Srecki: "Un rendez-vous capital"

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Propos recueillis par Romain BEAUVAIS , modifié à
La route est encore longue jusqu'aux Jeux Olympiques de Londres pour les escrimeurs français. Et elle passera par les Championnats du monde de Catane qui auront lieu du 8 au 16 octobre prochain. Pour cette occasion, le Directeur technique national de l'escrime, Eric Srecki, est revenu pour nous sur les chances tricolores.

La route est encore longue jusqu'aux Jeux Olympiques de Londres pour les escrimeurs français. Et elle passera par les Championnats du monde de Catane qui auront lieu du 8 au 16 octobre prochain. Pour cette occasion, le Directeur technique national de l'escrime, Eric Srecki, est revenu pour nous sur les chances tricolores. Eric, dans quel état d'esprit l'équipe de France aborde-t-elle ces Championnats du monde à Catane en Italie ? Après notre dernier stage final à Vittel, tous les escrimeurs sont concentrés. On peaufine les derniers réglages. Par ailleurs, nous n'avons pas de graves blessures à déplorer. Ils sont impatients d'en découdre et de rentrer dans le vif du sujet. Dans cette équipe de France, nous avons des escrimeurs et escrimeuses qui ont vingt ans et d'autres qui en ont quarante donc le niveau d'excitation est différent. Mais tous savent que ces Mondiaux sont importants dans l'optique de la qualification pour les Jeux Olympiques de Londres. Quels sont les objectifs pour ces Mondiaux italiens ? Nous espérons décrocher quatre à six médailles. Mais, on peut toujours faire mieux. En même temps, la marge entre une première et une quatrième place est infime. Cela se joue parfois à une touche lors d'une mort subite ou d'un match perdu 15-14 et c'est la médaille qui nous échappe. Par ailleurs, c'est une compétition très dense avec une forte concurrence. Il faudra garder la tête froide et disputer les tours les uns après les autres. Quels Français pourraient briller en Italie ? Malgré sa contre-performance cet été lors des Championnats d'Europe à Sheffield en Angleterre, Gauthier Grumier, qui a terminé deuxième aux Mondiaux de Paris en 2010, est capable de monter sur un podium en individuel. Après son parcours époustouflant à Sheffield en juillet dernier, Boladé Apithy, qui s'est troué l'an dernier Paris, reste une réelle chance de médaille. Bien évidemment, Jean-Michel Lucenay pourra lui aussi décrocher une breloque à Catane. "On peut être champion du monde à 20 ans" Maureen Nisima remet son titre en jeu, comment se sent-elle à l'approche d'un tel rendez-vous ? Elle est très motivée. Elle est impatiente d'en découdre. Elle sait que sa victoire à Paris restera l'un de ses plus beaux souvenirs. Elle fait partie des meilleures spécialistes mondiales. Maintenant, le plus dur, c'est de s'imposer à nouveau mais elle peut le réaliser. Quelles sont les chances des Françaises pour ces Mondiaux ? On a deux chances de médailles avec Laura Flessel et Maureen Nisima. Il ne faut pas oublier les autres tricolores dont Sarah Daninthe, qui réintègre l'équipe de France après plusieurs saisons noires émaillées par des blessures, et la petite dernière, Joséphine Jacques-André-Coquin, qui peut tirer son épingle du jeu. Les jeunes français pourraient-ils créer la surprise ? Il ne faut pas que les jeunes se réservent ou attendent d'avoir plus d'expérience pour s'imposer. On peut être champion du monde à 20 ans. De plus, la relève féminine est en marche puisque la soeur de Joséphine, Lauren, a remporté cet été les Universiades et l'équipe de fleuret a terminé troisième de cette même compétition. "Ma mission première, la qualification pour les Jeux Olympiques" Quel bilan faites-vous de votre première année à la tête de la direction technique nationale de l'escrime ? Pour l'instant, je ne l'ai pas fait car ma mission première, c'est la qualification pour les Jeux. On ne peut pas dresser un bilan avant que les choses aient eu lieu. Le plus important, c'est de voir ce que vaut l'équipe de France dans sa qualification aux Jeux et ce qu'elle peut réaliser comme performance aux Jeux Olympiques. Ce serait un échec personnel si une ou plusieurs armes étaient absentes aux Jeux Olympiques de Londres ? Evidemment, ce serait une déception pour tout le monde. A commencer par les athlètes car ce sont eux qui performent et vont aux Jeux. S'il y a des échecs, on fera les bilans et on analysera tout cela à tête reposée pour y remédier. Mais la question du DTN n'est pas la plus importante à moins d'un an des Jeux Olympiques. Les escrimeurs pensent-ils déjà aux Jeux Olympiques de Londres ? Evidemment, ils y pensent car dans l'organisation de leur quotidien des choses ont été mises en place dans la perspective des Jeux. Ce n'est pas parce que l'on met cela en place que l'on est déjà sur les Jeux alors qu'il y a un rendez-vous important comme les Championnats du monde.