Strasbourg, piège à Dragons ?

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Thomas SINIECKI , modifié à
Seulement 11e de la saison régulière, Strasbourg n'en est pas moins qualifié pour la finale de la Ligue Magnus, dont le premier match (sur une série de cinq) se déroule mardi à Rouen. Face aux Dragons, équipe la plus régulière de l'année, champion de France en titre et archi-favori, les Alsaciens n'ont absolument rien à perdre. Surprenant tombeur d'Angers en demi-finales, Strasbourg contraint Rouen à la plus grande prudence.

Seulement 11e de la saison régulière, Strasbourg n'en est pas moins qualifié pour la finale de la Ligue Magnus, dont le premier match (sur une série de cinq) se déroule mardi à Rouen. Face aux Dragons, équipe la plus régulière de l'année, champion de France en titre et archi-favori, les Alsaciens n'ont absolument rien à perdre. Surprenant tombeur d'Angers en demi-finales, Strasbourg contraint Rouen à la plus grande prudence. Un an après, tout le monde s'attendait à un remake de la finale de 2010. C'était clair, Rouen-Angers devait à nouveau constituer l'affiche pour décerner le titre de champion de France, entre les deux meilleures équipes de la saison régulière. Mais patatras, Strasbourg, seulement 11e de cette même saison régulière, a tout renversé sur son passage. A la surprise générale, les Alsaciens ont successivement écarté Gap, Epinal et donc Angers pour décrocher leur place en finale. Emmenés notamment par leurs stars canadiennes Carl Mallette et Marc-André Thinel, ainsi que par Julien Desrosiers ou encore Fabrice Lhenry (gardien de l'équipe de France), les Dragons sont mieux outillés. Et surtout, plus expérimentés à l'approche de ces matches à très fort enjeu. Pour Guy Fournier, ancien entraîneur rouennais et désormais manager général des Dragons, la prudence est toutefois de mise. "Tout le monde attendait Angers, et face au 11e de la saison régulière, on peut penser que c'est plié d'avance. Mais quand on remporte une série de cinq matches à ce moment-là de l'année, surtout contre Angers, ce n'est pas le fruit du hasard. C'est mérité." En même temps, clamer haut et fort que Rouen remportera son deuxième titre d'affilée aurait fait un peu tache. Surtout après un scénario comme celui de l'an dernier... Malgré l'avantage de la glace sur les deux premiers matches, Rouen avait perdu ses deux premières confrontations face à Angers (1-2, puis 2-4). Fournier: "Il va falloir se battre" Guidés par une implacable solidité mentale, les Dragons étaient parvenus à renverser la vapeur, l'emportant deux fois de suite chez les Ducs (4-2, puis 6-1), avant de décrocher le titre dans une ambiance bouillante sur l'île Lacroix lors du match décisif (4-2). Nul doute que les champions de France voudront s'épargner un nouveau scénario de ce genre. Après avoir prouvé leur savoir-faire dans toutes les situations, autant dans des matches serrés que dans des orgies de buts - à l'image de cet incroyable match 3 en demi-finales à Amiens (9-8 après t.a.b.) - tous les pronostics sont en leur faveur. "Il va falloir se battre, poursuit toutefois Guy Fournier. Il ne faut pas s'attendre à des séquences de trois, quatre, cinq passes pour finir sur une cage ouverte. On va devoir aller chercher des buts physiques, à l'arraché. Strasbourg s'appuie sur un système défensif hyper serré." Si la forme du moment est autant rouennaise qu'alsacienne, les Strasbourgeois ont l'euphorie avec eux, ainsi que la fraîcheur d'un novice à ce niveau de compétition. Nettement plus habitués à ce genre de joutes, les Rouennais ont échoué cette année en finale de la Coupe continentale, à Minsk. Pour espérer y retourner, le titre de champion est la seule solution. Strasbourg ne pousse pas le bouchon aussi loin, bien sûr. Et quoi de mieux que d'avancer caché pour tenter de renverser une dernière montagne, la plus grande ? "Ce qu'a réussi Strasbourg, c'est ce qui fait la beauté du sport, renchérit Fournier, avec un groupe qui a adhéré à un état d'esprit commun." Mais dans la tête, Rouen sait aussi y faire. Les Dragons ont éliminé Morzine-Avoriaz puis Amiens sans perdre un seul match. Ça peut faire peur, mais Strasbourg n'a l'air d'avoir peur de personne.