Quand Wenger s'interroge...

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Par François Tesson Br De Sports.fr , modifié à
Le règne d'Arsène Wenger à Arsenal, débuté il y a 15 ans, approche-t-il de son terme ? Le manager français, qui vient de vivre un été terrible, laisse planer le doute sur son avenir, en indiquant qu'il fera "le point à la fin de la saison". Dans le même temps, grâce à un doublé de Van Persie, les Canonniers ont signé à Norwich (1-2) leur cinquième succès consécutif en Premier League, lors de la 12e journée.

Le règne d'Arsène Wenger à Arsenal, débuté il y a 15 ans, approche-t-il de son terme ? Le manager français, qui vient de vivre un été terrible, laisse planer le doute sur son avenir, en indiquant qu'il fera "le point à la fin de la saison". Dans le même temps, grâce à un doublé de Van Persie, les Canonniers ont signé à Norwich (1-2) leur cinquième succès consécutif en Premier League, lors de la 12e journée. L'usure du temps, les mauvais résultats, les critiques, les départs... Et si Arsène Wenger, ce "drogué du prochain match" comme il se définit lui-même, finissait par passer la main l'été prochain ? Pour la première fois depuis son arrivée à Arsenal, en 1996, le manager des Gunners laisse planer le doute sur son avenir. L'Alsacien, qui avoue que la saison précédente a été la plus difficile de son mandat, confie dans une interview accordée à L'Equipe Mag de samedi qu'il "fera le point à la fin de celle-ci. Après, il me reste deux ans de contrat." La tête ailleurs, Wenger ? Pas encore. Mais il s'interroge, c'est clair. "Me concernant, on est plutôt sur du court terme, c'est évident. Mais avec moi ou quelqu'un d'autre, ça ne change rien. Il faut que celui qui viendra après moi dispose des bases pour obtenir des succès", dit-il, conscient que son équipe est actuellement en chantier. "C'est un cycle qui reprend, explique-t-il. Quand nous sommes sortis de Highbury en 2006, j'ai visé le long terme avec une équipe très jeune. Ça n'a pas donné satisfaction. Oui, il faut reconstruire." Rebâtir, encore et toujours, après six saisons sans titre et un été meurtrier. Comme on pouvait s'y attendre, Wenger a mal vécu les départs de ses deux maîtres à jouer, Cesc Fabregas (Barcelone) et Samir Nasri (Manchester City), qu'il a vainement tenté de retenir jusqu'en août. "Pour la première fois depuis que je suis ici, ce sont des joueurs jeunes, qui arrivent à maturité, qui partent. J'en ai souffert, lâche-t-il. Parce que c'est douloureux de se séparer de joueurs clés sur lesquels tu as beaucoup investi." Le boss des Gunners concède avoir "le sentiment que quelque chose se termine. Tu avais un projet avec des gars que tu prends à 18 ans et qui s'en vont à 23 ans. Ce n'est pas de ça dont tu as rêvé". Van Persie, l'indispensable Alors, "dans la précipitation" et dans la foulée d'une légendaire correction reçue à Old Trafford (2-8, le 28 août), Wenger sort le chéquier pour acheter cinq nouveaux joueurs dans les tous derniers jours du marché des transferts (Andre Santos, Mertesacker, Arteta, Benayoun, Park). Et petit à petit, la mayonnaise est en train de prendre. Après son éclatant succès à Chelsea (5-3) il y a trois semaines, Arsenal a signé son cinquième succès consécutif, samedi sur la pelouse de Norwich (2-1). Preuve que le club va mieux, même si tous les maux ne sont pas résolus. Toujours atteint par les blessures de ses joueurs (Diaby, Wilshere, Sagna, Jenkinson...), Wenger continue de bricoler en défense. Si Koscielny a rendu une copie très correcte pour sa première en tant que latéral droit, on ne peut pas en dire autant de Per Mertesacker. Très critiqué depuis son arrivée en provenance du Werder Brême, le géant allemand s'est encore troué pour laisser Morison filer vers l'ouverture du score (1-0, 15e). Heureusement pour les Gunners, Robin van Persie est encore sorti de sa boîte pour inscrire un doublé (27e, 60e). Sans le meilleur buteur de Premier League (13 buts), Arsenal ne serait d'ores et déjà plus en course pour les places européennes. Clairement indispensable, "RVP", qui sera en fin de contrat en 2013, ne prolongera pas avant l'été prochain, et son départ est à craindre. Peut-on lier son sort à celui de Wenger ? Ce qui est certain en tout cas, c'est que l'avenir de l'attaquant néerlandais pèsera lourd dans la réflexion de son manager.