Roche: "Une pression supplémentaire"

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Propos recueillis par A.S. , modifié à
A 26 ans, le coureur irlandais né à Conflans-Ste-Honorine aborde en 2011 un des tournants de sa carrière. Après une saison passée très prometteuse, Vincent Lavenu, son manager dans l'équipe AG2R La Mondiale, l'a présenté comme le leader principal. Nicolas Roche s'en accommode très bien même s'il sait que le terrain sera seul juge de paix.

A 26 ans, le coureur irlandais né à Conflans-Ste-Honorine aborde en 2011 un des tournants de sa carrière. Après une saison passée très prometteuse, Vincent Lavenu, son manager dans l'équipe AG2R La Mondiale, l'a présenté comme le leader principal. Nicolas Roche s'en accommode très bien même s'il sait que le terrain sera seul juge de paix. Vincent Lavenu vous a présenté comme le leader cette année d'AG2R La Mondiale. Comment réagissez-vous ? Je suis flatté. C'est un rôle que j'avais envie de tenir depuis mes débuts. Mais c'est une étiquette lors de la présentation, c'est sur le vélo qu'il faudra le montrer. En 2010, je me suis comporté en leader sans en avoir l'étiquette. Cette année, c'est la même chose en ayant simplement une pression supplémentaire. C'est un rôle important mais ça ne changera pas beaucoup ma manière de courir. Qu'est-ce qui a changé l'année dernière pour que vous adoptiez ce nouveau statut ? Depuis 2008, j'ai gentiment progressé, comme depuis mes débuts pro. En 2008 je gagne deux courses (sur le Tour du Limousin et au GP Internacional Paredes Rota dos Moveis, ndlr) et je termine 13e de la Vuelta. Après, je fais un mauvais début 2009 mais compensé par un Tour de France pas mal. Ce que je retiendrai de 2010, c'est aussi ma blessure au mois de mai, qui m'a écarté de la compétition trois semaines. J'ai un peu paniqué pour mes ambitions sur le Tour mais j'ai bien repris. J'étais un peu juste sur le Tour mais satisfait au final car je tenais la forme sur la Vuelta. Ce Tour d'Espagne me tenait à coeur parce que je m'étais déjà bien comporté auparavant. Un de mes meilleurs souvenirs restera l'arrivée à Bola Del Mundo (6e de la 20e étape, à 42" du vainqueur, Ezequiel Mosquera, ndlr). Etre leader, cela signifie également adopter un comportement avec le groupe dans et hors des courses. Comment ça se passe ? Avant, j'avais la volonté d'être le premier à y aller, à foncer et pas toujours de suivre. J'avais la tête qui me disait: "C'est comme ça, qu'il faut faire". Sauf que les jambes ne suivaient pas. Il y deux ans sur le Tour, Arrieta me dit que Nocentini a des chances de prendre le maillot jaune: "Tu dois garder tes forces et te relever à Andorre". Avec son expérience, il avait calculé et anticipé, moi le jeune fougueux, c'est mon premier Tour, c'est la première bosse de l'épreuve, je ne vais pas me relever. C'est ce qui s'est passé, on s'est dit deux mots après et c'était fini. J'ai terminé 39e de l'étape. (A l'issue de l'étape Barcelone-Andorre Arcalis, remportée par Brice Feillu, Nocentini prendra le maillot jaune qu'il gardera sept jours, ndlr) "Je vise les 10 premiers sur le Tour" Quels sont vos objectifs personnels pour 2011 ? Le Tour de France est évidemment important. Si tout va bien, comme l'année passée, j'enchaînerai avec le Tour d'Espagne derrière mais je ne suis pas encore sûr de moi pour tout miser sur le Tour. Je dois donc faire un bon début de saison et être présent sur les classiques. Je me suis mis la pression d'être dans les 10 premiers du Tour comme l'année dernière. C'est peut-être ambitieux mais c'était juste. Cette année, j'y vais avec un peu plus de conviction. Avez-vous le potentiel pour mettre un deuxième Roche sur les tablettes de la Grande Boucle ou d'un autre Tour ? Si vous allez au Parc des Princes et que vous demandez à un petit s'il veut gagner la Coupe du monde, il vous répondra oui. Evidemment, je suis dans le vélo et comme tous mes collègues, je cours pour gagner ce genre de courses et la plus belle du monde, c'est le Tour. On est là pour gagner, s'en approcher plus ou moins. Il faut encore beaucoup de travail. Aujourd'hui, je vise les 10 premiers, le jour où ce sera fait, je regarderai un peu plus haut. Là, c'est vraiment étape par étape. Ce serait stupide et trop ambitieux de dire: "Maintenant, vous allez voir, je vais gagner le Tour". Qu'est-ce qui vous manque encore pour gagner un grand Tour ? Une bonne tenue en contre-la-montre. C'est à cause de ça que je ne suis pas cinquième du Tour d'Espagne l'an dernier. C'est bizarre parce que c'était un domaine dans lequel j'étais plutôt bon chez les jeunes. Je me suis amélioré un peu de partout mais pas totalement dans les chronos. Il faut aussi que je perde du poids pour la montagne. J'en perds chaque année mais à un moment, je ne peux pas plus. Est-ce que ce n'est pas une limite naturelle ? Je travaille en tout cas.