Tsonga, retour d'enfer !

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Thomas PISSELET , modifié à
Mené deux sets à zéro par Philipp Petzschner, mardi au premier tour de l'Open d'Australie, Jo-Wilfried Tsonga est parvenu à s'en sortir en cinq manches (4-6, 2-6, 6-2, 6-3, 6-4). Malgré une douleur au dos, le Français, tête de série n°13, a serré les dents pour l'emporter après plus de trois heures de match. Presque un miracle.

Mené deux sets à zéro par Philipp Petzschner, mardi au premier tour de l'Open d'Australie, Jo-Wilfried Tsonga est parvenu à s'en sortir en cinq manches (4-6, 2-6, 6-2, 6-3, 6-4). Malgré une douleur au dos, le Français, tête de série n°13, a serré les dents pour l'emporter après plus de trois heures de match. Presque un miracle. C'était du jamais-vu. Comme Gaël Monfils avant sa victoire contre Thiemo De Bakker la veille, Jo-Wilfried Tsonga n'avait jamais remporté un tel marathon en ayant perdu les deux premiers sets. Le Français a attendu le premier tour de cet Open d'Australie 2011, mardi matin, pour innover et faire une frayeur de plus à tout son clan. Au grand dam de Philipp Petzschner, qui n'a pas su appuyer là où ça a fait mal (4-6, 2-6, 6-2, 6-3, 6-4). En plus de devoir combler deux manches de retard, le Manceau a souffert du dos pendant une bonne partie des débats. C'est donc au mental plus qu'au courage qu'il est allé chercher cette victoire, qui lui offre un deuxième tour contre l'Italien Andreas Seppi, tombeur d'Arnaud Clément dans un scénario inversé pour le Français (3-6, 2-6, 7-5, 6-3, 6-2). Avec quelle énergie ? La question se posera le moment venu. En attendant, la joie prime. Elle est légitime. Car rien n'a fonctionné comme prévu pour Jo-Wilfried Tsonga dans le premier set. Dès son deuxième jeu de service, le Français a été poussé dans ses retranchements, sauvant huit balles de break. Et, alors qu'il pensait sans doute avoir fait le plus dur en prenant la mise en jeu de l'Allemand (4-2), celui-ci est parvenu à recoller au score juste après. Résultat: le Manceau s'est peu à peu crispé et Philipp Petzschner en a profité pour prendre l'avantage en fin de manche (6-4). De délicat, le match de "Jo" est donc devenu très compliqué. Surtout quand, en début de deuxième acte, il a expédié un coup droit en dehors des limites qui l'a de nouveau contraint à courir après le score. Des grimaces et un large sourire Maladroit en première balle (59%) et, donc, en délicatesse avec son dos, le Français a ainsi eu du mal à surprendre son adversaire, qui s'est fait un plaisir de creuser l'écart en breakant le Tricolore deux fois d'affilée pour mener cinq jeux à un puis conclure le set (6-2). On voyait alors mal comment le 13e joueur mondial allait pouvoir revenir dans cette rencontre. Qui plus est en grimaçant entre chaque point. Et pourtant, c'est quand il n'a plus eu le choix que Jo-Wilfried Tsonga s'est réveillé. Paradoxalement plus relâché malgré la douleur, il a saisi sa première balle de break de la manche pour refaire surface et reprendre espoir (4-1). Une avance qu'il a conservée au forceps, et avec un peu de réussite, faisant douter Philipp Petzschner (6-2). Sa qualité de première balle retrouvée (environ 70% de réussite), le Manceau n'a ensuite pas relâché cette pression, et c'est à trois jeux à deux en sa faveur dans le quatrième set qu'il a de nouveau réussi à prendre le service de l'Allemand (4-2). Un break confirmé dans la foulée, pour une manche remportée sur une faute directe de son opposant (6-3). Le poing serré, le couteau entre les dents, Jo-Wilfried Tsonga a alors semblé inarrêtable. Un nouveau break à un jeu partout dans le dernier set, puis un second deux jeux plus tard, lui ont permis de faire le trou (5-1). Mais cette partie ne pouvait pas se terminer sans un dernier frisson, qui a vu le Français retarder la conclusion en s'y prenant à deux fois pour en finir (6-4). Preuve que, même blessé physiquement et usé psychologiquement, il avait de la marge.