Ryder Cup, le jour de gloire ?

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Laurent DUYCK , modifié à
Après trois longues années de campagne, la France va enfin savoir si elle organisera la Ryder Cup en 2018. George O'Grady, le président du circuit européen, annoncera mardi à 13 heures le pays hôte de cette compétition biennale entre les Etats-Unis et l'Europe. Avec la France, le Portugal, les Pays-Bas, l'Allemagne mais surtout l'Espagne sont aussi candidats.

Après trois longues années de campagne, la France va enfin savoir si elle organisera la Ryder Cup en 2018. George O'Grady, le président du circuit européen, annoncera mardi à 13 heures le pays hôte de cette compétition biennale entre les Etats-Unis et l'Europe. Avec la France, le Portugal, les Pays-Bas, l'Allemagne mais surtout l'Espagne sont aussi candidats. Après Valderrama (Espagne) en 1997, où atterrira la deuxième Ryder Cup jamais disputée en dehors des frontières britanniques ? C'est à 13 heures mardi que George O'Grady, le président du circuit européen, annoncera depuis le siège de l'European Tour (à Wentworth) le pays organisateur de la Ryder Cup 2018, les trois prochaines éditions étant déjà attribuées à Medinah (Illinois) en 2012, Gleneagles (Ecosse) en 2014 et Chaska (Minnesota) en 2016. Cinq pays sont sur les rangs: les Pays-Bas, le Portugal, l'Allemagne, l'Espagne et la France. Cinq candidatures soumises au vote des 24 membres du jury, composé de deux tiers de joueurs, lequel fera son choix à la lecture d'un cahier des charges strict et tenu secret. Difficile dans ces conditions de se faire une idée précise des forces en présence. A défaut d'impartialité, fions-nous donc au sentiment propagé par le camp tricolore, confiant mais prudent, car échaudé par la candidature recalée de Paris à l'organisation des Jeux olympiques 2012. "On est dans les favoris, que ce soit chez les journalistes ou chez les joueurs. Après, reste à être les favoris des votants...", s'avançait, l'année dernière à la veille de l'édition 2010 au pays de Galles, Thomas Levet, un des ambassadeurs de la candidature française. "Toutes les candidatures sont bonnes, glisse de son côté Pascal Grizot, le président de la commission Ryder Cup à la FFG. Le choix qui sera fait sera une bonne destination pour la Ryder Cup. Mais on ne peut pas s'empêcher de dire qu'elle serait un peu meilleure ici." Si les Pays-Bas semblent en retrait, les adversaires de la France ont tous des arguments à vendre. L'Allemagne, malgré la perte du soutien de l'Etat, suivi de celui du Land qui devait accueillir l'événement, se présente avec ses deux têtes de gondole, le n°1 mondial Martin Kaymer et la légende Bernhardt Langer. Le Portugal reste une destination touristique privilégiée des golfeurs. Enfin l'Espagne, qui a donc déjà accueilli la compétition en 1997, sera portée par son histoire et peut-être par la disparition douloureuse il y a quelques jours de Severiano Ballesteros, l'un des symboles de la Ryder Cup qui a grandement contribué à la première victoire européenne en 1985... Le Golf national, Versailles, Paris... Mais le dossier tricolore, le seul à être porté par sa Fédération quand les autres sont d'abord des initiatives privées, est solide. Pour preuve, cette base d'environ 400 000 licenciés, qui ont accepté de financer ce projet en versant trois euros de plus à leur cotisation annuelle - et ce sur 13 ans - pour un total de 18 millions d'euros, le ticket d'entrée pour organiser cette compétition. De quoi pour la Fédération - soutenue par l'Etat, très engagé dans cette conquête, mais aussi par la région et aussi et surtout quelques partenaires privés - de se réclamer d'une légitimité totale, elle qui a déjà initié un programme de construction de 100 petites structures, des golfs de proximité (parfois à l'intérieur même des villes), dont 13 seront inaugurés en 2011. Mais les points forts de la candidature tricolore sont ailleurs: dans le soutien de nombreux joueurs du circuit, dont celui très fort de Colin Montgomerie, le capitaine de l'équipe européenne en 2010 mais aussi de ses adjoints, Thomas Björn et Paul McGinley, des joueurs qui vont voter dans le cadre de la décision ; dans la proximité de Paris et de Versailles, deux hauts lieux du tourisme qui seront exploités à fond (le village de la Ryder Cup sera installé au pied de la tour Eiffel, à 20 minutes du parcours, le château de Versailles sera le théâtre des cérémonies officielles et servira d'accueil aux quelque 15 000 invités triés sur le volet) ; enfin dans la configuration du Golf national, véritable stade de golf, conçu à sa création pour accueillir des compétitions de cette envergure. Ne manque finalement peut-être qu'un ambassadeur sportif de niveau mondial, comme le tennis l'a eu avec Yannick Noah, pour compléter le dossier français. Georges Barbaret, le président de la Fédération française, ne doute pas de voir un grand talent émerger, que ce soit Victor Dubuisson, n°1 mondial amateur en 2009, Romain Wattel, champion du monde amateur en 2010, ou un autre, inspiré par le retour du golf aux Jeux olympiques à l'horizon 2014 ou... par l'attribution à la France de la Ryder Cup en 2018, une compétition qui réunit 1,5 milliard de téléspectateurs en 2010, soit l'un des événements le plus suivis au monde après les JO et la Coupe du monde de football. Réponse mardi à 13 heures...