Servat: "J'ai eu très peur"

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Propos recueillis par Sylvain LABBE , modifié à
Si les lignes arrières tricolores ont perdu Alexis Palisson, blessé et probablement forfait pour le premier match de Coupe du monde face au Japon, l'équipe de France récupère en revanche l'un des tauliers de son paquet d'avants avec le rétablissement complet de William Servat. Le Toulousain devrait débuter face aux Nippons dans une semaine, à North Shore.

Si les lignes arrières tricolores ont perdu Alexis Palisson, blessé et probablement forfait pour le premier match de Coupe du monde face au Japon, l'équipe de France récupère en revanche l'un des tauliers de son paquet d'avants avec le rétablissement complet de William Servat. Le Toulousain devrait débuter face aux Nippons dans une semaine, à North Shore. Blessé au genou en finale du Top 14, vous n'avez pu participer aux matches de préparation, mais avez toujours affirmé votre volonté d'arriver ici à 100 % de vos moyens. Est-ce le cas aujourd'hui ? La Coupe du monde débute samedi prochain pour nous face au Japon. J'avais dit que je serai à 100 % et je serai à 100 %. Aujourd'hui, tout va bien. J'ai repris le travail en mêlée il y a de cela trois semaines. C'est ce qui était prévu en termes de convalescence. Je n'ai plus d'appréhension, ni de douleurs. J'aurais peut-être pu jouer à Dublin (second match de préparation, le 20 août, ndlr). Cela ne s'est pas joué à grand chose. C'était une décision raisonnable de ne pas s'engager sur ce match. Cela fait quinze jours, trois semaines que j'ai repris la mêlée, il n'y a aucune douleur. Vous est-il arrivé au cours de votre convalescence de passer par des moments de doute ? Disons que je n'ai pas eu une blessure "extraordinaire", je ne me suis pas abîmé de ligaments ou de tendons, je n'ai pas eu à faire, comme pour certains, à une instabilité du genou. Mais il m'a fallu travailler pour revenir. Ce n'était pas évident car c'était en marge du groupe. Quand eux faisaient des séries de courses, des fractionnés, je travaillais le physique tout en étant toujours aux soins. J'ai eu une soirée de doute, en fait. Parce que, dans la journée, j'avais prévu de faire des séries de courses et que je n'y suis pas parvenu comme je le souhaitais. Mais ce que je n'ai pas fait le lundi, je l'ai fait le mardi alors le doute s'est vite dissipé. Mais c'est sûr que j'aurais été malheureux de ne pas faire cette Coupe du Monde. Je suis incapable de vous dire comment je vis l'événement mais je le vis à fond, croyez-moi ! "J'aurais été très malheureux de ne pas la faire..." Cette blessure renforce-t-elle votre impression d'avoir la chance de vivre aujourd'hui quelque chose d'inestimable, peut-être d'unique ? J'aurais été très malheureux de ne pas faire la Coupe du monde. J'avais l'impression d'être invité depuis un petit moment et puis, cette blessure en finale m'a fait très peur. Parce que je ne savais pas ce que j'avais. Finalement, l'IRM du lundi m'a rassuré. Aujourd'hui, on rentre dans une compétition unique dans une vie, unique dans la mienne en tout cas que j'ai envie de vivre à 200 %. Quand je vois ces chants maoris qui nous accueillent, ça me donne l'image de ce qui nous attend. Marc Lièvremont n'aurait, à l'écouter, pas d'équipe type en tête pour ce début de compétition. Pensez-vous que ça puisse être plus préjudiciable en termes de repères pour une première ligne ? Je pense que tout le monde a besoin de jouer avec tout le monde. Si on veut aller loin dans cette compétition, il faut qu'il y ait du roulement et de l'émulation dans le groupe, de la concurrence pour que les mecs aient leur chance, que tout le monde bénéficie de ce temps d'excellence et que ça pousse le groupe dans ce sens-là. Après, je crois aussi qu'il faut des habitudes et des repères communs, il faut connaître les mecs avec qui vous jouez, savoir percevoir quand ils sont dans des moments plus difficiles pour essayer de les aider. Dimitri Szarzewski, qui vous a plutôt brillamment supplée lors des deux test-matches face à l'Irlande, revendique de prendre le n°1 au poste de talonneur. Que répondez-vous ? Déjà, je retiens que Guihem Guirado a réalisé par deux fois une très, très belle rentrée, avec énormément de gaz, et j'ai l'impression qu'on est trois talonneurs dans cette équipe, j'estime que c'est important de le relever. Après, je crois que tout le monde a cette envie de jouer et c'est normal que d'avoir ce genre d'ambitions.