Tsonga, pas mieux

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PAUL ROUGET , modifié à
L'équipe de France ne disputera pas la finale de la Coupe Davis. Comme Richard Gasquet, Jo-Wilfried Tsonga n'aura rien pu faire face à l'impitoyable Rafael Nadal, qui apporte le point décisif à son pays en s'imposant en trois petits sets (6-0, 6-2, 6-4). Les Espagnols tenteront de remporter leur troisième titre en quatre ans face à l'Argentine ou la Serbie.

L'équipe de France ne disputera pas la finale de la Coupe Davis. Comme Richard Gasquet, Jo-Wilfried Tsonga n'aura rien pu faire face à l'impitoyable Rafael Nadal, qui apporte le point décisif à son pays en s'imposant en trois petits sets (6-0, 6-2, 6-4). Les Espagnols tenteront de remporter leur troisième titre en quatre ans face à l'Argentine ou la Serbie. "J'avais envie de le voir." Sans avoir vraiment l'embarras du choix, Guy Forget était curieux de savoir ce que Jo-Wilfried Tsonga, son talisman en Coupe Davis où il ne s'était jusqu'alors jamais incliné, était capable de faire sur terre battue face à Rafael Nadal, qui n'avait laissé que des miettes à Richard Gasquet en ouverture de cette demi-finale disputée dans la chaleur de Cordoue (6-3, 6-0, 6-1). Prompt à souligner que son coéquipier "manquait un peu de conviction", le Manceau, brillant en double la veille, n'a pas fait mieux que le Biterrois, s'inclinant lui aussi en trois petits sets (6-0, 6-2, 6-4). Mais que pouvait-il faire contre un adversaire d'une telle qualité, un joueur "surhumain" selon Julien Benneteau, interrogé au micro de France 3 ? Face à qui il aura dû attendre 40 minutes avant de marquer un point sur son service, et même deux sets et un jeu avant de réussir à en inscrire deux... Autant dire qu'il aurait fallu un miracle pour que Tsonga parvienne à dompter un "taureau de Manacor" plus que jamais à son aise dans cette arène andalouse qui n'avait d'yeux que pour lui. La tactique du numéro 10 mondial - agresser Nadal - n'aura pas résisté bien longtemps face aux coups de boutoir d'un Espagnol qui se procurait une balle de break d'entrée, un break qu'il convertissait sur sa quatrième opportunité à l'issue d'un interminable échange. "Pas l'impression d'avoir eu ma chance" Le début du cauchemar pour le Tricolore, qui concédait le double break en moins de 20 minutes et avec déjà 14 fautes au direct au compteur (0-3) ! Un premier acte au cours duquel il n'allait pas réussir à inscrire le moindre jeu face à l'Ibère, littéralement imprenable sur ses mises en jeu (100% de premiers services gagnés !). Légèrement mieux dans la deuxième manche, Tsonga réussissait enfin à remporter un jeu de service (1-0), puis un deuxième (2-2), avant de s'écrouler à nouveau et de flirter avec la quarantaine de fautes directes (2-6)... Il parvenait enfin à résister dans le troisième set, jusqu'à ce fameux septième jeu, où le Majorquin réussissait un énième break qu'il allait tenir jusqu'au bout, après seulement 2h17 de jeu. Forcément dépité, comme lorsqu'il mettait, de rage, un coup de pied dans un panneau publicitaire après avoir manqué de tomber, il avait encore du mal à digérer cette fessée quelques minutes après la fin de la rencontre. "Je n'ai pas l'impression d'avoir eu ma chance aujourd'hui, à aucun moment, confessait-il. Il a juste été au-dessus. Il est vraiment très fort. C'est la première fois que je le rencontrais sur cette surface. Il vous repousse, la balle vous saute au visage, et elle n'est pas facile à contrôler." Jo-Wilfried Tsonga n'aura donc pas réussi cette mission qu'il qualifiait lui-même d'"impossible", et la France ne disputera pas sa deuxième finale de Coupe Davis consécutive. L'Espagne tentera elle, face à l'Argentine ou à la Serbie, de s'imposer pour la troisième fois en quatre ans dans la compétition, ce qui en dit long sur le niveau de la sélection entraînée par Albert Costa. Si cela peut enlever quelques regrets aux hommes de Guy Forget...