Rouzier: "Pas le droit de lâcher"

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Propos recueillis par Martin ROY , modifié à
Quelques jours après s'être extrait de justesse des griffes du promu nantais, Poitiers repart au combat face à l'Arago de Sète, ce samedi, à Lawson Body, à l'occasion des demi-finales aller des play-offs de Ligue A. L'occasion est ainsi donnée à l'international français, Antonin Rouzier, de guider sa "bande de potes" vers le titre de champion de France, avant de quitter le nid poitevin et de tenter l'aventure à l'étranger. Entretien.

Quelques jours après s'être extrait de justesse des griffes du promu nantais, Poitiers repart au combat face à l'Arago de Sète, ce samedi, à Lawson Body, à l'occasion des demi-finales aller des play-offs de Ligue A. L'occasion est ainsi donnée à l'international français, Antonin Rouzier, de guider sa "bande de potes" vers le titre de champion de France, avant de quitter le nid poitevin et de tenter l'aventure à l'étranger. Entretien. Antonin, on imagine votre soulagement après votre qualification acquise pour les demi-finales des play-offs aux dépens de Nantes. Oui, un gros soulagement même si on n'a pas bien joué contre Nantes. On n'a pas su imposer notre niveau de jeu tout le temps. Nantes n'avait pas de pression sur ses épaules et avait décidé de tout lâcher. Ça passait ou ça cassait. C'est toujours difficile d'affronter des équipes qui évoluent sans pression. On a réussi à se qualifier pour les demi-finales, c'est une bonne chose de faite. Notre objectif, désormais, c'est d'aller en finale. Vous attendiez-vous à souffrir autant face au promu nantais ? Oui, d'autant plus qu'on était sur une dynamique de six défaites de suite. On se trouvait un peu dans une spirale négative. On n'arrivait pas à bien jouer. On s'attendait à souffrir et à cravacher pour se qualifier. Y a-t-il une remise en question générale à l'issue du revers concédé à la maison (3-1) ? Oui, c'est sûr. Les dirigeants du club sont venus nous parler. On s'est réunis, on s'est reconcentrés et ça a fonctionné. Les mots du coach étaient clairs. Il fallait tout donner. Il ne fallait surtout pas se dire que ça allait être une partie de plaisir face à une équipe comme Nantes qui évolue sans pression. Il fallait tout donner jusqu'à la fin et ne rien lâcher. Qu'est ce qui avait fait défaut à Poitiers lors de ce premier round ? Surtout notre niveau de jeu en service-réception. Toute l'année, on a été impeccable sur ce critère. On n'a pas su le faire en play-offs, ça nous a mis en danger. On a un peu mieux servi à la fin mais ce n'était pas encore ça. Il va falloir être beaucoup plus performant face à Sète si on veut aller en finale. "Montrer qu'on n'a pas terminé deuxième du championnat par hasard" Qu'est-ce qui vous a permis d'inverser la tendance pour, au final, sortir votre épingle du jeu ? On y est allé avec les tripes. On a tout donné. On a failli aller au tie-break contre Nantes. Sur le dernier match, ils ont très bien joué. Ils ont développé un jeu à la perfection, en respectant les consignes de leur coach. Ils ont vraiment été présents. On a réussi à inverser la tendance, peut-être grâce à notre expérience. On a des joueurs expérimentés comme Nuno Pinheiro ou Victor Rivera qui ont déjà gagné beaucoup de titres et qui ont su nous tirer vers le haut au bon moment. Appréhendez-vous cette double confrontation face à Sète ? On a surtout hâte d'y être. C'est une très belle équipe qu'on espère bien battre. Les Sétois ont un très bon service avec une réception de fer. Ils ont quasiment trois libéros sur le terrain. Leur défense est de très haut niveau. A nous d'élever notre niveau de jeu pour être meilleur qu'eux. On veut montrer que ce n'est pas par hasard qu'on a terminé deuxième du championnat cette saison. On travaille dur à l'entraînement pour réussir à élever notre niveau de jeu car on sait que le jeu que nous avons développé face à Nantes ne suffira pas face à Sète, ça ne passera pas. On essaye de faire en sorte d'être un peu plus fort. D'autant que Sète reste un adversaire de choix qui vous avait dominé chez lui lors de la saison régulière. A ce moment-là, on avait fait tourner toute l'équipe, il n'y avait pas tous les cadres titulaires sur le terrain. Néanmoins, ils étaient quand même parvenus à nous battre donc on a quand même une petite revanche à prendre. "Il faut savoir faire des choix à contrecoeur pour donner un coup de boost à sa carrière" A titre personnel, comment vous-sentez-vous physiquement ? Tout va bien même si ça commence à être un peu difficile étant donné que j'ai été sur le terrain toute la saison. Il y a un peu de fatigue physique mais aussi de la fatigue mentale, avec tous ces problèmes internes au club, notamment financiers. Mais en play-offs, on n'a pas le droit de lâcher et même en étant un peu fatigués, on sera au rendez-vous. Votre départ a récemment été annoncé vis le site officiel du club. Un titre de champion de France serait un beau cadeau. Oui, c'est sûr qu'avec tous les problèmes qu'on a eus, ce ne sera pas chose facile mais ça reste chose possible. Je pense qu'on mérite ce titre de champion de France cette année, on mérite au moins d'aller en finale. On se battra jusqu'au bout. Pourquoi avoir fait ce choix de quitter le navire poitevin ? J'aurais bien voulu rester un peu plus mais parfois il faut savoir faire des choix un peu plus difficile, à contrecoeur, pour donner un coup de boost à sa carrière. J'ai forcément quelques regrets. Poitiers est un club que j'apprécie, notamment car j'y ai une bonne bande de potes. Avez-vous des pistes concernant votre future destination ? J'ai des pistes mais il n'y a pour l'instant rien de concret. J'ai beaucoup de contacts avec de nombreux clubs mais les négociations commencent à peine. J'aimerais bien aller en Pologne ou en Italie. Avec mon agent, on essaye de rentrer en contact avec ces clubs-là pour l'année prochaine.