Pourquoi Paris-Roubaix est un enfer

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CLASSIQUE - Le Français Lloyd Mondory sera au départ de Paris-Roubaix, dimanche. Il nous raconte les difficultés de cette course.

Dimanche matin, près de 200 coureurs prendront le départ de Paris-Roubaix. A 31 ans, le Français Lloyd Mondory connaît bien cette classique flandrienne pour y avoir participé à huit reprises. Pour certains cyclistes professionnels, Paris-Roubaix n’est qu’un enfer pavé, une étape obligée dans la saison. Pas pour le coureur AG2R La Mondiale qui en fait l’un des rendez-vous les plus importants de l’année. Lloyd Mondory ne minimise pas pour autant les difficultés du parcours.

Pourquoi cette course est-elle si dure ?

Entre les nombreux kilomètres sur les pavés (51 km au total, nldr), les chutes, les ennuis mécaniques, la longueur de la course (257 kilomètres cette année, ndlr), cette classique peut vite devenir un calvaire pour les coureurs. A peine une minorité du peloton réussit à rallier l’arrivée tous les ans en ayant pris un minimum de plaisir.

Est-ce que vous appréhendez les pavés quelques kilomètres avant ?

On ne peut pas ne pas y penser. On y pense dans les semaines qui précèdent. On y pense avant la course et même pendant. Comme tous les coureurs, je sais pertinemment que les premiers secteurs (le premier intervient au 97e kilomètre, nldr) seront décisifs. C’est le moment le plus stressant de la journée. Il ne faut surtout pas se faire prendre au piège. Que vous soyez favori, outsider ou simple coéquipier qui travaille pour l’équipe, vous redoutez forcément les pavé.

Profil-Paris-Roubaix

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Quelles sont les sensations sur ces pavés ?

Pour avoir une petite idée, prenez une rue piétonne dans votre ville en vélo à 30-40 km/h. Mais en réalité, les secteurs pavés de Paris-Roubaix n’ont rien à voir avec ceux des villes. On est malmenés en permanence, ça vibre dans tous les sens. On se retrouve avec des pavés qui ressemblent plus à des trottoirs. Le plus important, c’est de garder de la vitesse pour essayer de "voler" sur les pavés et éviter toutes les déformations de la route. Si vous allez trop lentement, vous encaissez et la chute est inévitable.

Comment faut-il faire pour éviter pièges sur les pavés ?

Il faut déjà bien se sentir pendant le début de la course,  avoir de bonnes jambes et de bonnes sensations musculaires. Et même si le corps n’est pas au top, il faut un mental de guerrier pour finir. Pendant les 100 premiers kilomètres, il faut savoir rester au chaud dans le peloton, ne pas trop dépenser d’efforts inutilement. En abordant les premiers secteurs pavés, le moment où les choses sérieuses commencent véritablement, il faut réussir à ne pas se faire piéger. Les équipes travaillent intensément pour placer leurs leaders en tête du peloton et ainsi éviter les chutes. Et si vous arrivez à échapper à toutes les difficultés de la journée, aux possibles crevaisons, au vent, vous pouvez penser à viser quelque chose dans les 30 derniers kilomètres.