Toulouse mène, Montpellier peine

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Richard BURGAN , modifié à
Après six journées, le Stade toulousain a pris les commandes du Top 14 avec autorité au détriment de Clermont. A l'inverse, Montpellier est en grande difficulté. Au quart de la phase régulière, le finaliste de la saison dernière est englué en fond de tableau avec Biarritz. Côté chiffres, Clermont fait preuve d'une impressionnante rigueur défensive, en partie grâce à l'apport du jeune Buttin, qui pallie l'indisponibilité de Floch à l'arrière.

Après six journées, le Stade toulousain a pris les commandes du Top 14 avec autorité au détriment de Clermont. A l'inverse, Montpellier est en grande difficulté. Au quart de la phase régulière, le finaliste de la saison dernière est englué en fond de tableau avec Biarritz. Côté chiffres, Clermont fait preuve d'une impressionnante rigueur défensive, en partie grâce à l'apport du jeune Buttin, qui pallie l'indisponibilité de Floch à l'arrière. Les tops: Toulouse, Castres, Clermont La 6e journée de Top 14 aurait pu prendre des allures de premier tournant dans la saison régulière. En déplacement au Stadium de Toulouse, l'ASM Clermont Auvergne avait l'occasion de montrer les dents, après deux succès de marque sur les pelouses de Toulon (17-0) et du Racing-Métro (22-11). Las, son invincibilité a volé en éclats. Le Stade toulousain l'a emporté sans mal (22-9), signifiant à son rival clermontois qu'il ne serait pas aisé de lui dérober son titre. La portée de cette victoire s'est immédiatement fait sentir au classement. Les hommes de Guy Novès ont ravi le fauteuil de leader à leurs adversaires, les faisant chuter à la troisième place d'un championnat qu'ils menaient depuis la 3e journée. Même si les deux clubs ne sont séparés que par deux points, les Auvergnats pourrait mettre du temps à digérer la leçon reçue au Stadium. A l'inverse, le club de la Ville rose a signé un sans-faute, après son revers initial à Bayonne (13-18). Néanmoins, ses deux succès poussifs à Agen (24-23) et à Lyon (19-9) ne laissaient pas présager d'une telle démonstration de force contre Clermont. Au quart du championnat, c'est la montée en puissance toulousaine qui est récompensée. Les deux derniers champions de France doivent tout de même garder un oeil sur Castres, intercalé entre eux au classement. Le club tarnais est en mesure de jouer les trouble-fêtes, en confirmant la solidité affichée la saison dernière. Les flops: Montpellier, Biarritz Quelques mois après avoir tutoyé les sommets, Montpellier goûte à nouveau aux bas-fonds du Top 14. Si la défaite en finale contre Toulouse avait sonné la fin du rêve héraultais, le début de cette saison ressemble à un cauchemar. Une spirale négative que les hommes de Fabien Galthié ont réussi à briser lors de la 6e journée, en prenant le meilleur sur Toulon (19-6). Un succès symbolique dans une rencontre baptisée "Scooter Cup", en référence à l'ultime match de la dernière saison régulière, qui avait permis au MHR de se hisser en phase finale. En dépit de cette victoire, le vice-champion de France n'est sorti de la zone rouge qu'à la différence de points, et continue de traîner comme un boulet ses déconvenues à domicile contre Brive (12-28) et Bordeaux-Bègles (16-20). Crédité de huit points également, le Biarritz Olympique connaît un parcours similaire à celui de Montpellier. Le club basque a attendu la 6e journée pour se mettre sur le chemin du succès. Une victoire sans gloire décrochée à Bordeaux-Bègles (13-11), qui ne l'empêche pas de demeurer dans la zone de relégation en compagnie de Lyon, l'autre promu. La star: Luke McAlister (Toulouse) Une pénalité réussie de plus de 63 mètres. Le premier geste d'exception de Luke McAlister sous les couleurs toulousaines a été le résultat d'une grande aisance dans l'exercice des tirs au but. Lors de la 3e journée, le demi d'ouverture néo-zélandais a gratifié les spectateurs du Stadium d'un coup de pied spectaculaire, sublimé par son caractère décisif. Dernière pénalité du match, ce modèle de précision a parachevé la remontée des Rouge et noir face au Racing-Métro (41-36), après avoir compté huit points de retard. La répétition d'un tel fait de jeu a conféré à McAlister un statut de finisseur hors pair. Lors de la 5e journée, le Stade toulousain a longtemps pensé tomber sur la pelouse d'Agen. Le spectre de la défaite a une nouvelle fois été chassé par l'ouvreur all black, qui déchirait le rideau de la défense adverse pour aller inscrire entre les poteaux l'essai victorieux après la sirène (24-23). Hormis ces deux faits d'armes, McAlister offre un mélange de puissance et d'adresse dans le jeu, qui permet de guider au mieux les offensives de la deuxième meilleure attaque du championnat après six journées. La révélation: Jean-Marcellin Buttin (Clermont) Lors de la 3e journée, Jean-Marcellin Buttin a su saisir la chance qui lui a été offerte d'endosser l'habit de titulaire au poste d'arrière de l'ASM Clermont Auvergne. Le jeune espoir de 19 ans a profité de la blessure d'Anthony Floch, à l'occasion de la victoire contre Bordeaux-Bègles (34-6). Victime d'une violente douleur aux adducteurs pendant l'échauffement, l'international de 28 ans avait été contraint de sortir dès la 24e minute, laissant sa place à sa jeune doublure. Devant se faire opérer d'une pubalgie, Floch devrait être encore absent pendant un à deux mois. Mais Buttin n'a pas attendu longtemps pour mettre en évidence son potentiel, et sa résistance à la pression inhérente au statut de titulaire. Pièce maîtresse du nouveau dispositif clermontois privé de 14 internationaux, il a vécu l'intégralité des trois dernières journées sur le terrain. Son efficacité en position de dernier rempart n'est pas étrangère au faible nombre de points encaissés par l'ASM, même si l'imperméabilité de la défense auvergnate a été remise en question pour la première fois à Toulouse. La stat: 65 La saison dernière, l'ASM Clermont Auvergne n'avait encaissé que 98 points à l'issue de la 6e journée, faisant d'elle la meilleure défense au quart du championnat. Après autant de matches cette année, le champion de France 2010 conserve ce statut, tout en améliorant nettement son chiffre. Les Clermontois n'ont encaissé que 65 points depuis le début de la saison, soit une moyenne de 10,8 points par rencontre. Avant la défaite à Toulouse (9-22), cette moyenne était à 8,6 points encaissés par match.