Stade Français, tous concernés

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Rémy DE SOUZA , modifié à
Victime d'une escroquerie et condamné à trouver 6,6 millions d'euros d'ici lundi au risque d'être relégué administrativement par la DNACG, le Stade Français peut compter sur le soutien du gouvernement, la ministre des Sports Chantal Jouanno ayant reçu jeudi les dirigeants parisiens. Une réunion visant à faire le point et justifiée par le préjudice subi par un club de la capitale soutenu de toute part.

Victime d'une escroquerie et condamné à trouver 6,6 millions d'euros d'ici lundi au risque d'être relégué administrativement par la DNACG, le Stade Français peut compter sur le soutien du gouvernement, la ministre des Sports Chantal Jouanno ayant reçu jeudi les dirigeants parisiens. Une réunion visant à faire le point et justifiée par le préjudice subi par un club de la capitale soutenu de toute part. Le cas du Stade Français inquiète désormais les plus hautes sphères de l'Etat. Pour preuve, Max Guazzini et Bernard Laporte, le président et l'administrateur du club parisien, ont été reçus jeudi par la ministre des Sports Chantal Jouanno dans les locaux abritant notamment le Conseil supérieur de la magistrature, avenue Ségur. "Nous voulions voir comment on peut aider le Stade Français à sortir de cette situation et aider, comme je l'ai dit, à sauver le Stade Français parce que c'est un très grand club, un club mythique pour le rugby. On n'imagine pas qu'une escroquerie et des difficultés conjoncturelles puissent porter préjudice au rugby", a confié la ministre. Le Stade Français vit des heures compliquées et doit combler un trou de 6,6 millions d'euros avant son prochain passage devant le Conseil supérieur de la Direction nationale d'aide et de contrôle de gestion (DNACG), programmé lundi, sous peine de relégation administrative. Une sanction qui porterait un coup probablement fatal à une formation pourtant multiséculaire et championne de France à treize reprises. Attendue comme le messie, la Facem, une mystérieuse fondation canadienne censée injecter 12 millions d'euros, n'a pas versé le moindre centime, conduisant le club parisien à déposer plainte contre X pour escroquerie, lundi à Paris. "Suffisamment grave pour qu'on aide un peu le club" Condamné à trouver rapidement des fonds sous peine de disparaître, le Stade Français est confronté à une urgence que Mme Jouanno regrette, la ministre ayant fait part de son souhait de voir la DNACG reporter son audition. Reste que cette solidarité étatique pose question alors que d'autres formations ont récemment été confrontées à de graves problèmes de trésorerie et reléguées, sans émouvoir le moindre haut fonctionnaire. "Les autres clubs ne sont pas victimes d'une escroquerie suffisamment grave pour qu'il y ait déjà deux voire trois personnes en garde à vue, a rappelé la ministre. C'est quand même une escroquerie qui fait que l'on est dans une situation conjoncturellement difficile qui, heureusement d'ailleurs, n'arrive pas aux autres clubs. En tant que ministre, c'est un peu mon rôle d'être un facilitateur, même si je n'ai pas à intervenir ensuite dans une gestion privée de club. Là, c'est un cas d'escroquerie suffisamment grave pour qu'on aide un peu le club, c'est mon rôle. En tant que ministre des Sports, si je me désintéressais du Stade Français, je serais en faute." L'exécutif parisien peut donc compter sur le soutien officiel du gouvernement, mais pas que. "Ce qui me touche, c'est que je reçois des messages de partout, des gens appellent au club. Il y a vraiment une grande mobilisation qui se fait dans ce pays, pas seulement à Paris. Je suis très ému. Je n'imaginais pas qu'on était aussi aimé, aussi populaire. Je retiens cela de cet épisode très douloureux, mais j'espère qu'on trouvera une solution d'ici lundi. Je suis très touché et les gens les plus divers - des joueurs de tous les clubs, des présidents de clubs, des anonymes - nous appellent et proposent même de l'argent, des petites sommes. C'est énorme...", raconte Guazzini. Laporte, lui, se serait bien passé de cette dose d'émotions: "Il faut toujours être confiant. Je ne vais pas vous dire qu'on n'est pas content. Bien sûr que ça nous touche mais on préfèrerait que ça nous touche pas et être plus heureux parce que depuis deux mois, c'est difficile."