Sotchi, de la neige à la F1

  • Copié
GUILLAUME BARDOU , modifié à
Le premier ministre russe, Vladimir Poutine, a officialisé ce jeudi un accord avec Bernie Ecclestone sur la tenue d'un Grand Prix de Russie à partir de la saison 2014. Un bail sur six saisons aurait été convenu, le site de Sotchi, lieu des Jeux Olympiques d'hiver 2014, étant retenu pour la construction d'un circuit. Une date de plus au calendrier déjà chargé d'une F1 qui poursuit sa recherche d'eldorados financiers.

2014, année phare pour Sotchi, nouvelle place forte du sport russe! Le premier ministre russe, Vladimir Poutine, a officialisé ce jeudi un accord avec Bernie Ecclestone sur la tenue d'un Grand Prix de Russie à partir de la saison 2014. Un bail sur six saisons aurait été convenu, le site de Sotchi, lieu des Jeux Olympiques d'hiver 2014, étant retenu pour la construction d'un circuit. Une date de plus au calendrier déjà chargé d'une F1 qui poursuit sa recherche d'eldorados financiers. Huit ans après le projet avorté de Moscou, la Russie tient son Grand Prix de Formule 1. Si les négociations n'avaient pu aboutir en 2002 en raison de différends entre Bernie Ecclestone et le gouvernement russe, les deux parties ont cette fois pu trouver un terrain d'entente. Ce lieu, c'est Sotchi ! La cité de la mer Noire, déjà en plein travaux pour assurer l'organisation de ses Jeux Olympiques d'Hiver en 2014, recevra donc la même année un Grand Prix. Vraisemblablement à l'automne, soit durant la dernière phase du championnat du monde. Cette annonce, Vladimir Poutine la désirait et aura donc devancé tout le monde, y compris les organes de la Formule 1. "Nous avons trouvé un accord avec le principal propriétaire de la F1 pour que Sotchi accueille le GP de Russie de 2014 à 2020", a confirmé en début d'après-midi ce jeudi le premier ministre russe. Le site demeure encore en discussion, les premières rumeurs sur le prix d'un tel événement ayant causé quelques inquiétudes, relayées par le quotidien russe Kommersant. Car si le coût du plateau est estimé à 40 millions de dollars (soit le prix déboursé par Abu Dhabi pour son Grand Prix organisé depuis l'an dernier), il faudra y ajouter celui de la construction du circuit. Un tracé semi-permanent comprenant quelques accès réalisés pour les Jeux pourrait ainsi sortir de terre pour limiter les coûts. Suivant ainsi celui tracé dans la marina de Valence et dont le prix serait 2 à 3 fois inférieur au tout nouveau circuit d'Abu Dhabi. Des enjeux économiques considérables Pour Bernie Ecclestone, cette annonce a en tout cas tout d'une victoire. Près de trente ans après un premier week-end à l'ombre du rideau de fer (la Hongrie en 1986), la F1 aura son deuxième rendez-vous en Europe de l'Est. La Russie représente de plus un marché des plus importants pour la F1 et ses nombreux constructeurs. Renault délocalisera par exemple en 2011 près de 20% de sa production totale sur le sol russe grâce à l'usine Avtoframos de Moscou alors que le pays rattrape l'Allemagne en tant que premier marché européen. La présence cette saison de Vitaly Petrov dans le baquet de la R30 n'était donc qu'une première étape. Les sponsors russes se montrent plus nombreux (Lada, Vyborg) et représentent une manne non négligeable... A l'image du monstre Gazprom soutenant Mikhail Aleshin, tout juste sacré en World Series Renault 3.5. La présence de ce nouveau rendez-vous dans quatre ans pose en tout cas un peu plus l'épineuse question d'un calendrier surchargé. 19 Grands Prix cette saison, 20 l'an prochain alors que l'Inde et les Etats-Unis feront eux aussi leurs apparitions ces prochaines années. Il sera difficile voire impossible d'y ajouter encore la Russie. De nouveaux Grands Prix européens historiques pourraient donc en faire les frais. Monza, déjà mis en danger par un projet urbain à Rome, n'avait par exemple pas besoin de cela. Un hypothétique Grand Prix de France, où qu'il soit, non plus...