Travers: "Laissons les gens parler..."

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Propos recueillis par Richard BURGAN Br De Sports.fr , modifié à
Co-leader du Top 14 avec Clermont avant la 9e journée, Castres a l'opportunité de signer un huitième succès de rang, vendredi, contre le Racing-Métro. Laurent Travers ambitionne de poursuivre cette série tout en se méfiant d'un adversaire mal en point. L'entraîneur tarnais en profite pour jeter un regard amusé sur les critiques visant son équipe, victorieuse de ses quatre derniers matches sans marquer d'essai.

Co-leader du Top 14 avec Clermont avant la 9e journée, Castres a l'opportunité de signer un huitième succès de rang, vendredi, contre le Racing-Métro. Laurent Travers ambitionne de poursuivre cette série tout en se méfiant d'un adversaire mal en point. L'entraîneur tarnais en profite pour jeter un regard amusé sur les critiques visant son équipe, victorieuse de ses quatre derniers matches sans marquer d'essai. Laurent, quel regard portez-vous sur votre statut de co-leader au tiers de la saison régulière ? Cette place est le reflet de la performance des joueurs et du club. Au bout de huit journées, il n'y a pas de hasard. A ce stade de la saison, on sait aussi que rien n'est acquis. Il faut continuer à essayer d'engranger le maximum de points. Cette série victorieuse est-elle le signe que l'élimination en barrages la saison dernière est digérée ? Oui, car chaque saison est totalement différente de la précédente. Il faut arrêter de regarder le passé, ce sont le présent et le futur qui comptent. Il était hors de question de s'apitoyer sur notre sort, de dire: "ah, si on avait pu..." La page est tournée, il est important de regarder celle qu'on est en train d'écrire. Quel match vous a semblé le plus abouti ? Je retiens le match à Biarritz (18-23) car c'est le genre de rencontre qui nous aurait peut-être échappée il y a quelque temps. Ensuite, les matches contre Agen (30-11) et le Stade Français (35-10). Après avoir perdu le bonus, on a su faire ce qu'il fallait pour le récupérer. Les joueurs ont montré qu'en plus de la performance, ils avaient du mental. Dans quel domaine devez-vous encore progresser ? On aimerait améliorer notre efficacité dans le jeu car on s'aperçoit qu'on a beaucoup de temps forts. La preuve, on gagne nos matches en mettant l'adversaire à la faute. On a des occasions d'essais que l'on n'arrive pas à concrétiser à cause d'une dernière passe mal effectuée. Il va falloir être capable de remédier à ça pour que le dernier geste soit bon. Comment y remédier ? Ça va venir au fil de la saison. Quand une occasion du même type se reproduit plusieurs fois, on arrive à mieux l'analyser. Au bout d'un moment, on voit ce qui ne va pas donc on saura ce qu'il faut améliorer. Quand mes joueurs s'approchent de la ligne adverse, ils veulent peut-être aller trop vite. La clé pour mieux gérer ces occasions d'essais, c'est davantage de concentration, de patience et de maîtrise. "On s'attend à une rébellion du Racing" Craignez-vous une réaction d'orgueil du Racing-Métro, qui reste sur trois défaites de rang ? Le Racing reste une équipe dangereuse. Il suffit de voir leur potentiel, l'ambition du club et les joueurs de talent à chaque poste. On s'attend à une rébellion de leur part. Notre tâche s'annonce très compliquée mais à nous de montrer qu'on existe. Comment expliquez-vous vos performances depuis deux ans malgré le dixième budget du Top 14 ? On veut rester les pieds sur terre. On est conscient d'avoir un des plus petits budgets du Top 14 mais aussi des joueurs de talent. On veille à ce que le collectif soit en place sur le terrain pour être au service des uns et des autres. Etes-vous satisfait de surplus de performance apporté par les recrues ? On ne peut pas dire que l'on n'est pas content des recrues. Le fait d'être premier ex-aequo avec Clermont et devant Toulouse est le signe que l'ensemble de l'effectif a montré son potentiel. Mais ce qui est important, c'est de pouvoir le montrer sur la durée. N'est-il pas gênant de souvent gagner sans marquer d'essai ? L'an dernier, on disait qu'on était devant sans savoir gagner de matches à l'extérieur. Maintenant, on nous reproche de ne pas marquer d'essai. On va finir par penser qu'on dérange car il y a toujours quelque chose qui ne va pas. Mais Castres est toujours là. Laissons les gens parler, ce qui nous intéresse, c'est de continuer à gagner. La capacité de votre équipe à mettre l'adversaire à la faute est-elle une qualité que vous appréciez ? On a les occasions, preuve que notre jeu est en place. Quand vous mettez l'adversaire à la faute et que vous avez la possibilité de transformer, ça veut dire que vous êtes déjà dans son camp. Bien sûr qu'on ne se priverait pas de marquer plus d'essais mais l'essentiel est d'être dans le haut du tableau. Il y a d'autres équipes qui aimeraient peut-être en marquer moins mais être mieux classées. "Ça fait quand même deux ans qu'on est dans les six..." Avez-vous l'ambition de goûter à nouveau à la phase finale du championnat ? Notre objectif est d'obtenir ce ticket. Néanmoins, on s'aperçoit que douze clubs ont donné pour ambition de figurer dans les six premiers. Tout le monde ne pourra pas y être mais on s'est fixé cet objectif car ce n'est pas parce qu'on a un petit budget qu'il faut qu'on ne soit pas ambitieux. Est-ce un atout de disposer de plusieurs buteurs performants avec l'arrivée cette saison de Kockott ? C'est possible mais ça fait quand même deux ans qu'on est dans les six. La saison dernière, on nous disait qu'on était "Teulet-dépendant" mais sans souligner la qualité du club. L'équipe est performante dans son ensemble. Pensez-vous pouvoir bien figurer en Coupe d'Europe, dans une poule au niveau très relevé ? On a dit que c'était la "poule de la mort" avec Northampton, le dernier finaliste, et le Munster notamment. Néanmoins, les joueurs se battent toute la saison pour décrocher un ticket européen. Il est forcément satisfaisant de l'obtenir mais le plus important consiste à jouer cette compétition. Notre poule est très relevée, on ne s'attend pas non plus à des miracles mais on veut faire honneur à notre club et au championnat français. Pour quelles raisons avez-vous choisi de recevoir le Munster au Stade Ernest-Wallon ? On demande au club d'évoluer en termes d'infrastructures avec encore plus d'investissements. Si on a besoin d'aller à Toulouse pour pouvoir faire rentrer un peu plus d'argent, il faut que les gens le comprennent. Cela fait partie du jeu car le côté économique est fondamental. Si ça peut permettre de ramener davantage de fonds au club, ce n'est pas négligeable. On a validé cette initiative pour que le club continue d'avancer. Votre position favorable en championnat va-t-elle aiguiser votre appétit en Coupe d'Europe ? On avait décidé de la jouer à fond quoi qu'il arrive. On sait très bien qu'il est quasiment impossible de sortir de cette poule mais il est hors de question qu'on lâche quoi que ce soit. Une défaite lors de votre entrée en lice à Llanelli changera-t-elle votre approche ? Non car même en perdant, la qualification reste possible. Chaque équipe a sa chance.