Si on jouait cette fois !

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LAURENT DUYCK , modifié à
Encore marqué par le terrible revers enregistré cet été à Buenos Aires (13-41), le XV de France retrouve l'Argentine, samedi à Montpellier, pour le deuxième de ses trois tests de novembre. Plus qu'une simple revanche, les hommes de Marc Lièvremont, avec une équipe presque entièrement renouvelée par rapport au week-end dernier, visent une victoire avec la manière sur le chemin de la Coupe du monde.

Encore marqué par le terrible revers enregistré cet été à Buenos Aires (13-41), le XV de France retrouve l'Argentine, samedi à Montpellier, pour le deuxième de ses trois tests de novembre. Plus qu'une simple revanche, les hommes de Marc Lièvremont, avec une équipe presque entièrement renouvelée par rapport au week-end dernier, visent une victoire avec la manière sur le chemin de la Coupe du monde. "Alors ils (les Argentins) sont favoris ? C'est ça ? Si, ils sont favoris !" Second degré ou intime conviction, il y avait surtout comme une pointe d'agacement cette semaine chez Aurélien Rougerie, le regard aussi froid que la température extérieure et le menton haut, à l'heure de revenir avec l'ailier reconverti centre sur le bilan du XV de France face à l'Argentine lors de cette dernière décennie. C'est qu'en cinq matches joués face à ces satanés Pumas, le Clermontois, pas sorti du banc en 2008 lors de la victoire à Marseille (12-6), n'a jamais quitté la pelouse en levant les bras. Qu'il se rassure, ils étaient peu nombreux cette semaine à Marcoussis à afficher une balance flatteuse contre les Gauchos, les cadres de cette génération ne comptant au mieux que deux victoires à leur actif en neuf confrontations... Favoris ou non, finalement qu'importe, les joueurs du XV de France ont compris depuis longtemps que les Argentins avaient plus à offrir que leur goût, infiniment réducteur, pour la parlote. Pour n'avoir pas mis ce qu'il fallait d'engagement et de détermination fin juin à Buenos Aires, les hommes de Marc Lièvremont, toujours secoués par cette déroute monumentale, ont essuyé l'une des plus lourdes déculottées de leur histoire (13-41). Les fesses encore rougies par cette "raclée", pour reprendre le terme de Morgan Parra, l'un des cinq titulaires de ce triste après-midi reconduits dans le XV de départ à Montpellier (plus Porical et Yachvili remplaçants), les Bleus retrouvent ce samedi leurs pires amis, qu'ils ont l'habitude de côtoyer en club. Des Argentins pas pris à la légère Pour une revanche ? "Cette dernière rencontre a fait plus de mal et nous avons des choses à nous faire pardonner", assume Lionel Nallet. "Je me suis complètement loupé là-bas, j'ai fait une tournée catastrophique. Dans la tête, je n'y étais pas", avoue Parra qui parle de "revanche personnelle" à prendre. Un terme que réfute le sélectionneur tricolore. "La meilleure façon de se planter, ce serait d'aborder ce match avec des attitudes malsaines, en tout cas déplacées", relevait-il cette semaine. "Je préfère que les joueurs soient concentrés sur leur projet de jeu." C'est triste à dire mais ce jeu est toujours au stade du projet à moins d'un an de la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande. La seule présence de Sébastien Chabal au coeur de la troisième ligne, une première depuis juin 2007, dans un pack pour le reste inchangé par rapport à celui qui a validé le Grand Chelem dans le Tournoi des VI Nations 2010 face à l'Angleterre (12-10), suffit à illustrer cette perpétuelle quête du bon équilibre entre puissance et prises d'espace. Et que dire des arrières où Yoann Huget fera ses débuts à l'aile d'une ligne de trois-quarts qui associera pour la première fois au centre l'indéboulonnable Yannick Jauzion au revenant Rougerie, le tout pour former avec Damien Traille, le seul survivant de Nantes, un axe 10-12-13 des plus massifs, soutenu par deux chevaux légers, Marc Andreu et Alexis Palisson, lui aussi aligné pour la première fois à l'arrière. Tremblez modestes Argentins, le XV de France a sorti l'artillerie lourde ! La clé pour s'ouvrir des brèches dans la défense hermétique de l'Argentine qui se nourrit le plus souvent de ballons de récupération ? La preuve surtout que le trio d'entraîneurs de cette équipe de France ne prend pas à la légère la formation sud-américaine, qui pourra compter sur Juan Martin Fernandez Lobbe et Pato Albacete à défaut de Juan Martin Hernandez. "Nous n'avons pas de complexes à avoir vis-à-vis des Argentins, même au vu du dernier match", assure Nallet. Le meilleur moyen de le prouver serait de leur rendre la pareille...