Qui est le roi ?

  • Copié
Régis AUMONT , modifié à
A une semaine de Roland-Garros, la rivalité grandissante entre Rafael Nadal et Novak Djokovic est encore montée d'un cran à Rome. Vainqueur du n°1 mondial pour la quatrième fois de l'année et la deuxième en huit jours sur terre battue, le Serbe s'impose comme le nouveau patron du circuit. L'actuel, qui ne compte plus que 405 points d'avance sur son dauphin, reconnaît même la supériorité de son nouveau grand rival. Mais il ne baissera pas les bras.

A une semaine de Roland-Garros, la rivalité grandissante entre Rafael Nadal et Novak Djokovic est encore montée d'un cran à Rome. Vainqueur du n°1 mondial pour la quatrième fois de l'année et la deuxième en huit jours sur terre battue, le Serbe s'impose comme le nouveau patron du circuit. L'actuel, qui ne compte plus que 405 points d'avance sur son dauphin, reconnaît même la supériorité de son nouveau grand rival. Mais il ne baissera pas les bras. Il flottait à Rome dimanche comme un parfum de passation de pouvoir. En décrochant sur la terre battue italienne son septième titre de l'année, dont quatre Masters 1000 acquis à chaque fois en finale aux dépens de Rafael Nadal, le toujours invaincu Novak Djokovic a renforcé sa position de n°1 actuel. Le voilà d'ailleurs revenu à 405 petits points de l'Espagnol dont les jours au sommet du classement ATP sont désormais comptés. Roland-Garros, qui débutera dimanche prochain, pourrait bien être le théâtre de ce passage de témoin. Djokovic mérite aujourd'hui ce rang tant sa domination sur le circuit est sans partage. Fort désormais de 37 victoires consécutives en 2011 (39 en tout si l'on y ajoute ses deux succès en finale de Coupe Davis face à la France en décembre dernier), "Djoko" n'est plus qu'à cinq succès du record absolu en la matière de John McEnroe (42 victoires au début de la saison 1984) qu'il battrait en cas de qualification pour la finale de Roland-Garros. Les Internationaux de France, pour lesquels il n'a jamais dépassé le stade des demies (2007 et 2008), pourraient donc résonner comme une apothéose pour le Serbe déjà tourné vers l'événement. "Je vais essayer de savourer cette victoire mais il faut déjà penser à Roland-Garros", expliquait-il dimanche soir juste après sa quatrième victoire de la saison sur Nadal, la deuxième en huit jours sur terre battue. Nadal: "Ça ne va pas continuer ainsi tout le temps, c'est impossible" Mais, quand on l'interroge sur l'identité du meilleur joueur sur terre battue, Djokovic est catégorique. "Soyons clair: c'est le roi de la terre battue, affirme-t-il au sujet du gaucher de Manacor. Il a été si dominant pendant six ans. OK, je l'ai eu deux fois en huit jours, ce qui est un accomplissement incroyable. Mais ce ne sont que deux tournois." C'est sans doute pour cela que le joueur de Belgrade, qui ne va pas toucher à sa raquette pendant quatre jours et même s'offrir une petite sortie au Festival de Cannes, refuse de se croire arrivé. "J'ai joué de manière parfaite face à Rafa à Madrid et à Rome. Maintenant, il y a toujours matière à progresser." Nadal, comme l'entière concurrence d'ailleurs, aimerait pourtant bien que la progression du Serbe stagne un peu. L'Espagnol, quasiment imbattable sur l'ocre avant le printemps, va devoir se remettre de ses deux défaites concédées coup sur coup en son royaume. Dans la fraîche soirée romaine, l'homme aux cinq Roland-Garros accusait le coup. "J'étais le roi, a-t-il lâché presque abattu. Il se trouve qu'il y a un mec qui gagne presque tout. Il réussit des choses hallucinantes. Je suis le deuxième mais je vais continuer à bosser dur. Ça ne va pas continuer ainsi tout le temps, c'est impossible. J'aurai ma chance." Vite ragaillardi, le Majorquin, qui a quand même atteint six finales en 2011 pour deux titres (Monte-Carlo et Barcelone), est prêt à défendre sa coupe des Mousquetaires. "Mon souci, poursuit-il, c'est d'arriver dans les meilleures conditions à Paris. Le grand champion, ce n'est pas celui qui gagne toutes les semaines. C'est celui qui attend le bon moment, qui trouve les solutions à un problème." Le voilà confronté à un de taille, Djokovic et son incroyable série d'invincibilité en cours. Une explication en finale de Roland-Garros fait déjà saliver bien du monde.