Rasheed: "Gaël est prêt à se battre"

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Propos recueillis par Paul ROUGET , modifié à

Victime d'une allergie au fromage puis d'une gastro-entérite, Gaël Monfils n'a plus joué depuis son abandon à Madrid, le 3 mai dernier. Mais à quelques jours de Roland-Garros, le Parisien, demi-finaliste à la porte d'Auteuil en 2008, "se sent très bien", comme l'a confié son entraîneur Roger Rasheed lors de la présentation du nouveau sponsor des deux hommes.

Victime d'une allergie au fromage puis d'une gastro-entérite, Gaël Monfils n'a plus joué depuis son abandon à Madrid, le 3 mai dernier. Mais à quelques jours de Roland-Garros, le Parisien, demi-finaliste à la porte d'Auteuil en 2008, "se sent très bien", comme l'a confié son entraîneur Roger Rasheed lors de la présentation du nouveau sponsor des deux hommes. Roger, pouvez-vous tout d'abord nous dire comment se sent Gaël, à quelques jours du début de Roland-Garros ? Il se sent très bien, depuis trois, quatre jours. Mardi, il a joué plus de trois heures avec Federer et Tsonga. Et c'est toujours bien d'affronter des joueurs de ce calibre. Il a bien frappé la balle et c'est l'essentiel. Le fait d'arriver à Roland frais, sans avoir trop joué ces dernières semaines, peut-il quand même être un avantage ? Non, je ne pense pas. C'est comme essayer de courir un marathon sans entraînement ! Et c'est toujours mieux de gagner des matches et d'accumuler de la confiance. Après, il n'a probablement pas disputé suffisamment de matches mais qu'est-ce qui est suffisant ? A chaque tournoi, on espère toujours qu'il va jouer le plus de matches possible. Mais beaucoup de joueurs arrivent aussi à Roland-Garros sans avoir enchainé les victoires. Gaël, lui, se rattrape à l'entraînement. Il est prêt. J'essaie de le pousser au maximum, même si on n'arrivera jamais à reproduire l'intensité d'un match, avec toute la pression qui va avec. En tout cas, il a un mental très fort. Là, on est chez lui, à Roland-Garros, il y a une pression différente mais il aime ça. Il joue bien à Paris, ce qui n'est pas toujours le cas quand on évolue à domicile. La dernière fois qu'il avait atteint les demi-finales à Roland-Garros, en 2008, Gaël avait également eu une préparation tronquée avant le tournoi. Y voyez-vous un signe ? Je pense qu'il avait aussi eu un peu de chance. En 2009, il avait fait quart de finale, mais l'an dernier il perd au deuxième tour. C'est donc dur de se dire quelle est la bonne méthode, la bonne préparation. Je pense quand même qu'il faut avoir du fuel dans le réservoir, ne serait-ce que pour le mental. Mais une fois qu'il sera dans le tournoi, il oubliera tout ce qui s'est passé ces dernières semaines. "Nadal reste le maître sur terre battue" Pensez-vous qu'il a des chances d'aller au bout ? Oui, comme le 127 autres joueurs présents dans le tableau ! Il est en tout cas prêt à se battre. Mais il ne faut pas oublier que seulement quatre joueurs ont remporté un Grand Chelem ces six dernières années (ndlr, Federer, Nadal, Djokovic et Del Potro). Ce n'est pas si facile ! Maintenant, il va faire tout son possible et s'il arrive à enchaîner... Mais le chemin est encore long. On va déjà penser au deuxième tour. Vous avez déjà évoqué par le passé votre volonté de faire évoluer Gaël plus vers l'avant. Comment analysez-vous son évolution ? Il s'en rapproche, quand il en a l'opportunité. Parfois, votre marche est dictée par votre adversaire, et il faut obligatoirement défendre. Mais il est dans la bonne direction. Notamment quand sur certains coups où il prend l'avantage, il va se déplacer naturellement et profiter de cet avantage. Avant, il pouvait frapper un superbe coup sans enchaîner derrière. Aujourd'hui, il a complètement changé de mentalité. Il s'améliore en permanence, car il est toujours en train d'apprendre. Moi, je veux qu'il finisse les points au filet, qu'il utilise ses qualités athlétiques naturelles et son envergure au filet. Il faut toujours rester agressif et c'est valable dans tous les sports, même en Formule 1. Un mot, pour finir, sur votre favori pour Roland-Garros. Plutôt Nadal ou Djokovic ? C'est dur de ne pas mettre Nadal favori. Car même si Djokovic joue extrêmement bien, je pense que Nadal reste le maître sur terre battue, surtout sur des matches en cinq sets et avec sept matches en deux semaines. Mais ça va encore être intéressant s'ils se rencontrent. Car quand Djokovic rentre sur le court face à Nadal aujourd'hui, il sait qu'il peut gagner, et même qu'il doit gagner. Ça change tout au niveau du mental. Bon, après, ils ne seront pas tout seuls. Ça reste un Grand Chelem, et ça va être très excitant. *Roger Rasheed et Gaël Monfils sont les nouveaux ambassadeurs de la marque américaine de lunettes de soleil Maui Jim.