Tigana, une question d'heures ?

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ERIC DELTOUR , modifié à
Moribonds en championnat, les Bordelais ont touché un peu plus le fond samedi, à Angers, où leur élimination sans gloire (1-0) en Coupe de France face à une courageuse formation de Ligue 2, pourrait avoir scellé de manière définitive le sort de l'entraîneur Jean Tigana. Selon Sud-Ouest, le technicien serait sur le point d'être remercié.

Moribonds en championnat, les Bordelais ont touché un peu plus le fond samedi, à Angers, où leur élimination sans gloire (1-0) en Coupe de France face à une courageuse formation de Ligue 2, pourrait avoir scellé de manière définitive le sort de l'entraîneur Jean Tigana. Selon Sud-Ouest, le technicien serait sur le point d'être remercié. Bordeaux ne répond plus... Samedi, à Angers, le bateau ivre des Girondins s'est échoué sur un écueil loin d'être insurmontable face à une équipe du SCO, qui sans lui manquer de respect, n'avait rien d'un foudre de guerre, à l'image de son bilan en Ligue 2, où les joueurs de Jean-Louis Garcia n'émargent qu'à la quinzième place grâce à cinq petites victoires glanées en vingt journées. Suffisant en tout cas pour mettre un peu plus bas des Bordelais en dessous de tout dans le Maine-et-Loire. Le neuvième succès angevin de la saison - le SCO a déjà franchi trois tours dans cette Coupe de France, dont un premier club de L1 au tour précédent face au VAFC (2-1) -, en même temps qu'il a condamné la dernière chance de qualification européenne pour Alou Diarra et ses coéquipiers, risque surtout de signer pour de bon la fin de l'aventure pour Jean Tigana. Le constat d'échec est plus évident que jamais pour le technicien auquel la trêve n'aura pas permis de relancer son groupe. Tigana: "Depuis dix-sept ans que j'entraîne, ma plus grosse désillusion" L'état de déliquescence du jeu bordelais fait froid dans le dos, à l'image de ce non match, où la seule occasion digne de ce nom d'un Farhid Ben Khalfallah en première période ou le penalty oublié pour une faute de Diers sur Ayité ne peuvent suffire à cacher l'ampleur du désastre. "Je suis abasourdi par autant de lacunes et de médiocrité", lâchera après la rencontre Jean-Louis Triaud, président sous le choc cité par Sud-Ouest. La descente aux enfers se poursuit pour ce groupe, où l'idée de collectif n'est plus qu'une vue de l'esprit, gommée par les erreurs individuelles de chacun et surtout un manque de solidarité sur le terrain qui s'affiche de plus en plus ouvertement... Un constat qui samedi, à chaud, laissait Tigana désemparé: "Je pense que depuis dix-sept ans que j'entraîne, c'est ma plus grosse désillusion. Dans le contenu, dans l'expression, c'est très très dur à digérer, confiait-il encore dans les colonnes du quotidien régional. Il va falloir analyser le pourquoi de ce comportement, de ce manque d'engagement. Il doit y avoir des raisons..." Du bout des lèvres, l'entraîneur refuse d'imaginer avoir été lâché par son vestiaire. "Non, je n'irai pas jusque-là. Je l'ai dit, il faut analyser le pourquoi de cette situation. Calmement, prendre beaucoup du recul ce week-end et beaucoup discuter." Bordeaux, qui recevra Nice dimanche avec six petits points d'avance sur Caen, premier relégable au classement d'une Ligue 1, qui constitue désormais son seul terrain d'expression, ne peut pas continuer ainsi... Le capitaine Alou Diarra a réclamé "du changement, un déclic..." "Sinon, dans la situation où nous sommes, j'ai peur du pire." Les Girondins évoluent sans filet désormais, ni aucune garantie et les joueurs semblent plus impuissants que jamais à inverser la tendance. L'électrochoc semble inévitable et l'avenir de Tigana, selon Sud-Ouest se jouerait dans ces prochaines heures, celles de la réflexion pour l'ancien international, et pourrait conduire à sa démission ou plus sûrement à une séparation à l'amiable eu égard au passé de l'intéressé chez les Girondins.