Ricco, plus dure sera la chute

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Olivier CHAUVET Br De Sports.fr , modifié à
La carrière de Riccardo Ricco avait déjà du plomb dans l'aile, elle semble désormais définitivement compromise. Le Comité national olympique italien (Coni) a en effet demandé ce mercredi que le coureur transalpin soit suspendu douze ans. Déjà contrôlé positif à l'EPO Cera sur le Tour de France 2008, le Cobra avait été hospitalisé en février dernier à la suite d'une autotransfusion.

La carrière de Riccardo Ricco avait déjà du plomb dans l'aile, elle semble désormais définitivement compromise. Le Comité national olympique italien (Coni) a en effet demandé ce mercredi que le coureur transalpin soit suspendu douze ans. Déjà contrôlé positif à l'EPO Cera sur le Tour de France 2008, le Cobra avait été hospitalisé en février dernier à la suite d'une autotransfusion. C'est l'histoire d'une descente aux enfers comme le cyclisme en connaît parfois. Annoncé comme le digne successeur de Claudio Chiappucci et Marco Pantani après trois victoires d'étape sur le Giro (une en 2007, deux en 2008, année où il termine à la deuxième place du classement général derrière Alberto Contador), Riccardo Ricco avait révélé ses talents de grimpeur au grand jour sur le Tour de France 2008 en remportant deux étapes, à Super Besse et Bagnères-de-Bigorre, et en revêtant le maillot à pois. Mais, à peine née, la légende du "Cobra", surnom qui lui avait été attribué en raison de la soudaineté de ses attaques, s'écroulait comme un château de carte. En effet, quatre jours seulement après sa deuxième victoire d'étape, le natif de Sassuolo, près de Modène, était exclu de la Grande Boucle par son équipe Saunier-Duval, pour avoir été contrôlé positif au CERA, une EPO de troisième génération. Clamant son innocence dans un premier temps, Ricco avait été contraint de reconnaître l'évidence devant le Comité national olympique italien (Coni), qui décida de le suspendre deux ans. Une peine réduite à vingt mois par le Tribunal arbitral du sport (TAS) pour sa collaboration dans l'affaire "Oil for Drug", qui a touché en 2004 de nombreux athlètes italiens comme les coureurs Danilo Di Luca et Eddy Mazzoleni ou le perchiste Giuseppe Gibilisco, tous liés au sulfureux docteur Carlo Santuccione. De retour dans le peloton en mars 2010 sous les couleurs de Ceramica Flamica, Ricco décroche quelques succès sur des épreuves de seconde zone: deux étapes de la Semaine cycliste lombarde, une étape sur le Tour du Trentin, le Tour d'Autriche et la Coppa Sabatini en fin de saison, alors qu'il vient de s'engager sous les couleurs de Vacansoleil. L'impossible retour Bien décidé à participer de nouveaux aux plus belles épreuves du calendrier en 2011 avec la formation néerlandaise, Ricco n'en aura pas l'occasion. Alors qu'il vient de participer au Grand Prix d'Ouverture La Marseillaise, ce dernier est admis à l'hôpital de Modène le 7 février dernier dans un état jugé sérieux. Le grimpeur de 28 ans souffre en fait d'une insuffisance rénale et d'une embolie pulmonaire provoquée, comme il l'avouera lui-même aux médecins, par une autotransfusion réalisée avec du sang conservé 25 jours au congélateur. Licencié de Vacansoleil quelques jours plus tard, Ricco, après plusieurs rumeurs évoquant son retour, signe en juin avec l'équipe continentale croate Meridiana Kamen. Mais dans la foulée, la Fédération italienne de cyclisme annonce sa suspension provisoire pour préserver sa santé. Quatre mois plus tard, le coureur italien, qui a avoué devant le parquet de Modène avoir eu recours à une autotransfusion, tout en indiquant que celle-ci lui avait été prescrite par un médecin, sait désormais quelle sanction il encourt. Le Coni a en effet annoncé mercredi par le biais d'un communiqué sur son site Internet une suspension de douze ans pour le récidiviste. Une sanction qui doit désormais être confirmée devant le tribunal anti-dopage du Coni, qui conclura ainsi vraisemblablement la triste histoire de Riccardo Ricco dans le cyclisme.