Stoner, mine de rien

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Yannick SAGORIN , modifié à
Vainqueur dimanche à Phillip Island de son neuvième Grand Prix de la saison, en l'absence de Jorge Lorenzo, Casey Stoner a officiellement décroché son deuxième titre mondial dans la catégorie MotoGP, quatre ans après son premier sacre. Un triomphe qui ne souffre d'aucune contestation, tant l'Australien a maîtrisé son sujet pour sa première année passée sous la bannière Honda. Stoner a bel et bien l'étoffe d'un grand !

Vainqueur dimanche à Phillip Island de son neuvième Grand Prix de la saison, en l'absence de Jorge Lorenzo, Casey Stoner a officiellement décroché son deuxième titre mondial dans la catégorie MotoGP, quatre ans après son premier sacre. Un triomphe qui ne souffre d'aucune contestation, tant l'Australien a maîtrisé son sujet pour sa première année passée sous la bannière Honda. Stoner a bel et bien l'étoffe d'un grand ! A la pesée, Casey Stoner ne paie pas de mine. 1,71m pour 58 kg, l'Australien est un jockey juché sur un bolide de 148 kg, à sec, un funambule au guidon d'une mécanique indomptable pour le commun des mortels. Passé maître dans l'art du rodéo tandis qu'il pilotait cette diablesse de Ducati Desmosedici - avec à la clef le tout premier titre mondial attribué sous le régime des 800cc, en 2007 - l'intéressé n'a eu aucun mal à apprivoiser la Honda RC212V, sans conteste la meilleure machine du plateau cette saison. Parfois pointé du doigt pour son mental friable, décrié en 2009 alors qu'un étrange mal l'avait contraint à renoncer à trois Grands Prix, le désormais double champion du monde est entré dans l'histoire de sa discipline dimanche, par la grande porte, en coiffant chez lui à Phillip Island une couronne qui lui était promise depuis la mi-saison déjà. Le voilà dorénavant au côté des Giacomo Agostini, Valentino Rossi, Geoff Duke et Eddie Lawson, seuls équilibristes à être parvenus à conquérir deux titres au sein de deux teams différents. Casey Stoner restera en outre le premier et le dernier pilote à avoir régné sur le MotoGP déclinaison 800cc, la catégorie reine passant aux 1000cc dès l'année prochaine. "Nous avons remporté la centième victoire de Honda en Grand Prix cette année et toute la saison a été fantastique pour nous, elle a été ponctuée par beaucoup de réussites et de records et j'espère que nous continuerons comme ça, réagissait sitôt sacré le successeur de Jorge Lorenzo - grand absent de ce Grand Prix d'Australie après sa mauvaise chute en warm-up et d'ores et déjà forfait pour Sepang ce week-end. Aucun pilote ne souhaite gagner un titre mondial grâce à la blessure d'un adversaire, d'autant que j'ai beaucoup de respect pour Jorge Lorenzo, mais je dois gérer toutes ses bonnes nouvelles pour un seul homme le jour de mon anniversaire, poursuivait celui qui célébrait dimanche ses 26 ans. C'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup de pilotes qui peuvent remporter le championnat chez eux et le faire le jour de leur anniversaire, avec une cinquième victoire consécutive à Phillip Island... C'est incroyable !" Nettement au-dessus du lot cette saison si l'on en croit les performances de ses coéquipiers chez Honda - les Dani Pedrosa et Andrea Dovizioso - Casey Stoner a eu tôt fait d'annoncer la couleur, signant dès le premier Grand Prix, à Losail, un enchainement pole-victoire du meilleur augure. En Australie, le local de l'étape s'est adjugé son neuvième succès de l'année, le précédent d'une onzième pole - record en cours. Il y a quatre ans, le protégé de Livio Suppo avait déjà survolé les débats, fort d'un bilan de dix victoires et cinq pole positions malgré la concurrence d'un Valentino Rossi aujourd'hui hors du coup chez Ducati - ce qui n'est pas pour déplaire à un Stoner qui l'an dernier encore subissait les railleries du Docteur. Pourtant aux yeux de l'Australien, 2011 a bien plus de saveur que 2007: "Ce titre est vraiment plus important. En 2007, les gens essayaient de me discréditer, de dévaloriser ce que nous avions fait avec mon team. Depuis, et surtout cette année, je pense que les gens se sont rendus compte de ce dont nous étions capables." Le doublé pilote-constructeur, ni plus ni moins...