Thuram ne veut plus d'Evra en bleu

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D. A. (avec la rédaction d'Europe 1) , modifié à
L'ancien champion du monde a demandé qu'Evra ne "revienne plus jamais" en Bleu.

L'ancien champion du monde a demandé qu'Evra ne "revienne plus jamais" en Bleu. Lilian Thuram veut faire le ménage chez les Bleus. L'ancien champion du monde français a demandé que "Patrice Evra ne revienne plus jamais en équipe de France" à l'issue du Conseil fédéral de la Fédération française de football (FFF), vendredi. Membre de l'instance depuis décembre 2008, à la demande du président démissionnaire Jean-Pierre Escalettes, Lilian Thuram s'est montré particulièrement critique envers le joueur de Manchester United. "Quand vous avez une responsabilité, que vous êtes capitaine de l'équipe de France, je pense qu'il y a un minimum de respect à avoir pour le maillot de l'équipe de France, pour tous les gens", a-t-il souligné au micro d'Europe 1. S'il pointe directement du doigt Patrice Evra, Lilian Thuram a également appelé à rechercher tous les responsables. "Pour les autres joueurs, il va falloir trouver les responsables. Ce serait inadmissible que les joueurs qui ont eu un mauvais comportement ne soient pas sanctionnés. [...] Durement sanctionnés", a-t-il laissé entendre, car "il y a des choses impardonnables". L'ancien défenseur central sait toutefois faire la part des choses. "Quand on parle de l'équipe de France, il faut bien savoir que ce ne sont pas tous les joueurs qui sont en cause, a-t-il tempéré, je suis bien placé pour le savoir : dans tout groupe il y a des leaders et des gens qui suivent, des gens qui n'ont pas le courage de dire non". Ecoutez Lilian Thuram (au micro de Cyrille de la Morinerie): Dire non aux décisions prises par une minorité néfaste ? "A un moment donné, certains joueurs ont pu prendre le pouvoir et malheureusement les joueurs qui ont pris ce pouvoir étaient des meneurs négatifs", a confié Lilian Thuram qui n'a toujours pas digéré l'épisode du boycott de l'entraînement des joueurs, le 20 juin dernier, en protestation à l'exclusion de Nicolas Anelka pour avoir insulté Raymond Domenech, symbole d'un manque cruel d'autorité dans l'encadrement selon lui. "Ce qui était emblématique, c'est le jour où ils se sont enfermés dans le bus. Ils décident de pas s'entraîner mais, en même temps, qui va lire le communiqué ? L'entraîneur. On voit bien que la hiérarchie n'est plus respectée, que les joueurs sont incapables d'assumer certaines choses", a estimé Thuram. "Le coach était fragilisé par les attaques et il n'a pas pu avoir l'autorité suffisante pour que les joueurs soient joueurs tout simplement", a confié l'ancien joueur de la Juve. Une situation malsaine que la Fédération a largement contribué à générer. "Il y a eu un manque d'autorité de la fédération envers le sélectionneur afin de recadrer les choses, a-t-il précisé, on revient souvent sur le fait qu'on a reconduit M. Domenech en 2008, sincèrement, je ne pense pas que ce soit le problème. Le problème a été le fait que la Fédération lui avait donné certaines choses à respecter lors de sa réélection et il ne l'a pas fait". Loin de la (trop grande) retenue de la Fédération, le discours de Lilian Thuram dénote. "Il a dit ce qu'il avait à dire, que ce soit positif ou négatif, a noté Jacques Lambert, le directeur général de la Fédération française de football, il a eu le mérite de parler avec son expérience de joueur, sa vision d'homme et de citoyen du monde. Quand il dit les choses, il est écouté". Une attitude qui n'a toutefois pas manqué de soulever certaines critiques. "Je suis déçu de la déclaration de Thuram, a confié Guy Roux sur Canal +. Il n'y a aucune charge contre Patrice Evra", a souligné le consultant d'Europe 1 qui souhaite que Laurent Blanc, intronisé nouveau sélectionneur national vendredi, ne soit pas perturbé dans sa nouvelle tâche.