Rémy: "J'étais impatient"

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Propos recueillis par J.S. GROND , modifié à
EQUIPE DE FRANCE - Auteur du premier but français samedi face à la Roumanie, Loïc Rémy savoure

Auteur du premier but français samedi soir face à la Roumanie à moins de dix minutes de la fin, Loïc Rémy savourait ce dimanche sous le soleil baignant le Stade de France sa première réalisation internationale. mais le Marseillais n'entend pas en rester là, lui qui compte bien surfer sur sa bonne entrée en jeu pour s'imposer comme un titulaire dans cette équipe de France en reconstruction. Etait-ce le bon moment pour marquer votre premier but en sélection? Le bon moment, je ne sais pas, mais cela fait très plaisir. Je l'attendais depuis longtemps et j'étais impatient de marquer en Bleu. Après un tel événement, a-t-on du mal à trouver le sommeil ? Oui, j'ai peu dormi car on a eu entraînement ce matin. Après le match, c'était d'autant plus compliqué que j'ai reçu beaucoup de messages de félicitations. Je n'avais jamais reçu autant de messages de toute ma vie ! C'est toujours bien de marquer et ça va me donner pas mal de confiance, même si j'en avais déjà. Il y a une nouvelle échéance dans trois jours et il faudra réitérer la même performance. Pensez-vous avoir marqué des points aux yeux du sélectionneur ? Je suis entré en jeu sans me poser de question. Le coach m'a demandé de prendre la profondeur, de jouer sur mes qualités. Il a fait les choix payants puisque les remplaçants ont su apporter de la fraîcheur pour faire la différence. D'auant que les Bleus peinaient pour trouver l'ouverture... On attendait la petite occasion pour en profiter. La Roumanie a bien défendu, en bloc. Il était difficile de contourner cette équipe. On savait que le match n'allait pas être ouvert et on est restés patients pour marquer au bon moment. "J'espère que notre victoire a plu aux supporters" A titre personnel, ce match sonne-t-il comme une revanche après votre sortie sur blessure contre la Biélorussie il y a un mois ? Non, les blessures font partie des aléas du football. Je me suis bien soigné et je suis revenu avec le même état d'esprit. C'est un travail de longue date, j'étais à la recherche de mon premier but en sélection A. Je n'avais rien prévu de particulier pour le célébrer, j'ai seulement laissé exploser ma joie. C'était sympa de voir les gens heureux. Pensez-vous être le héros du match ? Non, seulement un joueur qui est entré en jeu et qui n'a pas eu peur de tenter, quelqu'un de libéré qui a envie de pousser cette équipe de France encore plus haut. Pensez-vous avoir reconquis le public français avec cette victoire ? Certainement. Cela fait un moment qu'on attend une victoire au Stade de France. Il y a cette attente particulière pour cette nouvelle équipe de France. Nous n'avons pas eu d'appréhension, mais le coach a bien insisté sur le fait qu'il faut s'approprier le public, qu'on ne fasse qu'un avec. J'espère que notre victoire a plu aux supporters. On n'a rien lâché et montré un visage combatif. L'équipe a le devoir de redorer un peu le blason. Le rôle des remplaçants a-t-il été évoqué lors de la semaine précédant ce France-Roumanie ? On a bien travaillé. Les remplaçants peuvent avoir un rôle capital dans une rencontre. Pendant le match, on a pensé aux cinq restés en tribunes et on n'avait pas le droit de rester passifs sur le banc. Si on remplace un titulaire, c'est pour apporter un plus. Les Roumains étaient alors éprouvés physiquement et on a profité des petites erreurs d'inattention. Il y a une cohésion énorme dans le groupe, tout le monde tire dans le même sens. Nous avons un groupe dynamique lors des entraînements. Lors des moments plus détendus, on joue aux cartes ou à la PlayStation. C'est toujours bien de travailler dans ces conditions. "C'était plus délicat de parler avec des joueurs comme Henry ou Gallas" Votre but est-il aussi l'occasion d'effacer un début de saison un peu compliqué avec un transfert à Marseille qui a duré et cette alerte cardiaque ? Non, je n'y ai pas pensé. Etre en instance de transfert, ça arrive à pas mal de joueurs et c'est délicat. Quant à mon problème au coeur, c'est une étape de ma vie qui est derrière moi. Je sais que je peux jouer au foot désormais. Serez-vous de nouveau remplaçant contre le Luxembourg ? Je suis remplaçant pour l'instant, mais je suis là pour gagner ma place et devenir titulaire. A quel genre de match vous attendez-vous mardi face au Luxembourg ? C'est pareil que contre la Roumanie, il faudra patienter. Il faut saisir la moindre opportunité. Ce ne sera pas le même match, mais un match piège qu'il ne faudra pas prendre à la légère. On tentera de bien faire courir le ballon et de se montrer intelligents sur le terrain. Est-ce plus sympa de venir aujourd'hui en équipe de France que ça ne l'était auparavant ? C'est toujours un bonheur de revenir en sélection. J'ai un but bien spécial qui est de m'affirmer dans ce groupe. Il y a des différences, mais le plaisir est toujours le même. Le fonctionnement a évolué, mais je n'étais pas à la Coupe du monde et je n'avais pas ressenti une atmosphère tendue avant. Il y avait plus de cadres, donc plus de rigueur. Mais avoir des règles instaurées, c'est bien aussi. C'était plus délicat de parler avec des joueurs comme Thierry Henry ou William Gallas. Maintenant, entre jeunes, nous avons davantage de possibilités de parler.