Simon, quel rebond !

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Yannick SAGORIN , modifié à
Crédité d'un bilan mitigé cette saison sur terre battue, Gilles Simon s'est imposé dimanche sur l'ocre hambourgeoise aux dépens de l'Espagnol Nicolas Almagro. Face à un vrai spécialiste de la surface, le Niçois a bataillé trois sets pour l'emporter (6-4, 4-6, 6-4) et s'adjuger ainsi son deuxième titre de l'année. Avec cette neuvième victoire ATP, Simon se hisse au 11e rang mondial, rejoignant du reste Henri Leconte sur le podium des Français les plus titrés.

Crédité d'un bilan mitigé cette saison sur terre battue, Gilles Simon s'est imposé dimanche sur l'ocre hambourgeoise aux dépens de l'Espagnol Nicolas Almagro. Face à un vrai spécialiste de la surface, le Niçois a bataillé trois sets pour l'emporter (6-4, 4-6, 6-4) et s'adjuger ainsi son deuxième titre de l'année. Avec cette neuvième victoire ATP, Simon se hisse au 11e rang mondial, rejoignant du reste Henri Leconte sur le podium des Français les plus titrés. Son huitième de finale à Roland-Garros était jusqu'alors l'arbre qui cachait la forêt. Avant cette semaine hambourgeoise, Gilles Simon n'avait guère brillé cette saison sur terre battue. De Casablanca, début avril, à Stuttgart, la semaine dernière, en passant par Monte-Carlo, Estoril, Madrid, Rome ou la Porte d'Auteuil, l'intéressé n'avait signé que neuf succès en 16 rencontres sur la plus lente des surfaces. Aussi sa victoire à Hambourg ce week-end s'apparente-t-elle à un renouveau. Fatigué physiquement et nerveusement de son propre aveu à l'amorce du printemps, Gilles Simon a manifestement repris du poil de la bête après un passage éclair et stérile sur gazon. Tombeur de Gaël Monfils et Mikhail Youzhny notamment, le Niçois n'a pas tremblé sur la dernière marche, bourreau d'un Nicolas Almagro qui jouait là sa cinquième finale de la saison sur terre, pour trois titres conquis à Costa do Sauipe, Buenos Aires et Nice. Sacré à Sydney en début d'année, le Français, lui, n'en était qu'à son deuxième rendez-vous ultime... Quand Gilles Simon joue une finale toutefois, c'est souvent pour la gagner. De ces dix précédents, l'Azuréen a tiré huit trophées, sur les terres de Bucarest et de Casablanca notamment. Et c'est avec le coeur qu'il est allé chercher le neuvième titre ATP de sa carrière ce dimanche. D'abord timoré et relégué derrière sa ligne de fond de court par un Espagnol agressif, le protégé de Thierry Tulasne a eu la bonne idée d'empocher un premier set accroché en convertissant sa cinquième balle de break pour mener 3-2 puis 4-2, et finalement conclure le set 6-4. Le top 10 à portée Victime ensuite de la réaction d'orgueil de son adversaire, Gilles Simon a beau concéder les trois premiers jeux du deuxième acte, son débreak à 2-3 et le break réalisé dans la foulée pour mener 4-3 lui ouvrent la perspective d'un succès relativement rapide. Seulement Nicolas Almagro s'accroche et concrétise enfin ses opportunités sur le service adverse (3 sur 10 dans le deuxième set). L'Espagnol s''octroie la manche 4-6 mais retombe très vite dans ses travers. Agacé par le métronome Simon, il accumule les erreurs et concède d'entrée de troisième set un break qui lui sera fatal. Le Niçois s'impose 6-4, 4-6, 6-4 et, non content de remporter là le plus beau trophée de sa carrière - un tournoi ATP 500 - réalise sur la terre allemande une excellente opération pour la suite de sa saison. Premier Français à s'adjuger un tournoi de ce calibre depuis Jo-Wilfried Tsonga à Tokyo il y a deux ans, Gilles Simon réussit là où Richard Gasquet et Paul-Henri Mathieu ont échoué en 2005 et 2009, rejoignant les Yannick Noah (1983) et Henri Leconte (1986) au palmarès du prestigieux rendez-vous hambourgeois. Un triomphe qui vaudra lundi au 18e joueur mondial de gravir sept échelons pour se retrouver au 11e rang, toujours derrière Monfils certes mais devant Gasquet et Tsonga désormais. Surtout, celui qui est devenu dimanche le troisième joueur le plus titré de l'histoire du tennis tricolore - derrière Noah (21) et Forget (11) et à égalité avec Leconte (9) - semble dorénavant lancé pour relever son pari, à savoir rallier le top 10 avant la fin de l'année. N'ayant aucun point à défendre lors des deux Masters nord-américains qui se profilent, Gilles Simon pourrait bien atteindre son objectif plus tôt que prévu.