Tant de questions pour un maître

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Par Régis Aumont , modifié à
Federer favori ? Murray le challenger ? Djokovic et Nadal à court de repères ? Tsonga et Berdych à l'affût ? Ferrer et Fish sans la moindre chance ? Le Masters, qui débutera dimanche à Londres par un alléchant Federer-Tsonga, revanche de la finale de Paris-Bercy, propose une multitude d'inconnues. Ce qui devrait le rendre encore plus passionnant.

Federer favori ? Murray le challenger ? Djokovic et Nadal à court de repères ? Tsonga et Berdych à l'affût ? Ferrer et Fish sans la moindre chance ? Le Masters, qui débutera dimanche à Londres par un alléchant Federer-Tsonga, revanche de la finale de Paris-Bercy, propose une multitude d'inconnues. Ce qui devrait le rendre encore plus passionnant. La fin de l'année tennistique doit encore rendre deux verdicts: le nom du vainqueur du Masters et celui de l'équipe championne du monde. Avant la finale de la Coupe Davis, disputée entre l'Espagne et l'Argentine du 2 au 4 décembre à Séville, les Barclays ATP World Tour Finals - plus communément appelés Masters -, vont tenir en haleine tous les fans de la petite balle jaune pendant huit jours à partir de dimanche. Et, plus que les années passées, les interrogations sont nombreuses à l'heure de voir débarquer un à un dans la capitale anglaise les huit meilleurs joueurs de l'année. Qui peut ainsi dire où en est exactement Novak Djokovic, l'homme de l'année ? Depuis son retour sur le circuit après sept semaines passées à soigner une blessure au dos, le n°1 mondial n'a pas donné tous les gages de garantie. Une défaite à Bâle face à Nishikori, avec à la clé un 6-0 pris dans la dernière manche, un forfait avant les quarts de finale à Bercy, le Serbe entretient le mystère sur ses véritables motivations en cette fin de saison. Il est ainsi difficile de le placer comme l'homme à battre comme il l'a été tout au long de l'année. Celui-ci ressemble davantage à Roger Federer. Bien remis de ses grandes déceptions vécues sur les tournois du Grand Chelem, le Suisse vient de montrer à Bâle puis à Bercy qu'il restait la référence absolue en indoor. Frais mentalement après avoir mis le circuit entre parenthèses pendant un mois et demi, Federer est le favori des bookmakers. Tenant du titre, il aura l'occasion de devenir le recordman de victoires au Masters, une marque qu'il partage aujourd'hui avec Ivan Lendl et Pete Sampras (5). Un grand titre pour Murray ? Rafael Nadal et Andy Murray ne l'ont pour leur part jamais gagné. Mais si l'Ecossais demeure le joueur de l'automne, l'Espagnol, comme Djokovic, est arrivé à Londres sans que l'on puisse juger de sa forme. Physiquement on est à peu près certain que tout roule, le Majorquin ayant mis les bouchées doubles à l'entraînement, sur un court intérieur, pour ses deux objectifs de fin d'année. Mais dans des conditions de jeu rapides qu'il n'affectionne guère, l'indoor, Nadal est capable du meilleur (il fut finaliste l'an dernier) comme du pire (battu lors de ses trois matches de poules en 2009, pour les débuts du Masters à Londres). Murray suscite bien moins questions sur son niveau de jeu. Le concernant, LA question est de savoir s'il peut enfin remporter un très grand titre, lui qui, malgré huit succès en Masters 1000, reste désespérément en quête d'une victoire en Grand Chelem ou au Masters. A "domicile", le Britannique fait figure de très sérieux candidat, comme souvent... Parmi les quatre autres invités, ceux qui rêvent de détrôner le Big four, quel sera le poil à gratter ? Jo-Wilfried Tsonga et Tomas Berdych semblent les mieux armés. Le Français, sans flamber à Bercy, y a atteint sa deuxième finale tandis que le Tchèque, toujours dangereux sur surface rapide, y a signé une victoire significative devant Murray. Chacun placé dans un groupe, ils incarnent les menaces les plus sérieuses pour le quatuor de tête. Un petit peu plus en retrait sur cette surface, faut-il déjà condamner David Ferrer et Mardy Fish ? L'Américain, contraint à l'abandon à Bâle et à Bercy, n'a jamais brillé en intérieur et apparaît vraiment comme le petit poucet de l'épreuve. Il faut sans doute moins vite enterrer l'Espagnol, finaliste du Masters en 2007 à la surprise générale. L'édition 2011 n'est pas à l'abri d'un tel coup d'éclat.