Toulon apprend vite

  • Copié
S.L. , modifié à
Au terme d'un scénario peu banal, qui l'a vu dilapider ses 17 points d'avance à la pause pour se laisser rejoindre à l'heure de jeu, le RC Toulon a pourtant su signer samedi, à Mayol, une victoire bonifiée (38-17), grâce à ses 5 essais inscrits, synonyme de première place au classement de sa poule. Une finale face au Munster se profile dans un mois, toujours à Mayol.

Au terme d'un scénario peu banal, qui l'a vu dilapider ses 17 points d'avance à la pause pour se laisser rejoindre à l'heure de jeu, le RC Toulon a pourtant su signer samedi, à Mayol, une victoire bonifiée (38-17), grâce à ses 5 essais inscrits, synonyme de première place au classement de sa poule. Une finale face au Munster se profile dans un mois, toujours à Mayol. Au lendemain du faux-pas rédhibitoire du Racing, à Colombes, face à une autre équipe anglaise, les Saracens, le RC Toulon était prévenu du danger qui guettait à l'heure de ce match retour, cet acte II face aux London Irish qui, en cas de défaite, aurait sonné, comme pour les Racingmen, le glas des espoirs toulonnais dans cette Coupe d'Europe. Le piège a été évité, non sans frayeur, mais Toulon apprend décidément à vitesse grand V dans cette Coupe d'Europe. Capable de se relever de ce trou d'air, qui l'aura vu dilapider ses 17 points d'avance compilés à la pause (17-0), de perdre le fil de son jeu et d'être rejoints au score par ces Irish, pourtant réduits à quatorze, le RCT a aussi les moyens et la lucidité, même en l'absence de son maître à jouer, Jonny Wilkinson, de remettre de l'ordre dans la maison pour porter une estocade fatale à cinq essais. "C'est bien, on marque 5 essais, on est dans le coup après quatre matches, tout en faisant tourner l'effectif", pouvait se féliciter au coup de sifflet final Philippe Saint-André, interrogé au micro de France 2. "Gagner avec le bonus offensif, c'est de la folie, lui emboîtait le pas son président, Mourad Boudjellal. La semaine dernière, c'étaient nos premiers pas, là, l'Europe va découvrir le RCT pour de bon ce soir. On un match qui se profile à l'horizon face au Munster, ce sera la finale de cette poule et je donne un clin d'oeil à tous ceux qui pensaient qu'on faisait l'impasse sur cette épreuve. Il y a ici un groupe de 35 joueurs et pas d'impasse..." 17 points d'avance dilapidés Le premier acte des Toulonnais, c'est l'histoire d'une première période jouée quasiment à la perfection par Joe Van Niekerk et ses partenaires. On avait vu un RCT en nets progrès dans le jeu outre Manche le week-end dernier, encore fallait-il confirmer ces intentions naissantes en l'absence de Jonny Wilkinson, laissé au repos au profit de Felipe Contepomi. Mission accomplie comme le soulignait à juste propos le jeune talonneur Mickaël Ivaldi à l'issue de ces quarante premières minutes. "C'est une très bonne mi- temps, apprécie-t-il. On a su concrétisé tous nos temps forts, ce qu'on n'avait pas fait aux London Irish , on garde toujours une bonne défense, c'est la meilleure attaque. Et puis je suis ravi de ce premier essai en H-Cup." Pour sa première titularisation de la saison à Mayol, le minot de 20 ans, courtisé par le Stade Toulousain, mais signataire dans la semaine d'un premier contrat pro de 2 ans, inscrit en effet l'un des deux essais varois. Face à des Irish trop précipités et butant surtout sur une défense toulonnaise redoutable, l'équipe de Saint-André récite avec application sa partition, récompensée de chacune de ses intentions ou presque comme sur ce premier essai, signé Olivier Missoup ; suite au carton jaune de l'ailier des Exiles, Sailosi Tagicakibau, coupable d'un en-avant volontaire (22e), la sanction est immédiate avec cette pénaltouche concrétisée dans la foulée (10-0, 25e). La saine agressivité dans le combat des Toulonnais trouve encore sa récompense juste avant la pause sur cette série de pick and go que Pierre Mignoni transforme en offrande pour Ivaldi. Contepomi, une nouvelle fois en position totalement excentrée, poursuit son sans-faute et le RCT s'envole (17-0) ! Le plus dur semble fait, d'autant qu'au retour des vestiaires, après une sérieuse opportunité d'essai pour Rory Lamont (43e), mal négociée, le même Tagicakibau est une nouvelle fois pris par la patrouille. L'arbitre M. Rolland n'hésite pas une seconde et sort le carton rouge (45e). Dix-sept points d'avance et une grosse demi-heure à jouer en supériorité numérique: il ne peut plus rien arriver au RCT, pense-t-on... Et pourtant, Toulon, à l'image d'un Contepomi soudain moins inspiré et moins souverain, trouve le moyen de sortir de son match, perd le contrôle du ballon et concède en dix minutes deux essais à son adversaire, signés Chris Malone (53e) et Alex Corbisiero (64e), transformés par Malone: incroyable, les Irish égalisent (17-17, 64e) ! Le pire est à craindre, mais l'heure des tauliers a sonné. Après la prise de parole des Van Niekerk et Mignoni, c'est le capitaine sud-africain du RCT qui mène la charge et ouvre la voie de l'essai transformé de... Contepomi pour stopper l'hémorragie (24-17, 68e). L'Argentin met KO les Exiles, qui craquent et offrent le bonus offensif aux Varois suite aux essais de Tom May (72e) et Christian Loamanu (76e), tous transformés par un Contepomi , auteur de 18 points et nommé homme d'un match, qui ouvre la voie d'une finale face au Munster dans un mois, toujours à Mayol. Le peuple toulonnais s'en régale déjà !