Sixième du dernier championnat, le Borussia Dortmund est bien mal parti pour le moment. Pourtant, Michael Zorc, le manager du club westphalien, espérait bien être en lutte pour le titre en 2010. Pour se relancer en championnat, le BVB veut battre le Bayern, ce week-end, dans le cadre de la 5e journée de Bundesliga.Dortmund-Bayern, une affiche qui sent la poudre, celle des années 90, lorsque, revenu du diable vauvert comme souvent dans son histoire, le Borussia tenait la dragée haute au club phare de Munich. Alors emmené par le légendaire Matthias Sammer, le BVB pesait à cette époque deux sacres nationaux et une Ligue des champions conquise aux dépens de la Juve. Une réussite incontestable sur le plan sportif nécessitant toujours plus d'argent, de moyens et d'investissements, jusqu'à l'implosion.Comptant parmi les membres fondateurs du G14, le Borussia ne tarde pas en effet à déchanter. Au début des années 2000, la folie des grandeurs de la formation rhénane, en totale rupture avec les fondements populaires mêmes du club, rapporte à ses artisans un nouveau titre de champion, en 2002, puis le chaos. Confronté à la faillite du puissant groupe de télévision Kirch, Dortmund se brûle les ailes en bourse (son action chute alors de 80%), et frise la banqueroute en 2005, tandis que ses comptes apparaissent débiteurs à hauteur de 118 millions d'euros. Un début de saison laborieuxIl faut attendre la saison 2006-2007 pour voir les Jaunes et Noirs revenir à flots. Lors de cet exercice annonciateur de meilleurs lendemains, Michael Zorc, le manager du club se laisse aller à une projection optimiste, en prévoyant le retour à l'équilibre sportif pour 2009-2010. Une prédiction osée que la dernière édition de la Bundesliga n'a pas mise à mal, le Borussia, coupable de son pire championnat depuis 1988 lors de la saison précédente, restant sur une honorable sixième place finale. Fort de la deuxième défense d'Allemagne au printemps dernier (37 buts encaissés) et crédité d'une série de sept victoires entre le 25e et le 31e acte, Dortmund aurait même pu prétendre à meilleur bilan si le HSV ne lui avait soufflé sur le fil l'ultime sésame européen. Rageant, mais assurément encourageant, d'autant que cette saison correspondait à la première année au club de Jürgen Klopp, le jeune et talentueux stratège débauché à Mayence lors de l'intersaison 2008. Reste donc pour le BVB à suivre le plan de vol de son manager, cette saison, pour retrouver son lustre d'antan en empêchant Munich et les autres favoris de cette Bundesliga de tourner en rond. Même si pour l'heure, il faut bien l'avouer, ce n'est pas gagné.