Un US Open ouvert à tous

  • Copié
Laurent DUYCK , modifié à
Plus qu'aucun autre tournoi du Grand Chelem, l'US Open s'est offert ces dernières années à des novices. Une habitude qui pourrait encore être respectée cette année pour la 111e édition (de jeudi à dimanche). D'autant que les Anglais Luke Donald et Lee Westwood, qui occupent dans cet ordre les deux premiers rangs mondiaux, semblent favoris. Mais Phil Mickelson espère bien briser la tradition.

Plus qu'aucun autre tournoi du Grand Chelem, l'US Open s'est offert ces dernières années à des novices. Une habitude qui pourrait encore être respectée cette année pour la 111e édition (de jeudi à dimanche). D'autant que les Anglais Luke Donald et Lee Westwood, qui occupent dans cet ordre les deux premiers rangs mondiaux, semblent favoris. Mais Phil Mickelson espère bien briser la tradition. Qui est le prochain sur la liste ? Depuis le Masters 2009 et le succès en forme de confirmation d'Angel Cabrera, déjà vainqueur de l'US Open en 2007, les Majeurs ne se seront offerts ces deux dernières années - à l'exception de la victoire de Phil Mickelson à Augusta en 2010 - qu'à des novices. Dans l'ordre, Lucas Glover (US Open 2009), Stewart Cink (British 2009), Yong-Eun Yang (USPGA 2009), Graeme McDowell (US Open 2010), Louis Oosthuizen (British 2010), Martin Kaymer (USPGA 2010) et enfin Charl Schwartzel (Masters 2011). Et il y a peu de raisons pour que ça change dimanche, au terme de la 111e édition de l'US Open. C'est statistique. Parmi le champ des 150 joueurs présents cette semaine sur les fairways du Congressionnal, à Bethesda dans le Maryland, seule une poignée ont déjà inscrit leur nom au palmarès d'un tournoi du Grand Chelem. Et donc une majorité rêve toujours d'un premier sacre, à l'instar des deux Français Grégory Havret, passé tout près l'année dernière, ou Thomas Levet, deuxième en 2002 du British. C'est surtout conjoncturel, les deux meilleurs joueurs de la planète à l'heure actuelle, Luke Donald et Lee Westwood, étant encore à la recherche de cette consécration quand le troisième, Martin Kaymer, a défloré son palmarès en Grand Chelem l'été dernier à l'occasion de l'USPGA. Dans le top 10 mondial, déserté par Tiger Woods - contraint de renoncer sur blessure cette année - ils sont ainsi cinq dans le même cas que les Anglais: Steve Stricker, Matt Kuchar, Rory McIlroy, Dustin Johnson et Paul Casey. Autant de prétendants à la victoire sur la côte Est des Etats-Unis. Mickelson veut briser la malédiction Mais le premier sur cette liste n'est autre que le n°1 mondial. Un statut qui ne tient donc pas à ses performances dans les Majeurs, mais à son extraordinaire régularité depuis le début de l'année, lui qui reste sur 15 top 10 (dont deux victoires) pour un seul cut manqué (en ouverture de sa saison) lors de ses 16 dernières sorties. "Si vous n'êtes pas à la lutte, vous n'avez pas de chance de gagner", aime-t-il rappeler, fier d'être aujourd'hui le plus régulier des joueurs sur ces deux dernières saisons. Mais Donald ne s'y trompe pas, conscient que la reconnaissance éternelle passera par une victoire dans un Majeur: "Etre n°1 est un accomplissement, mais si vous me demandez si j'échangerais cette place contre le palmarès de Phil Mickelson, bien sûr, j'adorerais avoir ses victoires en Grand Chelem et son nombre de victoires." Le gaucher californien sera d'ailleurs à n'en pas douter l'un de ses principaux rivaux sur le chemin de la consécration. Qu'importe si l'US Open s'est toujours refusé à lui, affichant un triste record de cinq deuxièmes places sur l'épreuve (1999, 2002, 2004, 2006 et 2009), l'Américain - qui n'a lui à l'inverse jamais atteint le rang de n°1 mondial, barré cette dernière décennie par Tiger Woods - n'a pas rendu les armes, lui qui fêtera ses 41 ans jeudi lors du premier tour. "Je crois vraiment que je peux remporter ce tournoi", répète-t-il à l'envi. L'occasion est trop belle en l'absence du Tigre. Mickelson nuance: "Le challenge aujourd'hui, en son absence, est d'élever mon niveau de jeu sans qu'il ne soit là pour me pousser." Et de résister à la meute des jeunes loups, décomplexés depuis le déclin de l'ancien maître du circuit. Une autre raison de croire que l'heure d'un novice s'apprête à sonner.