Tournoi des Six Nations : où en sont les Bleus ?

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RUGBY - Eric Blanc évoque les interrogations qui entourent les Bleus avant le "Crunch", samedi.

Le XV de France entame son Tournoi des Six Nations, samedi après-midi, à Saint-Denis, face à son éternel rival anglais. Après une année 2013 difficile et à un an et demi de la Coupe du monde, ce Tournoi 2013 est crucial pour les Bleus, en quête de repères sur le terrain et de confiance dans les têtes. Tentative d'état des lieux avec l'ancien joueur du Racing et consultant d'Europe 1, Eric Blanc.

Les six capitaines du Tournoi (930x620)

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La France peut-elle espérer gagner le Tournoi ? Il faut remonter à quatre ans maintenant pour retrouver trace d'un Tournoi remporté par les Bleus. Il s'agissait d'une année paire, de celles où les Bleus jouent trois de leurs cinq matches à domicile. Comme Marc Lièvremont à l'époque, Philippe Saint-André entame sa troisième année à la tête des Bleus. Certains y voient des (bons) signes, qui ne demandent qu'à être validés lors du premier match, contre l'Angleterre, samedi.

"ce n'est jamais un cadeau de jouer les Anglais en ouverture. Si vous les battez, vous êtes bien lancés. Mais si vous perdez, ça peut vous plomber. Les joueurs peuvent quand même se sentir à l'aise au Stade de France, avec le soutien de 80.000 spectateurs. On peut penser que si la victoire est au bout, la confiance va s'installer. Et, avec deux autres matches à domicile et un déplacement en Ecosse, équipe moribonde qui n'a plus gagné depuis François-1er, on peut même envisager un Grand Chelem. Le potentiel existe. Maintenant, il faut concrétiser sur le pré."

Italie-France en 2013 (930x620)

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Que faut-il changer pour obtenir des résultats ? L'année dernière, l'équipe de France a achevé son année civile avec un bilan effrayant : huit défaites, deux victoires et un nul. Elle a même achevé le Tournoi à la cinquième et dernière place, avec notamment un revers inaugural en Italie qui avait marqué les esprits. Et les derniers tests d'automne, avec des défaites face aux Blacks et aux Australiens, n'ont pas été rassurants.

"sur 2013, il faut tout de même préciser que sur les huit défaites, il y en a déjà eu quatre face aux Blacks, la meilleure équipe du monde. Cet automne, on s'est rassurés sur les fondamentaux (l'occupation, le jeu au pied, la conquête). Ça peut vous faire gagner des matches mais ça ne peut pas vous faire gagner cinq matches d'affilée. Il faut autre chose, de la créativité, de l'envie, du rythme, de la prise d'initiatives, du caractère, de l'investissement, un minimum de déchet dans les transmissions et des joueurs qui tirent l'équipe vers le haut, des leaders qui prennent des décisions. Il faut prendre le pas psychologique sur l'adversaire."

Philippe Saint-André (930x620)

Philippe Saint-André tarde-t-il à imposer sa "patte" ? En novembre 2011, Philippe Saint-André a pris en mains les destinées d'une équipe finaliste de la Coupe du monde. Depuis, les coups d'éclat des Bleus ont été rares, que ce soit lors du Tournoi ou en tests-matches. Au-delà des résultats, "PSA" semble multiplier les tâtonnements. Vrai ?

"Lorsqu'il est devenu sélectionneur, Saint-André a fait faire un tour de piste à des joueurs finalistes de la Coupe du monde, qui allaient terminer leur carrière. On a peut-être perdu un an dans le renouvellement de génération. Il a fallu aussi que le staff (Saint-André, Bru, Lagisquet) s'installe... Parfois, on a du mal à les suivre, c'est un peu la cacophonie, avec un "turnover" permanent, surtout au niveau de la charnière et des centres. On remet souvent en question certains joueurs à des postes clés, ce que ne font pas, en règle générale, les nations du Sud qui s'appuient elle sur des talents confirmés. Nous, en France, c'est souvent la "valse à mille temps"."

Thierry Dusautoir, 930

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Le Tournoi 2014 peut-il être un déclic en vue de la Coupe du monde ? Dans un an et demi, ce sera la Coupe du monde en Angleterre et au pays de Galles. La France y a hérité d'un groupe abordable, avec l'Irlande et l'Italie, et la perspective, en cas de première place de poule, d'un quart de finale face à l'Argentine ou les Tonga. Mais, pour préparer dans les meilleures conditions cette échéance mondiale, les Bleus n'auraient-ils pas besoin d'un Tournoi abouti ?

"Il faut espérer que ce Tournoi agisse comme un déclic. Mais, selon moi, vous pouvez rater votre Tournoi aujourd'hui sans que ça vous empêche pas d'être compétitif lors de la Coupe du monde, dans un an et demi. C'est une autre compétition, avec trois mois de préparation. Une chose est sûre : après ce Tournoi, certains joueurs n'auront plus de crédit, il n'y aura plus d'"extra-balles". Si certains ne sont pas à la hauteur, on peut en voir d'autres, comme Bonneval, Plisson ou Burban, s'imposer. Cette année, l'encadrement a eu deux semaines pour peaufiner cette équipe. Il y a donc beaucoup d'attente et une énorme pression autour du XV de France."

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