Rooney sait se faire pardonner

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François TESSON Br De Sports.fr , modifié à
Critiqué outre-Manche pour ses insultes lâchées en direct à la télévision face à West Ham samedi dernier, Wayne Rooney a répondu sur le terrain en offrant la victoire à Manchester United sur la pelouse de Chelsea (0-1) mercredi soir. S'il vit une saison compliquée sur un plan personnel, l'international anglais a décidément le don de s'avérer décisif dans les grands rendez-vous.

Critiqué outre-Manche pour ses insultes lâchées en direct à la télévision face à West Ham samedi dernier, Wayne Rooney a répondu sur le terrain en offrant la victoire à Manchester United sur la pelouse de Chelsea (0-1) mercredi soir. S'il vit une saison compliquée sur un plan personnel, l'international anglais a décidément le don de s'avérer décisif dans les grands rendez-vous. A défaut de faire attention à son vocabulaire, Wayne Rooney a le bon goût de choisir les grands moments pour sortir sa tenue de gala. Surtout quand il s'agit de faire oublier ses problèmes personnels... On se souvient qu'après un début de saison compliqué, marqué ses velléités de départ pour le voisin honni de City, l'international anglais avait reconquis le coeur d'Old Trafford en inscrivant un but superbe dans le derby face au rival citizen (2-1, 27e j.). D'un retourné magistral expédié dans la lucarne de Joe Hart, Rooney le diabolique avait gagné sa rédemption, et terminé sa course les bras en croix, acclamé par la moitié d'une ville en délire. Mercredi soir, lors du quart de finale aller de la Ligue des champions sur le terrain de Chelsea (0-1), Rooney a encore frappé. Sur un caviar de Giggs, l'ancien prodige d'Everton a permis aux Red Devils de faire un grand pas vers le dernier carré. Et il en a profité pour redorer un blason une nouvelle fois terni ce week-end par des insultes parfaitement audibles proférées en direct à la télévision anglaise, lors de la victoire de MU à West Ham (2-4). Emporté par un énième tourbillon médiatique, Rooney a été suspendu deux matches par la fédération anglaise (confirmé ce jeudi en appel), qui fait oublier qu'en s'offrant un triplé à Upton Park, alors que les Hammers menaient 2-0, le natif de Liverpool a permis à son équipe de faire un grand pas vers le titre. Critiqué par Sir Woodward Rooney, donc, était attendu au tournant à Stamford Bridge. Non content de marquer et d'éclipser à nouveau Fernando Torres, il a été énorme. "Wayne a été dans une forme sensationnelle. Il nous a donné une grande opportunité d'aller en demi-finale. Il a été excellent. Son travail et son désir de jouer ont été fantastiques. Il a subi des tacles en retard, mais il a continué à jouer. Il a montré du courage", a commenté Sir Alex Ferguson à la télé anglaise. Tout bénef' pour Rooney ? Pas tout à fait. Il en aurait visiblement fallu plus pour faire taire toutes les critiques. Les dernières, pas les moins virulentes, sont venues de Sir Clive Woodward, sélectionneur champion du monde de rugby avec le XV de la Rose, et qui n'a pas hésité par à écorcher Rooney mais aussi Ferguson. D'un Sir à l'autre... "Cela fait partie du travail du coach, de gérer ces moments de pression. Vous devez vous demander: 'Pourquoi mon joueur fait ça'", a déclaré Woodward à la BBC. "On pourrait espérer que les clubs soient suffisamment grands pour sanctionner leurs joueurs eux-mêmes." Attaqué dans les médias, Rooney peut au moins compter sur le soutien de ses coéquipiers. Ainsi le très écouté Rio Ferdinand est monté au créneau pour le défendre. "On devrait s'intéresser au footballeur plutôt que de le lyncher continuellement pour toutes ces histoires. Rooney qui jure à la télé, même si je ne le pardonne pas, ça ne mérite pas de faire les gros titres. Il y a des choses plus graves dans le monde." Ferguson, lui aussi, préfère relever les performances de son attaquant, auteur de 8 buts en Premier League depuis le mois de février. "Il marque de plus en régulièrement ce qui, à ce stade de la saison, va s'avérer très important pour nous." Comme à Stamford Bridge mercredi soir...