Salagoïty: "Aucune émotion"

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Propos recueillis pas Krystel Roche , modifié à
Plus que jamais menacé dans ses fonctions, Francis Salagoïty dit vivre cette crise des institutions à Bayonne avec beaucoup de recul. Loin de l'assemblée générale du 13 avril prochain qui règlera peut-être son sort, le président de l'Aviron Bayonnais ne veut se concentrer que sur le sportif et apprécier la victoire de son équipe samedi contre le Racing-Métro 92 (26-16).

Plus que jamais menacé dans ses fonctions, Francis Salagoïty dit vivre cette crise des institutions à Bayonne avec beaucoup de recul. Loin de l'assemblée générale du 13 avril prochain qui règlera peut-être son sort, le président de l'Aviron Bayonnais ne veut se concentrer que sur le sportif et apprécier la victoire de son équipe samedi contre le Racing-Métro 92 (26-16). Que vous inspire cette victoire contre le Racing-Métro 92 ? Ce qui est important, c'est la victoire. Aujourd'hui, les joueurs ont montré ce qu'ils savaient faire. Le staff sportif a montré qu'il savait préparer un match. Le public a répondu comme jamais de toute la saison. On a vu de l'animation au centre du terrain et autour du terrain. On a donc prouvé que ce club existait et avait de vraies valeurs. Je crois que beaucoup de gens ont envie que ça continue dans ces conditions. On vous sent ému... Pas du tout ! Je n'ai aucune émotion. Au contraire, je suis énormément détaché. Il y avait un match à faire, une très grosse équipe à recevoir. Comme l'a dit René Bouscatel la semaine dernière, on faisait partie du Cac40, puisqu'on avait tous les deux pris 40 points... Et aujourd'hui, ils ont su se retrouver. L'équipe est là, les valeurs sont là. Les joueurs aussi, tout le monde ne veut pas le reconnaître. Mais moi, j'ai l'impression que cette équipe, si on veut la laisser vivre, elle a encore un bel avenir devant elle. Dans le sport, ce qu'il faut, c'est prendre du temps. C'est dans le temps et la continuité que l'on arrive à faire quelque chose. "Ce qui est important dans un club, c'est le club lui-même" Le prochain rendez-vous, c'est l'assemblée générale ? Non, le prochain rendez-vous, c'est le match de Montpellier. C'est demain, lundi, toute la semaine. Depuis le début, je parle du sportif. Tout le reste n'a pas une grande importance. Un nouveau record d'affluence a été battu samedi à Jean-Dauger... Aujourd'hui, certaines personnes veulent dire que le club est en crise. J'ai l'impression que le club n'a jamais été aussi bien classé à trois journées de la fin, que le club n'a jamais été aussi bien d'un point de vue budgétaire, que le club bat une fois de plus un record d'affluence. Beaucoup de clubs aimeraient être en crise comme l'Aviron Bayonnais... Vous savez, il y a 11 ans, quand j'ai repris ce club, il était 50 ou 55e club français. Ce soir, il est peut-être 7e. On fait plus envie que pitié. Et quand il y a de l'envie, il y a un peu plus de monde qui « se pointe au portillon » comme on dit Cela vous conforte ? Je n'ai pas besoin d'être conforté. Je sais ce que j'ai fait, et je ne l'ai pas fait tout seul, je l'ai fait avec beaucoup de personnes. Si, aujourd'hui, il y a 15000 personnes, je rappellerais qu'en novembre 1999, il y avait 500 personnes. Donc c'est un ensemble de partenaires, un ensemble d'actionnaires, tous les joueurs qui sont passés par ce club, l'ensemble des staffs, des administrateurs, qui font que ce club a pu grandir. Vous savez, on ne fait jamais rien tout seul, c'est ce qu'il faut savoir reconnaître. Les choses vont avancer, les jours passer, les gens peuvent rester ou passer, peu importe : ce qui est important dans un club, c'est le club lui-même.