"Sainté" a mué

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Thomas PISSELET , modifié à
Les départs de Payet et Rivière, auxquels celui de Matuidi s'est ajouté lundi, ont considérablement changé le visage de Saint-Etienne. Dixièmes de Ligue 1 en 2010-11, les Verts espèrent "faire mieux" cette saison, dixit Christophe Galtier. Les arrivées de Sinama-Pongolle, Ruffier et Clément suffiront-elles ?

Les départs de Payet et Rivière, auxquels celui de Matuidi s'est ajouté lundi, ont considérablement changé le visage de Saint-Etienne. Dixièmes de Ligue 1 en 2010-11, les Verts espèrent "faire mieux" cette saison, dixit Christophe Galtier. Les arrivées de Sinama-Pongolle, Ruffier et Clément suffiront-elles ? LA SAISON DERNIERE Saint-Etienne n'a eu qu'un seul tort en 2010-11: être monté trop haut, trop tôt au classement. Leaders du championnat à l'issue des 6e et 7e journées, les Verts se sont rappelés au bon souvenir des 70's et des 80's, s'offrant même le luxe de dompter leur meilleur ennemi lyonnais lors du premier derby de la saison, à Gerland (1-0). Mais ce renouveau, l'ASSE n'a pas très bien su le gérer et le feuilleton du vrai-faux départ de Dimitri Payet au mercato d'hiver n'a rien arrangé. La deuxième moitié de championnat, agrémentée de neuf défaites pour seulement cinq victoires, a doucement fait plonger les Stéphanois dans le ventre mou de l'élite, pour finalement terminer à la dixième place. Sans jamais trembler pour leur maintien. Sans trop espérer, non plus, viser l'Europe. LE RECRUTEMENT Jusqu'ici, les dirigeants foréziens ont fait plusieurs paris risqués. Au rayon des départs, Saint-Etienne a accepté de céder trois de ses plus prometteurs éléments, Dimitri Payet (Lille), Emmanuel Rivière (Toulouse) et Blaise Matuidi (PSG). Si le club a récupéré quelques liquidités grâce à ces transferts, auxquels il faut ajouter ceux de Christophe Landrin (Arles-Avignon), Sébastien Grax (Troyes) et Kevin Mirallas (Olympiakos), il ne les a pas vraiment placées sur des valeurs sûres. Florent Sinama-Pongolle (Sporting Lisbonne) reste un point d'interrogation en attaque et Paulao (Braga) une inconnue en défense. Seule certitude: Stéphane Ruffier (Monaco) dans le but. L'ASSE, qui a engagé lundi Jérémy Clément (PSG), est-elle suffisamment armée, sachant qu'elle vient de perdre Alejandro Alonso pour cinq mois ? LE JOUEUR A SUIVRE S'il a été un précurseur en quittant très tôt Le Havre pour Liverpool, à seulement dix-sept ans, Florent Sinama-Pongolle s'est depuis un peu égaré aux yeux du public français, qui a réappris à le reconnaître quand Raymond Domenech l'a sélectionné en équipe de France en octobre 2008 contre la Tunisie. Un passage éclair chez les Bleus. A cette époque, alors qu'il jouait à l'Atletico Madrid, l'attaquant tricolore n'était pas dans la meilleure forme de sa carrière. C'est pour se relancer qu'il a rejoint, en janvier 2010, le Sporting Lisbonne qui l'a ensuite prêté au Real Saragosse et le cède aujourd'hui à Saint-Etienne. Un bon choix ? "Il reste sur une période un peu délicate mais je connais ses qualités, répond dans Le Progrès Christophe Galtier. J'ai senti son envie de rebondir, de retrouver la Ligue 1. Il m'a convaincu. Il a consenti des efforts financiers pour venir à Saint-Etienne." L'ENTRAINEUR S'il n'est pas encore officiellement entraîneur - il n'a pour l'instant été reçu qu'au premier cycle de l'examen du DEPF (diplôme d'entraîneur professionnel de football), au mois de mai - Christophe Galtier n'a pas à rougir de la comparaison avec certains de ses homologues de Ligue 1. Longtemps cantonné à un rôle d'adjoint, dans l'ombre d'Alain Perrin notamment, le technicien stéphanois, 44 ans, a fait ses preuves depuis qu'il a pris les rênes de l'ASSE en décembre 2009. Pas forcément tactiquement, mais psychologiquement. L'ancien défenseur marseillais a su apaiser en un an et demi un vestiaire pas toujours évident à apprivoiser dans un club loin d'être stable. En se mettant les joueurs dans la poche, il a réussi pour sa première saison complète à hisser son groupe au sommet du championnat, certes brièvement. Mais à Saint-Etienne, c'était du jamais vu depuis près de trente ans ! L'OBJECTIF Difficile de fixer des objectifs alors que les contours de l'effectif ne sont pas encore définitifs. Malgré tout, un club comme Saint-Etienne, qui commence (enfin) à se stabiliser à ce niveau, se doit d'avoir des ambitions élevées. Le podium ? Pas encore, l'ASSE n'est pas du standing des gros clients que sont Lille, l'OM, l'OL et le PSG. Mais une place dans les dix premiers est, vu la saison dernière, un objectif raisonnable qu'il faudrait optimiser soit en titillant les places européennes, soit en décrochant une coupe pour rafraîchir un palmarès qui en a besoin. Cette année sera-t-elle celle de la confirmation ? "Je viens de passer une saison complète, avec des mercatos, des périodes faciles, d'autres difficiles. Je ne me pose pas la question de confirmer, je dois avoir des résultats", simplifie Christophe Galtier dans Le Progrès. En plus clair, "il faudra faire mieux". LE PRONOSTIC DE LA REDAC Faire mieux que la saison dernière, c'est jouable pour l'ASSE qui, si elle a pour l'instant plus vendu qu'acheté sur le marché des transferts, a récupéré quelques joueurs capables d'apporter, offensivement notamment. Ainsi Florent Sinama-Pongolle sera-t-il épaulé en attaque de Gonzalo Bergessio, de retour de Catane, et de Pierre-Emerick Aubameyang, à nouveau prêté par l'AC Milan. Suffisant pour jouer l'Europe ? Si l'effectif reste tel qu'il est, non. Pour viser plus haut qu'en 2010-11, les Verts vont forcément devoir investir sur un ou deux joueurs. Ne serait-ce que pour tenter un coup dans l'une des deux coupes sans trop s'user pour le championnat. Sans ça, les Stéphanois ne décolleront pas et navigueront sans doute entre la septième et la douzième place.