Thomas, le troisième larron

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P.J. , modifié à
Candidat à la présidence de la Fédération française de football, Eric Thomas, opposé à Fernand Duchaussoy et Noël Le Graët, a présenté son programme ce mardi après-midi, en vue du scrutin du 18 juin prochain. Représentant du « foot d'en bas », le président de l'Association française du football amateur (AFFA) veut "changer l'état d'esprit du football français" pour lui donner un nouvel élan.

Candidat à la présidence de la Fédération française de football, Eric Thomas, opposé à Fernand Duchaussoy et Noël Le Graët, a présenté son programme ce mardi après-midi, en vue du scrutin du 18 juin prochain. Représentant du « foot d'en bas », le président de l'Association française du football amateur (AFFA) veut "changer l'état d'esprit du football français" pour lui donner un nouvel élan. Aussi inattendue que mystérieuse, sa candidature en inquiète certains, en fait sourire d'autres. Laissé dans l'ombre des mastodontes Fernand Duchaussoy, président par intérim de la Fédération française de football, et Noël Le Graët, ancien président de la Ligue nationale, Eric Thomas est le troisième homme, ce fameux inconnu qui rêve de réaliser un gros coup en prenant la tête de la FFF, le 18 juin prochain. Après avoir lancé quelques piques à ses adversaires, par voie de presse, Eric Thomas, qui estime que "la campagne est inéquitable", a présenté son programme, ainsi que sa liste, ce mardi au siège de la 3F. Dénonçant une élection "chaotique", pour laquelle il n'a pu obtenir aucune garantie concernant le scrutin, le vice-président de Mont-Louis-sur-Loire (37) a pointé du doigt le bilan peu flatteur, teinté de diverses affaires, des anciens hommes forts de la fédération. "Je ne suis pas moins qualifié ou moins légitime, au vu du bilan des deux derniers présidents (Claude Simonet et Jean-Pierre Escalettes, ndlr). Je ne fais aucun procès d'intention, mais je juge sur des actes, qui sont extrêmement mauvais, a-t-il lancé. Mon projet doit interpeller. Il faut replacer le football au centre du jeu et retrouver du plaisir." Désireux de "donner un nouveau souffle au football français, démuni, en manque d'oxygène", Eric Thomas, fort de sa volonté de "faire évoluer la FFF", se veut novateur. Notamment soutenu par Emmanuel Petit et Jean-Michel Larqué, il souhaite mettre en place de nouvelles solidarités entre les diverses familles du ballon rond. "Loin de nous l'idée que professionnels et amateurs sont opposés. Au contraire, ils sont complémentaires et pourraient s'enrichir grâce à de nouvelles ententes." Ainsi, Eric Thomas entend supprimer progressivement les primes de matches des joueurs internationaux pour les consacrer à la formation des diverses acteurs du sport. "Il n'y a jamais eu autant d'argent en haut et si peu en bas", note-t-il. "On se heurte à un mur" Fervent défenseur du foot "de campagne", de par son statut de président de l'AFFA (Association française du football amateur) notamment, Eric Thomas, qui se dit "compétent, dévoué et passionné", estime que les clubs ruraux sont trop souvent délaissés au profit de l'équipe de France. "Il ne faut pas continuer à tout miser sur les hypothétiques bons résultats des Bleus. Le travail, déterminé et déterminant, de Laurent Blanc est important mais pas suffisant. Si la base de la pyramide s'écroule, tout le reste tombera aussi." "Réaliste mais optimiste", le troisième homme veut par ailleurs redorer la tunique tricolore, qui doit redevenir "un emblème. Être international, c'est jouer pour l'honneur et la fierté d'un maillot qui ne doit pas être monnayable (une référence à l'affaire Boghossian, ndlr)." "Rien ne nous a été épargné. On a d'énormes difficultés à faire entendre notre voix. On se heurte à un mur, une instance qui a beaucoup de mal à mettre en place la démocratie qu'elle prêche, à accepter l'ouverture", ajoute Thomas, qui ne veut pas servir "d'alibi démocratique", avant de souligner les moyens parfois déloyaux grâce auxquels ses adversaires mènent campagne. Selon lui, Fernand Duchaussoy utiliserait les fichiers informatiques de la fédération - "J'en ai la preuve et cela m'a été confirmé par un haut cadre de la FFF" - tandis que Noël Le Graët aurait eu recours à l'avion privé de son entreprise. "Moi, je fais campagne avec l'énergie de l'espoir, mais il pourrait y avoir une surprise le 18 juin. La petite tortue pourrait dépasser les deux lièvres" conclu-t-il. Qualifié d'utopiste par certains, Eric Thomas, se définit lui comme "un visionnaire"...