Taiwo, l'OM tente le déminage

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AXEL CAPRON , modifié à
Affaire Taiwo, suite. Au surlendemain des insultes proférées en chantant par le latéral gauche à l'encontre du PSG à l'issue de la finale de la Coupe de la Ligue gagnée par Marseille face à Montpellier (1-0), les dirigeants phocéens tentent de limiter la casse: excuses du joueur, sortie médiatique du président Dassier, rappel du précédent Eto'o, l'OM veut éviter une suspension du Nigérian...

Affaire Taiwo, suite. Au surlendemain des insultes proférées en chantant par le latéral gauche à l'encontre du PSG à l'issue de la finale de la Coupe de la Ligue gagnée par Marseille face à Montpellier (1-0), les dirigeants phocéens tentent de limiter la casse: excuses du joueur, sortie médiatique du président Dassier, rappel du précédent Eto'o, l'OM veut éviter une suspension du Nigérian... On en aurait presque oublié que l'Olympique de Marseille est le premier club à avoir remporté la Coupe de la Ligue pour la deuxième fois de rang ! Depuis le succès sur Montpellier samedi soir (1-0), les conversations ne tournent qu'autour de «l'affaire Taiwo», le latéral nigérian ayant, dans l'euphorie de la victoire, offerte quelques minutes plus tôt à son équipe d'une frappe du droit, repris, micro à la main, un chant des supporters phocéens où il était question d'"enc... le PSG", qui n'était pourtant guère concerné par la rencontre. Très vite, la machine va s'emballer, et si Didier Deschamps a fait mine sur le coup de faire la sourde oreille, ses dirigeants n'ont pas tardé à mesurer les conséquences de la sortie, qu'on peut qualifier de bêtement provocatrice, du joueur. Car la Ligue de football professionnel n'a pas manqué de s'emparer du dossier, annonçant dimanche l'ouverture d'une enquête sur le comportement du Nigérian et la transmission du dossier au Conseil national de l'Ethique qui aura alors la possibilité de sanctionner le joueur, sans doute de le suspendre. Conscient du risque de perdre un joueur important en vue du sprint final de la saison et de la lutte pour le titre avec Lille (Marseille peut s'emparer des commandes de la Ligue 1 mercredi en cas de victoire sur Nice en match en retard de la 32e journée), le président Jean-Claude Dassier a donc élaboré une stratégie de défense en plusieurs actes. Eto'o n'avait pas été suspendu... Acte I, les excuses du joueur, tombées dimanche après-midi sur le site de l'OM: "Je veux m'excuser pour ce que j'ai pu chanter au micro du stade de France samedi soir. Tous mes partenaires m'ont dit que ce n'était pas bien d'avoir fait ça, que cela leur faisait mal au coeur. Moi aussi, maintenant, je me sens mal d'avoir fait cela. J'étais euphorique, nous venions de gagner et nous chantions, c'était la fête... Je m'excuse encore une fois", déclare un Taiwo contrit au micro d'OMtv. Acte II, après que Robin Leproux, le président du PSG, eut fait part avant la rencontre à Brest de son émotion, attendant des "excuses rapides et claires" de la part de l'OM, Jean-Claude Dassier, opportunément invité sur le plateau de Stade 2, tente de dédramatiser l'affaire, mettant le dérapage verbal de Taiwo sur le compte de la communion avec le public: "Il s'est excusé, il ne s'est pas rendu compte et a juste voulu faire plaisir aux supporters." Si le président de l'OM "regrette cette petite chanson" et annonce qu'il s'excusera le lendemain auprès de son homologue parisien, il estime cependant qu'on en fait trop sur le sujet: "Il ne faut pas non plus tirer trop sur la ficelle, peut-on ainsi lire sur le site de l'OM. Quand on connaît Taye, on sait que c'est un bon gars. Le stade a été exemplaire, il y avait 40000 supporters et pas le moindre problème. Il ne s'est juste pas rendu compte, et je ne suis évidemment pas d'accord avec ça, mais il ne faut pas non plus s'acharner." Acte III, la pression change de camp: lundi matin, à 11h06, le site de l'OM publie un communiqué intitulé "Taiwo/Finale: Le précédent de Samuel Eto'o", dans lequel le club rappelle que les insultes du Nigérian ont un «glorieux» précédent: "Lors de la célébration du titre de champion d'Espagne en 2004/05, Samuel Eto'o avait insulté le Real Madrid au micro du Nou Camp («Madrid cabron, saluda al campeon !»)*. L'attaquant camerounais s'était excusé dès le lendemain. Par la voix de son vice-président, Emilio Butragueno, le club de la capitale avait accepté les excuses de Samuel Eto'o. La Fédération Espagnole de Football avait, par la suite, infligé une amende de 12000 euros au joueur pour son comportement." Une manière de demander au PSG d'accepter les excuses du joueur et du club, mais également de mettre la pression sur la Ligue en expliquant que Samuel Eto'o avait été sanctionné financièrement, mais pas suspendu. Cette grosse ficelle passera-t-elle auprès de la LFP ? Une chose est certaine: Taiwo, qu'il soit suspendu ou non, aura en partie gâché la fête marseillaise... (*) « Madrid, salaud, salue le champion ! »