique balade. Cela n'a pas vraiment été le cas, notamment au cours d'une deuxième période pénible. L'équipe de France trépignait pourtant d'impatience ces derniers jours avant cette ouverture face au Japon. Les Bleus ont lâché les chevaux d'entrée de jeu avec une première percée d'Estebanez puis une première mêlée enfoncée histoire de marquer leur territoire. Une impression intéressante rapidement confirmée par le premier essai de la rencontre avec Médard à l'origine, un relais de Mas, Lakafia et enfin Yachvili qui donne à Julien Pierre qui franchit la ligne. Yachvili transforme (7-0, 5e). Et si Arlidge manque une première pénalité (11e), les Bleus continuent leur forcing initial avec une interception de Trinh-Duc qui file le long de son aile et s'en va marquer un deuxième essai (12-0, 12e). Avec la transformation les Bleus sont bien lancés (14-0). Mais les Japonais ouvrent leur compteur grâce à Arlidge 14-3 (18e). Malgré tout, Yachvili ne tremble pas et se charge de deux pénalités (30-3 (29e). L'ouvreur japonais n'a cependant pas fini de faire des misères aux Tricolores puisque sur une offensive, il tente une passe au pied, Trinh-Duc le contre mais le cuir lui revient dans les mains et l'ouvreur file à l'essai (20-8, 32e). Un essai qui paraît alors anodin. A tort. Car si la France parvient à frapper une nouvelle fois, avec Heymans qui passe les bras pour Rougerie qui donne à Clerc en bout de ligne pour le 3e essai tricolore (25-8, 35e), la suite va être bien plus crispante. A la pause, après une pénalité d'Arlidge (25-11), à l'antenne de TF1 Marc Lièvremont n'est pas content : "5 touches, 5 ballons portés, on se contente de peu, on est indisciplinés. C'est bien de gagner 25-11 avec ces lacunes mais j'attends plus." Une analyse des soucis français qui sied à merveille pour la... deuxième période ! Car si le sélectionneur a manifestement bougé ses troupes à la pause, les effets ne seront que momentanés. Dix minutes, trois essais, ouf ! L'équipe de France débute en franchissant la ligne par Harinordoquy qui franchit la ligne avec 3 adversaires sur le dos dont Taniguchi qui empêche le Tricolore d'aplatir (43e) puis par son pack avec Nallet pour aplatir. L'essai semblait valable mais l'arbitre vidéo ne le valide pourtant pas... Et dans la foulée de ce temps fort, un trou noir ! Les Bleus jouent alors complètement à l'envers, la vivacité japonaise fait mal comme sur cette action aux multiples plaquages manqués sur un James Arlidge qui en profite pour aller inscrire un deuxième essai transformé (25-18, 51e). Un petit essai d'écart, c'est aussi désagréable qu'inattendu. La crispation gagne tous les étages, Marc Lièvremont effectue ses premiers changements mais cela n'empêche pas les Nippons de continuer à faire douter les Français. Les Japonais vivent un gros temps fort et attaquent clairement la ligne tricolore. Arlidge en profite pour passer une pénalité (25-21, 57e). Le paroxysme des difficultés françaises est atteint avec la sortie de Skrela à peine entré en jeu et qui est remplacé par un Parra plutôt à son avantage par la suite. Toujours est-il qu'après un ultime slalom de Tupuailai, les Bleus vont enfin se refaire la cerise. Cela débute par une pénalité de Yachvili (28-21, 67e) avant trois essais dans les dix dernières minutes. Nallet (71e), Papé (77e) et enfin Parra (80e) vont donner au score une impression plus que trompeuse avec 6 essais et le point de bonus qui va avec. On pourrait imaginer que le travail de sape a payé. Ce n'est pas vraiment ce qu'en pense un Lièvremont franchement en colère. "Ce n'est même pas du soulagement mais de la colère. J'ai une impression de déjà-vu. Il faut appliquer ce qu'on travaille à l'entraînement, respecter l'adversaire et nous respecter nous-mêmes", glisse-t-il les dents serrées à TF1. On a vu des cartons bien mieux accueillis. Le sélectionneur sait toutefois que son équipe s'en sort bien.