Toulouse, la classe !

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Par S.L. , modifié à
A l'entame d'un week-end de H Cup une nouvelle fois bien difficile pour les clubs du Top 14, auteurs d'un bilan à peine équilibré (3 sur 6), le Stade Toulousain avait dès vendredi, en s'imposant sur le terrain des « invincibles » Harlequins, confirmé à quel point les quadruples champions d'Europe représentaient la valeur la plus sûre pour assurer au rugby français une présence en quarts de finale de la compétition.

A l'entame d'un week-end de H Cup une nouvelle fois bien difficile pour les clubs du Top 14, auteurs d'un bilan à peine équilibré (3 sur 6), le Stade Toulousain avait dès vendredi, en s'imposant sur le terrain des « invincibles » Harlequins, confirmé à quel point les quadruples champions d'Europe représentaient la valeur la plus sûre pour assurer au rugby français une présence en quarts de finale de la compétition. DANS LE VESTIAIRE DU... : STADE TOULOUSAIN "Lorsque le Stade se met sur le mode concentration, il devient difficile de le battre." Jean-Baptiste Elissalde, en expert, apprécie comme il se doit le coup de force (21-10) réussi vendredi, en ouverture de ce week-end européen, par son Stade Toulousain à Londres, sur le terrain d'une équipe des Harlequins réputée invincible. Au Stoop, le choc au sommet de la H Cup a accouché d'une démonstration implacable des quadruples Champions d'Europe, dominateurs dans tous les secteurs du jeu, dotés d'un phénomène nommé Matanavou que le continent apprend déjà à connaître (voir par ailleurs), et déjà capables à ce stade de la saison d'envoyer un message clair quant à ses ambitions. Il suffit d'ailleurs d'écouter Guy Novès commenter avec délice la performance de ses joueurs pour prendre conscience de sa portée: "Je suis notamment satisfait de ce que nous avons su montrer sur les temps forts adverses, notre efficacité défensive, nos replacements ultrarapides, notre solidité mentale, savoure, une fois n'est pas coutume, le manager général des champions de France, cité par La Dépêche du Midi. Je me régale de l'enthousiasme affiché par tous mes joueurs, mais aussi de notre réussite technique. Il y a eu des percées de leur rideau défensif sur des actions magnifiques de notre part." Tandis que les autres clubs français engagés dans cette H Cup sont à la peine, et que seul Clermont garde la tête haute, Toulouse a un temps d'avance et lorgne déjà sur une 14e qualification en quarts de finale de la compétition, à condition de confirmer dès dimanche lors du match retour. Et de maintenir ce niveau d'excellence qu'autorise l'homogénéité désormais retrouvée de l'effectif toulousain: "Je crois que nous avons fini de digérer la Coupe du monde et que les joueurs sont désormais totalement Toulousains, concentrés sur leur club et ses objectifs, se félicite Novès. Mettre autant de vitesse et de vigilance comme nous l'avons fait, c'est compliqué pour l'adversaire, c'est vrai. Mais il nous faut être dans cette dimension. Si nous sommes en dessous, nous redevenons une équipe moyenne. Là, nous avons mis la barre un peu haut. Mais c'était aussi l'objectif fixé." Et à Toulouse, plus que jamais, les objectifs sont élevés. LE JOUEUR : Romain MARTIAL (Castres) A Castres, un Romain peut en cacher un autre. Si Romain Teulet reste plus que jamais l'incontournable maître-buteur du club tarnais avec à son actif encore 21 points (8 sur 9) inscrits samedi, lors de la victoire de prestige (41-22) signée face aux Saints de Northampton, l'homme du match se nommait Romain MARTIAL. A 27 ans, l'ancien ailier narbonnais a surgi en pleine lumière, auteur d'un doublé sur les 4 essais du succès bonifié du CO qui, à défaut de se relancer totalement dans la course à la qualification, toujours hypothétique après ce premier succès européen de la saison, élimine les vice-champions d'Europe en titre et surtout soigne le moral d'une équipe retrouvée après six matches sans victoire. Martial a pris sa chance, lui qui n'avait joué en tout et pour tout qu'à Clermont cette saison. "J'ai montré que j'étais toujours ici, clame-t-il, cité par La Dépêche du Midi, en référence à sa première saison dans le Tarn, limitée à 11 matches (dont 7 en tant que titulaire). Après, les essais que je marque, c'est bien évidemment grâce aux copains. Aujourd'hui (samedi), j'avais une bonne étoile au-dessus de moi. Ce n'est qu'un match, il nous rassure, surtout face au vice-champion d'Europe, mais il faut confirmer dans les semaines qui viennent." LA PHRASE : "Rodriguez risque de rentrer et moi aussi peut-être. On ne fera peut-être pas mieux, mais c'est sûr, on ne fera pas plus mal !" (Serge BLANCO, dans Sud-Ouest) La descente aux enfers du Biarritz Olympique, tombé un peu plus bas samedi en Italie, à Trévise (30-26), malgré la conquête de deux points de bonus, se poursuit au grand dam de son président, Serge Blanco, qui semaine après semaine semble ne plus savoir à quel saint se vouer... "On travaille toute la semaine au niveau du mental, on essaie de leur expliquer, de leur faire comprendre. On a l'impression que le message passe et, au final, c'est la grande déception." Pourtant, conscient de la portée des absences (Yachvili, Harinordoquy, Lakafia...) sur le rendement de son équipe, le président biarrot refuse de céder à la panique et croit toujours à la qualification, à condition de signer un succès bonifié vendredi, à Aguiléra, face à ces mêmes Italiens. "Faisons le dos rond et faisons comprendre aux joueurs qu'il faut en faire deux fois plus. (...) Moi je ne suis pas fataliste, je suis réaliste. Je sais que les gars peuvent se qualifier et on va tout faire pour y arriver." LA STATISTIQUE : 26 % Comme le pourcentage imputable à l'ailier fidjien Timoci MATANAVOU sur le total d'essais inscrits cette saison par le Stade Toulousain. Le transfuge montois, débarqué dans la Ville Rose à l'intersaison, avec 3 essais inscrits (sur 7) en H Cup (42 %), dont un doublé vendredi face aux Harlequins, et 6 essais sur 27 en Top 14 (22 %), confirme semaine après semaine son statut d'incontournable révélation. Au point de faire oublier totalement l'actuelle indisponibilité de son compatriote et aîné, Rupeni Cauacaunibuca, sous le maillot rouge et noir.