Toulon bien lancé

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L.D. , modifié à
Si Philippe Saint-André quittera ses fonctions le 1er décembre prochain pour prendre la destinée de l'équipe de France, le RC Toulon, lancé à la recherche d'un nouveau patron sportif, n'a pas manqué son entame de saison, contrairement à l'exercice précédent, samedi à Mayol. Trois essais marqués, un seul encaissé, les Varois ont imposé leur puissance à une équipe du Biarritz Olympique diminuée par les absences (30-5).

Si Philippe Saint-André quittera ses fonctions le 1er décembre prochain pour prendre la destinée de l'équipe de France, le RC Toulon, lancé à la recherche d'un nouveau patron sportif, n'a pas manqué son entame de saison, contrairement à l'exercice précédent, samedi à Mayol. Trois essais marqués, un seul encaissé, les Varois ont imposé leur puissance à une équipe du Biarritz Olympique diminuée par les absences (30-5). Jusqu'ici, tout va bien... Déstabilisé par le débauchage de son entraîneur en chef, invité à prendre les commandes du XV de France à compter du 1er décembre prochain, le RC Toulon a su faire fi de ce contexte pour démarrer sa saison, samedi face au Biarritz Olympique, par une victoire (30-5). L'inverse aurait renvoyé l'équipe de Mourad Boudjellal à son début d'exercice précédent, plombé par deux défaites inaugurales à Mayol et conclu en eaux de boudin par une huitième place de la saison régulière. Un accroc aurait surtout mis un peu plus sous pression Philippe Saint-André, dont le bilan dans le Var fait débat, avant même de prendre la succession de Marc Lièvremont dans le costume de sélectionneur des Bleus. C'est un fait, les faits et gestes du futur patron de la maison tricolore d'ici au 1er décembre prochain seront disséqués, une attention qui à la veille de ce dernier match de la première journée du Top 14 avait à elle seule éclipsé - l'exploit n'est pas mince - les premiers pas sous le maillot toulonnais de Mathieu Bastareaud ou le retour aux affaires courantes de Sylvain Marconnet, abandonné sur le bord de la route par l'équipe de France. La parole en ce samedi ensoleillé sur la Rade était pourtant aux joueurs pour constater, sans surprise, que la fluidité n'est pas au rendez-vous en ce week-end de reprise. A défaut d'automatismes au sein d'une équipe reconstruite au tiers (en attendant les arrivées de Palisson ou encore Giteau), le RCT, porté par le vent en première période et par son public toujours aussi bouillant, a fait valoir d'autres valeurs, de l'envie et de la générosité, face à des Biarrots qui semblaient eux, au plus grand dam de Serge Milhas, avoir oublié ces bonnes intentions à la maison. "On passe à côté de notre match face à des Toulonnais qui ne lâchent rien, on manque de discipline, de rigueur", résumait à quelques minutes du verdict un Marconnet lucide au micro de Canal+. Baby, ça commence mal Revanchard mais bousculé en début de match par son vis-à-vis, le Néo-Zélandais Carl Hayman, en quête de rachat auprès de l'exigeant public varois, ce dernier s'est lui aussi trompé, offrant l'ouverture du score sur pénalité à Julien Dumora (17e, 3-0) après un premier quart d'heure où les Toulonnais auront d'abord gâché, à commencer par Sébastien Tillous-Borde trop gourmand sur un premier éclair derrière sa mêlée (14e). Le compteur toulonnais est ouvert: en deux minutes, David Smith, l'ailier venu de la Western Force à l'affut d'une pénalité de Dumora repoussée par le poteau (24e), et Steffon Armitage, la boule d'énergie anglaise au soutien de Benjamin Lapeyre venu contré Benoît Baby (26e), font leur entrée en rouge et noir en y allant chacun de leur essai pour mettre le BO à 20 longueurs après une nouvelle pénalité de Dumora (30e). La réduction du score des Basques, après une série de charges impuissantes face à la défense varoise, ne sera qu'un leurre, à double titre, Dan Caprice n'ayant pas réellement aplati le ballon sur le coup de pied à suivre de Ian Balshaw (38e, 20-5). Certes privés trop vite du malheureux Baby, victime d'une fracture de la pommette sur une charge frontale de Bastareaud (43e), le seul fait d'armes de la recrue varoise dans ce match, mais en supériorité numérique pendant dix minutes en raison du carton jaune reçu par Jean-Philippe Genevois, les Biarrots d'un Patrice Lagisquet placide en tribunes n'auront jamais donné l'impression de pouvoir inverser la tendance en seconde période. Le RCT en profitera pour inscrire un troisième essai par Olivier Missoup dans le rôle du chasseur (55e, 30-5) mais passera à côté du bonus offensif, la faute à la générosité de M. Péchambert sur le vrai-faux essai de Caprice. Pas de quoi enlever au bonheur de Bastareaud, heureux de travailler dans "la joie et la bonne humeur" à Toulon. Qu'en sera-t-il après le départ de PSA ?