Toulouse a fait le 18

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S.L. , modifié à
Si Toulouse a tiré cette saison le bon numéro, la conquête de son 18e Brennus ne doit certainement rien au hasard. Aussi implacable en première phase et en demi-finale qu'il fut hésitant en finale, le Stade a survolé son sujet, intouchable pour la concurrence. La référence rouge et noire reste plus que jamais d'actualité. Et l'avenir lui appartient pour peur que le commandeur Novès reste à bord.

Si Toulouse a tiré cette saison le bon numéro, la conquête de son 18e Brennus ne doit certainement rien au hasard. Aussi implacable en première phase et en demi-finale qu'il fut hésitant en finale, le Stade a survolé son sujet, intouchable pour la concurrence. La référence rouge et noire reste plus que jamais d'actualité. Et l'avenir lui appartient pour peur que le commandeur Novès reste à bord. "Tous nos efforts de cette saison ont été récompensés, les gars méritaient ce titre après une si belle saison." Depuis son lieu de villégiature en Argentine, où il goûte un repos bien mérité avant de se lancer dans l'aventure de la Coupe du monde avec les Bleus, Thierry Dusautoir dit à sa façon le caractère implacable du dix-huitième sacre national des Toulousains. Perfectionniste, le capitaine du Stade, loin d'être blasé, et encore moins rassasié, savoure le goût du travail bien fait. Et il y a de quoi tant les hommes de Guy Novès, Yannick Bru et Jean-Baptiste Elissalde, dernier venu au sein du triumvirat technique du club, auront dominé ce championnat, si âpre et relevé pour ses concurrents, là où tout aura semblé pour Dusautoir et ses coéquipiers si maîtrisé, si fluide en apparence. A l'image de cette prise de pouvoir en tête du classement dès la mi-championnat. En apparence seulement. Car l'excellence toulousaine a un prix: celui d'une gestion d'effectif optimale par ce staff à l'expertise sans égal, capable aussi de paris, mais de paris forcément gagnant avec la renaissance de Caucaunibuca. Le prix aussi d'une Coupe d'Europe, et donc d'un doublé, perdue lors d'une demi-finale, à Dublin, où les Toulousains auront pourtant su semer le terreau fertile de leur victoire en Top 14. Implacable Toulouse, dont on finit par se demander quel grain de sable pourrait remettre en cause sa suprématie. Jusqu'à faire naître le fantasme du départ d'un Novès à la dimension aujourd'hui quasi-christique. A moins que ce ne soit plutôt Dieu le Père, impitoyable à l'heure de se séparer des enfants de la Ville Rose, Skrela et Michalak. Mais une figure tutélaire qui, bien au contraire, pourrait s'avérer plus indispensable que jamais à l'heure de ces départs et de l'ouverture d'un nouveau chapitre à Toulouse. L'oeil de YANN DELAIGUE: "Il faut faire abstraction de la finale, qui n'a, il faut le reconnaître, pas été un bon match de la part des Toulousains. Si l'on excepte ce match, qui les sacre, le reste était proche de la perfection. Cette équipe a dominé le Top 14, il n'y a aucune contestation possible, avec une marge conséquente sur ses concurrents, tout en étant capable de se relâcher sur certains matches ; un effectif riche, talentueux, un club qui gagne et qui joue bien. Ce club est incroyable et mérite amplement son Bouclier. Tout le monde "bade" le Stade, mais comme on "bade" le Barça. C'est la conséquence d'un club structuré, qui a confiance dans son style de jeu, le cultive et fait confiance aux gens qui ont vécu l'histoire de ce club pour passer le message et faire progresser ce qui arrive. Même si on me reprochera de n'être sans doute pas très objectif, c'est "la" référence ! Le "prono" de DELAIGUE: "Non seulement il va falloir intégrer de nouveaux joueurs, mais en plus avec la contrainte de le faire à retardement en raison de la Coupe du monde. Il faut s'imaginer ce qui attend Novès et son staff à cette époque : entre les Français et les étrangers, c'est sur un effectif de Des joueurs comme Burgess ou McAlister, qui évoluent à des postes importants, ne vont arriver qu'en cours de saison, qui les concernant sera réduite d'autant. Sans même parler de l'état de fatigue et de fraîcheur physique et mentale au retour de Nouvelle-Zélande. Ça risque d'être une saison particulière pour Toulouse, qui compte tant d'internationaux ; même si les jeunes sont là, il y a une bonne relève, le handicap est là. Toute la difficulté sera de rentrer parmi les six premiers."